15 juin 2007

Tous au Domaine des Champs le 24 juin 15 heures


Fin septembre, La Mairie de Chanac a décidé, en principe, la fermeture du Domaine Médiéval des Champs…

Le Syndicat de Défense des Usagers de l’Eau et de l’environnement tiendra une réunion publique le dimanche 24 juin à quinze heures au Domaine, une façon d’attirer l’attention des Lozériens qui ne veulent pas voir disparaître leur mémoire collective.

Bien sûr, Madame Anne Trémolet de Villiers s’est farouchement opposée à la construction d’un parking souterrain dans la crypte de Sainte-Thècles!

Vous ne trouverez aucun dépliant publicitaire dans les locaux des Offices de tourisme. Pourtant on vient du monde entier visiter ce haut lieu de culture médiévale, le lozérien lambda, lui ne connaît même pas, pourquoi ?

Depuis 2005 l’eau n’est plus potable au Villard, la moitié des animaux du domaine sont morts. Une analyse sur le dernier paon fait ressortir une quantité très importante de cadmium et de plomb dans les reins et le foie.

Plus que jamais nous devons nous mobiliser pour obtenir une gestion pérenne de notre ressource en eau et la préservation de notre patrimoine culturel.

Nous vous attendons nombreux au domaine du Villard commune de Chanac, une façon comme une autre de célébrer la fête du patrimoine !

11 juin 2007

Ma défaite !


Aujourd’hui, je suis déçu, mais loin d'être découragé !

Merci à toutes celles et à tous ceux qui nous ont fait confiance en nous accordant leur suffrage.

Il n’y a pas de commentaire à faire sur les résultats. Ils sont ce qu'ils sont et les électeurs comme les candidats devront assumer ce choix inscrit dans le fonctionnement de notre démocratie.

J’ai œuvré pour faire passer le message de mon engagement politique pour la Lozère et pour la rénovation de la pratique politique en France. Pour le retour des valeurs du radicalisme humaniste et républicain.

Je suis fier d’avoir combattu pour cet idéal en compagnie d’Emmanuelle Dupont qui fut et reste exceptionnelle de générosité et de sincérité.

Emmanuelle et moi nous continuerons à espérer et à agir pour que les habitudes électorales de nos concitoyens laissent la place à une véritable réflexion sur les candidats et les programmes.

09 juin 2007


Ce matin, Emmanuelle et moi avons décidé de prendre la direction de La Tieule.

Nous y arrivons dès 10 heures.

Notre matinée commence avec la rencontre d’une jeune maman. Elle nous reçoit avec une véritable affection. Le courant passe. Elle sait qui nous sommes et est manifestement sensible à notre candidature. Sa façon de nous parler me touche vraiment. Il y a des rencontres comme celle-ci qui donne à la politique tout son sens. Nous discutons brièvement et efficacement. Nous prenons rendez-vous avec elle pour plus tard…

Dans le même village, nous entrons dans une habitation composée de gîtes bien aménagés. Les pièces sont décorées avec goût mais semblent vides. Nous empruntons des escaliers cherchant les traces d’une présence humaine. Après quelques minutes et au moment même où nous allions renoncer, une ombre flottante prend forme humaine quasiment à nos côtés. La femme se présente, nous aussi. Nous allons à l’essentiel. Elle comprend, semble acquiescer avec réserve. Au bas de l’escalier deux femmes apparaissent. Elle ne nous voient pas semble t-il. Elles parlent toutes trois comme si nous n’existions pas. Les deux femmes plus âgées disent croiser les doigts pour la plus jeune. Celle qui l’accompagne demande à notre interlocuteur si elle veut de quelque chose au marché : tomates, salades ? Elle répond.

En partant elles nous voient enfin et nous saluent.

Un petit tour du village, quelques chiens et des échanges plus tard, nous filons en direction de La Fagette.

Après la Fagette nous faisons un arrêt au Ricoux.

Une vieille dame nous reçoit très bien.

Plus loin un vieil home nettoie son dentier et nous reçoit au salon après.

Après les présentations approfondies, il nous parle de son expérience de la seconde guerre mondiale. Il fut enterré vivant par l’explosion d’un obus. Tiré par les pieds de ce linceul provisoire, il fut sauvé par le miracle des choix d’un ambulancier téméraire.

Le récit est précis, je m’en délecte jusqu’à ce qu’une ombre droite vienne se figer derrière nous l’air inquisiteur. Son fils est là. Il donne l’impression de ne pas être satisfait de notre présence ici. Il est là dirait-on pour mettre fin à la conversation de peur de voir le père convaincu. Je me lève, le salue !

Je recommence les présentations avec lui. Je lui dis pourquoi j’ai besoin de son vote. Il dit quelques mots sur la production bio qu’il semble pratiquer.

Je lui dis que je veux voir son frère le maire de la commune. Il croit qu’il est encore dans les champs.

Quelques rencontres plus tard nous partons en direction du Massegros, il est 13 heures. Il fait chaud et Emmanuelle désire boire quelque chose.

Nous décidons de faire une halte au restaurant ouvrier du coin.

En descendant de voiture un homme nous salue. Il nous a reconnu et nous dit travailler en Aveyron mais voter en Lozère. J’espère que c’est une façon de nous indiquer un vote favorable.

Le bar est occupé par toute une troupe qui nous dévisage. Nous disons bonjour à tous en leur serrant la main.

La discussion s’engage brève mais efficace.

Puis nous indiquons que nous désirons déjeuner ici.

Le repas est simple mais bon.

A la caisse, un homme nous salue. Il me connaît et me dit que sa fille serait heureuse de me revoir. A l’écoute du nom patronymique j’exprime aussi la joie de la revoir ! Elle dirige un camping. Je note son adresse mais je sais que je ne pourrai pas la voir tout de suite bien que je sois à proximité.

La visite du Massegros commence par les quartiers clefs. Nous faisons là aussi de belles rencontres dont celle de ce couple qui ne savait pas pour qui voter. Elle est remontée contre Sarkozy et ouvrière à la laiterie elle a une analyse très perspicace des choses.

Nous faisons, après avoir essuyé une tempête de mots, la trêve jusqu’à l’élection. Je note ses coordonnées…

Puis nous rencontrons encore des gens avec plus ou moins de bonheur.

A 15 heures nous sommes à Saint Chély avec G. Nous devons partir vers Julianges, Saint Léger du Malzieu, Chambaron, etc.

Les rencontres sont merveilleuses comme toujours.

Il est 20H lorsque que nous sommes libres enfin pour repartir. Nous devrions être déjà à Mende à l’invitation de F.Roux.

Nous assistons à la quasi totalité du débat qui a suivi. Puis nous partons.

07 juin 2007

7 juin : Saint Chély d'Apcher toujours


Nous avons rencontré beaucoup de barrabans et souvent nous étions envoyés Emmanuelle et moi chez des personnes dont on nous disait qu'elles nous attendaient. Ce fut toujours le cas et les échanges furent intéressants. On nous racontait le marché : le prix des cerises, les candidats qui serrent les mains, se font engueuler, distribuent les tracts, etc. Les comportements curieux des uns et des autres...Nous manifestions un intérêt amusé.
Pour la première fois (la seule fois) on nous a fermé la porte au nez. Un type, cheveux sales, le regard à peine habité d'humanité nous regarde bêtement. Je lui demande s'il nous connait. Il répond non et nous dit que de toutes les façons, il ne votera pas pour nous. Il referme la porte heureux. Le bonheur tient parfois à peu de chose...

Comme hier, nous avons eu de beaux échanges.
Le déjeuner eut lieu au resto l'Y.
A 13H45 nous étions déjà à nouveau en campagne...

A 18 heures nous somme allés rendre visite au chapelier du Malzieu. Malgré l'écriteau qui indiquait sa présence théorique notre homme était absent. Il y a 6 mois, je lui avais promis de passer le voir.
Nous poursuivîmes alors jusqu'au village voisin pour dire bonjour à des amis.
Mon amie merveilleuse (F) et ses trois enfants étaient bien là eux. Ce fut un moment de détente et d'affection.
Sur le chemin du retour, j'ai aperçu le mari (V) qui rentrait. Hélas je l'avais manqué de peu. Ce soir pour la première fois je me sens vraiment fatigué de la campagne.

Il est 22H40 : Le téléphone sonne...C'est Paris !

6 juin : Saint Chély d’Apcher, ma ville !



Elle est belle et insoumise cette ville au passé radical.

Aujourd’hui, Emmanuelle et moi nous y sommes restés toute la journée.

Elle nous attendait manifestement.

Quel accueil ! Cela m’a fait plaisir pour Emmanuelle cette immersion dans la ville profonde.

Celle qui nourrit les relations invisibles.

Saint Chély n’est pas ce que l’on en dit, pour qui, connaît les réseaux invisibles.

Il y a trois niveaux dans la cité Barrabande :

- La ville active commerçante et industrielle qui s’anime de façon conflictuelle en permanence. Quelques petits commerçants ringards et mesquins, jouent aux valets de "monsieur" dénonçant celui-ci et diffamant celle-là. Il rendent des services ! La grande majorité des autres tentent de travailler du mieux qu'elle peut pour s'en sortir.

- La ville des « has been » qui donne le change. Un groupuscule multiforme qui prend la parole de façon souvent intempestive pour se persuader d’être l’élite. Il se donne en spectacle en organisant une discrétion volontairement inefficace, dans des rencontres démodées. Chaque membre de cette communauté en perpétuelle recomposition est alimenté par l’adage : "J’en suis donc je suis"

- La ville profonde. Celle qui vit et respire l’authenticité du pays. Elle est invisible pour le nouvel arrivant en recherche de relations humaines. Ce qui décourage souvent celui qui n’a pas la patience d’attendre des années ou la chance de rencontrer un guide ou de nouer des relations d’amitiés avec un "gardien de granit".

C’est ma ville, l’énigme du département !

Emmanuelle en a été charmée aujourd’hui.


06 juin 2007

5 juin : A La Canourgue et environs


Ce matin j’ai rendez-vous à la Canourgue avec un ami. "Nous" passons une bonne partie du temps à boire du café au bar. La matinée est foutue !

Il s’en va.

Je commence ma campagne en rendant visite aux Canourguais chez eux jusqu’à 13 heures.

Il y a des commerçants amis ici à la Canourgue. Il y en a aussi au comportement étrange. Celui-ci tente de se cacher lorsque je pénètre dans son restaurant, cache son identité lorsque je l’interroge, dit que son restaurant est fermé. Il me reproche en fait de ne pas avoir été présent à une manifestation contre le pouvoir de Blanc à la Canourgue et concernant les dégâts du golf. Comment lui expliquer que "je ne suis pas un héros, faut pas croire ce que disent les journaux…" et qu'il faut qu'il apprenne à se passer de moi sur certains combats sans que cela entame le moins du monde la valeur de mes engagements ?

A 13 heures, je décide d’aller déjeuner. Je rentre dans une brasserie. Je demande une table. Le patron me répond « non monsieur, j’ai eu trop de commandes à midi et je suis surchargé ». Je vois bien qu’il reste encore de la place. Il me regarde gêné. Il me fait signe de le suivre dans un endroit discret à l’abri des oreilles des autres clients. Il me dit à voix basse « Il y a Pierre Morel (le député sortant UMP) qui déjeune ici alors vous comprenez ? »

Je ne suis pas du tout étonné de cette attitude. Je connais bien le département et ses pratiques. Alors que faire à quelques jours de l’élection ?

Taper des pieds ? Crier à la discrimination politique ? Tout casser dans la brasserie ? Pisser sur les chaises ? Appeler la gendarmerie de Meyrueis ?

Le restaurateur est-il victime ou coupable ? La question se pose depuis des générations !

Bon, je vais déjeuner au Logis de France : Aligot- saucisse !

Le repas aussitôt terminé je suis reparti en campagne active : Auxillac, La Capelle, Montjézieu, Le Monastier, Canilhac.

Les nombreuses rencontres sont merveilleuses…

En revenant d’Auxillac, le téléphone sonne. C’est un "journaliste" de Lozère Nouvelle.

- Monsieur Yoyotte-landry ?

- Oui !

- Bonjour !

- Bonjour !

- Vous savez qu’on prépare un numéro spécial sur tous les candidats pour vendredi ?

- Oui !

- Vous avez reçu notre courrier ?

- Oui !

- Comme on n’a rien reçu de vous…

- (…)

- Vous n’avez pas l’intention de nous envoyer quelque chose ?

- Non ! Vous m’avez boycotté jusqu’à maintenant, continuez !

- Mais monsieur on vous a fait un article sur trois colonnes quand vous avez annoncé votre candidature.

- Il y a 6 mois de ça, monsieur Gilly et le journaliste a été viré depuis. Mais depuis le début officiel de la campagne rien ! (je pense qu’il ne manque pas d’air ce type qui a couché Morel à toutes les pages de son journal qui a fait des articles importants sur les principaux candidats et qui vient me rappeler un article vieux de 6 mois.

- Moi ça ne me dérange pas, me dit-il et je vous souhaite bonne chance, ajoute t-il l’air rieur certain que mon absence de son journal me causera un fort préjudice.

- Merci !

Fin de la conversation.

A 17 heures on me montre la vidéo du journal de 12 heures de France 3, enregistré le jour même : On y voit le candidat UMP pérorer. C’est certain il va gagner, il ne peut rien lui arriver. Il embrasse les femmes, caresse le dos des hommes. Un homme lui indique au volant de sa voiture qu’il va lui chercher des votes. Ils ont l’air de se comprendre à demi mot : Les maisons de retraite n’ont qu’à bien se tenir.

Puis c’est au tour de la candidate socialiste. Elle dit n’être là que pour figurer, c’est une candidature de témoignage. Les journalistes ont oublié de mettre sur la bande son les rires qui accompagnent normalement les émissions de divertissement…

J’espère que les gens de gauche, en tireront le jour du vote toutes les conséquences dès le premier tour.

Vers 20 heures, un homme avec lequel j’ai beaucoup discuté m’invite à dîner en attendant sa femme. L’homme est sympathique et sa femme est très en retard. Ce sera simple et comme à la maison.

Nous terminons de dîner lorsqu’elle rentre sous la pluie battante avec les deux enfants en bas âge. Il va les chercher en utilisant mon parapluie.

Les deux enfants sont beaux et le couple est agréable. Il est tard et il convient de ne pas m’attarder. Je désire prendre congé sans partir trop précipitamment mais elle m’interroge sur mes solutions pour l’école et notamment la fermeture des établissements et la suppression des postes ainsi que sur la revalorisation du métier de l’enseignant. Je réponds en allant à l’essentiel pour faire court sans les contorsions politiques.

Pour les autres propositions pour la Lozère il s’agit d’abord de supprimer ce pouvoir clanique. Le reste est dans la circulaire que je leur laisse.

Je prends alors le chemin de Saint Chély d’Apcher.

4 juin : Un grand tour


Ma journée commença à 6 heures. L’objectif étant de refaire l’affichage personnellement en parcourant toute la circonscription en une seule fois et en m’arrêtant de temps en temps pour discuter avec les électeurs. Ma propension à préférer les échanges au collage systématique me laisse sans illusion dès le départ sur la possibilité de tout faire dans la journée. Mais faire le plus possible est déjà bien comme objectif. J’ai commencé par le canton du Malzieu avec Paulhac en Margeride, Chaulhac, Julianges, Saint Léger du Malzieu, St Privat du Fau. J’ai laissé à plus tard, Prunières et Saint Pierre le Vieux.

Puis, j’ai fait route vers les cantons de Saint Chély d’Apcher, Aumont-Aubrac. Après ces cantons j’ai mis le cap au Sud en direction des cantons de Meyrueis, et Le Massegros.

A chaque village indiqué par la préfecture comme ayant mis en place des panneaux d’affichage je m’arrête et colle ou recolle s’il y a lieu. Il y a quasiment toujours, occasion à discussion avec quelqu’un. Le paysage est magnifique ce matin là. Les couleurs sont belles le matin.

Au Recoux, je discute bien avec les gens. Je rencontre beaucoup de femmes qui s’occupent de leur jardin. J’apprends que les circulaires ne sont toujours pas arrivées par là-bas. Elles ont été remises à La Poste par la préfecture dès le mercredi et distribuées à Saint Chély d’Apcher le jeudi. J’en ai emporté quelques exemplaires que je donne ici et là.

Je demande l’adresse des parents d’une de mes étudiantes. J’ai promis de passer. Ils n’habitent pas vraiment le Recoux et il faut faire quelques kilomètres de plus jusqu’au village en question. Dès mon arrivée au dit village j’aperçois une femme qui s’active au jardin. Le jardin est beau, bien fleuri et parfaitement organisé. La jardinière a de beaux yeux verts. C’est la mère. Elle est au jardin. Elle porte de gros gants en caoutchouc et tissu. Elle s’approche. Nous faisons connaissance et discutons jardinage, politique avant de conclure sur sa fille qui révise ses examens proches.

Avant de partir elle m’indique un emplacement d’affichage. J’y vais, pose mon affiche et pars en direction de Saint Rome de Dolan. Là les panneaux sont disposés en boule. La numérotation est anarchique mais laisse toujours le candidat de l’UMP en bonne place. Les candidats 1 et 2 (moi), sont cachés derrière. Je demande le maire, je trouve le fils garagiste ou quelque chose comme ça. Il s’occupe de la mairie aussi. Ici tout à l’air de se passer en famille. Il m’explique qu’il a fait du mieux qu’il a pu, compte tenu du vent qui rend la vie si difficile. Il se lance ensuite dans des explications complexes qui tiennent plus de la mécanique quantique que du simple boulot de manutention, sur les difficultés de mettre en place les panneaux d’affichage. Je téléphone en préfecture pour faire appliquer la loi. La préfecture m’explique qu’il faut faire procéder à un constat de gendarmerie afin de saisir le juge. Je pense que suite à ce constat, la délinquance en Lozère va sans doute exploser. Sans remords, je téléphone. Le gendarme de Meyrueis (de garde) au bout du fil, m’explique qu’en raison d’une garde à vue en cours, personne ne peut se déplacer immédiatement mais qu’ils se rendront sur les lieux dès le début de l’après-midi. La chose se complique. Je pose mon affiche au numéro 11 (deuxième panneau). Sur la feuille en haut du panneau j’écris le chiffre 2 et je pars.

J’arrive à Les Vignes. Je pose mon affiche. Il est 13 heures. Je commande un sandwiche et un verre d’eau. Le patron me reconnaît. Il me parle de Saint Chély d’Apcher. Il y a fait ses études. Nous parlons de l’activité touristique.

Je reçois un coup de téléphone d’une amie qui m’indique que ne voyant toujours pas arriver les enveloppes préfectorales contenant les circulaires des candidats, elle a téléphoné à la poste qui aurait répondu que c’est suspendu à la distribution d’un document de propagande du députant sortant pour le secteur de La Canourgue. Je trouve cela incroyable et je téléphone à la préfecture et à certains candidats pour leur raconter.

Je demande que les circulaires soient, sans tarder, distribuées aux citoyens. La préfecture m’indique partager mon analyse et faire le nécessaire à cette fin.

Un candidat(e) me rappelle. Je lui indique qu’à l’heure où nous parlons (soit 6 jours après leur remise par la préfecture), les circulaires ne sont toujours pas distribuées de La Canourgue à Fraissinet de Fourques. Il (elle) me demande de répéter plusieurs fois Fraissinet de Fourques. Je répète et j’épelle. Il (elle) me dit que c’est la première fois qu’il (elle) entend ce nom. Qu’il (elle) ne connaît pas cet endroit et d’ailleurs il (elle) l’avoue n’a pas l’intention d’y aller « pour être honnête » Je n’en revient pas !

Après Saint Germain du Teil et Nasbinals, je termine la journée dans le canton de Chanac.

J’y rencontre sur l’une des places une jeune femme (pizzaiolette) qui elle aussi a fini sa journée. Elle range ses affaires tranquillement. Je m’approche et après m’être présenté je lui demande comment s’est passée sa journée. Très bien me dit-elle avec une voix aigue et un grand sourire. Elle est très jeune manifestement et déjà mère. Elle a une énorme vitalité et une grande générosité. Elle a cessé de ranger et nous parlons à bâtons rompus de politique et de pizzas. Il est 23 heures.

Jacky, son mari est traiteur et elle fait des pizzas. Ils vivent à Saint Germain du Teil et elle doit y retourner ce soir en conduisant tranquillement sa vieille fourgonnette aménagée et lente. Elle adore ça !

Le four est éteint, il est tard et je n’ose pas lui demander de me préparer une pizza même si me dit-elle « un four ça se rallume, s’il n’y avait que ça comme problème alors là… ! »

Je suis certain que ses pizzas doivent être délicieuses. Il n’y a aucun doute vraiment.
Le lundi soir elle est à Chanac, le jeudi soir à Nasbinals, le vendredi midi à St Germain du Teil, le samedi midi à Nasbinals, le soir à Chirac, le dimanche midi à Chanac et le reste du temps dans les gorges du Tarn.

Elle me fait des compliments, je lui en fais davantage et je rentre enfin.


Sur mon portable, un message de la préfecture…Ils ont fait le nécessaire auprès des bureaux de poste. Ils ont même envoyé des courriers.

03 juin 2007

De Rimeize à Grandvals et Recoules d'Aubrac


La veille j’envisageais de poursuivre mes rencontres à Saint Alban mais sur la route j’ai changé de destination pour choisir plutôt Rimeize. Je ne le regrette pas.

J’ai eu encore des rencontres exceptionnelles dans ce petit village au bord de la Nationale 106.

J’ai remonté le temps, comme souvent par le récit de cet homme qui m’a expliqué l’époque du chasse-neige tiré par les bœufs, des enfants loués à la ferme. Lui, il gagnait une baguette pour son travail de la journée. Chez cet autre employeur il était nourri pour prix de sa journée de 12 heures.

Ailleurs, je sonne à la porte. Une femme me fait entrer. J’arrive à la fin du repas comme le couple qui entre après moi. Du coup, nous sommes sept dans cette petite cuisine, mais l’ambiance est chaleureuse. Le courant passe et cela se voit. Nous parlons de tout. Je répète ce que je dis déjà depuis 8 mois sur la situation de la Lozère mais à chaque fois j’ai la même envie de convaincre, le même plaisir de l’échange avec ces gens que je découvre.

Plus loin avec cette frêle grand-mère qui avait laissé sa porte ouverte on dirait que nous, nous connaissons depuis toujours. Elle va chercher l’enveloppe reçue de la préfecture. Elle sort les circulaires et les bulletins des candidats. Je fais un commentaire sur chacun. Elle rigole ! Quand j’arrive au député actuel elle est déjà en colère ! Il n’est pas utile de reprendre ici les expressions qu’elle utilise... Lorsqu’elle range les documents dans l’enveloppe, ma circulaire est au fond du tas que je lui tends. Elle passe en revue le paquet. Je l’observe. Elle retrouve ma circulaire et soigneusement elle le place au-dessus. Elle fait de même pour le bulletin de vote. Puis elle me dit d’aller voir telle personne en m’indiquant précisément où se trouve la maison.

J’arrive chez cette voisine. Elle est allongée dans son fauteuil. Le volume de la télé est au maximum. Je sonne : rien !

Je tambourine à la fenêtre. Elle se lève. Nous discutons sans que je mentionne celle qui m’envoie. Elle est une fane du leader socialiste local. Moi pas du tout ! Je comprends que nous ne nous entendrons pas. Pendant tout le temps de la brève discussion je suis resté dans l’entre porte. Il est temps de partir de là. Elle me dit : « vous ne devez pas être souvent reçu comme je vous reçois » Je lui réponds Dieu merci, non !

Rimeize n’est pas très peuplée et on a vite fait le tour du village. Une jeune femme qui me conseille de prendre bien soin de moi et de ma famille, un jeune homme sympathique, Une jeune mélomane, un fonctionnaire de police, une amie agricultrice, d’autres rencontres tranquilles, une désagréable, quelques maisons vides, des yeux derrière un rideau et le tour est fait.

Je me décide à vérifier mes affiches tout en m’arrêtant pour rencontrer les gens de temps en temps. Là aussi, les rencontres sont belles et les affiches sont à replacer ou à placer : Marchastel, Nasbinals, Grandval, Malbouzon, Ste Colombe de Peyre, La Chaze de Peyre, Aumont-Aubrac.

A Marchastel je rencontre un agriculteur qui l’est encore tout en ne l’étant plus. Il déteste les pêcheurs. Notamment un d’entre eux qui habite en face. En plus c’est un étranger qui vient de…. Lyon. Il m’en dit le plus grand mal. Je discute un peu et prend congé en ayant réussi un petit rapprochement des idées.

Je cherche le pêcheur en question président de l’AAPPMA du coin. Je sonne à une maison. Un homme descend et me salue. Il m’a reconnu. Il m’invite à croire que beaucoup me soutiennent. Il le dit avec une certaine élégance. Il m’indique la maison de l’homme que je recherche. J’aurais aimé lui parler davantage mais il est déjà si tard…

Je sonne à la maison du président. Manifestement la maison est vide. Les cartables sont en désordre dans la cuisine et tout me paraît provisoirement abandonné hâtivement. C’est samedi soir probablement une invitation à dîner chez des amis. Je reviendrai !

Je rentre à Saint Cléy d’Apcher à 22 heures. Le téléphone sonne : Un rendez-vous pour le soir même. Je dis oui. Où ? Un endroit secret. C’est du délire ! Mais c'est comme ça. Vous devez me croire...

01 juin 2007

1er juin

Toute la journée à Saint Alban...