31 mars 2010

Nashik un jour, une heure.


19 heures 10 Place Shalimar, ce mercredi 31mars 2010. J’attends le bus pour Nashik-Road. Les chauffeurs de Rickshaw, ceux-là mêmes que je déteste pour leur arrogance, leur absence de déontologie, leur mépris des règles élémentaires de conduite, leur habitude de cracher partout et surtout aux pieds mêmes de leurs clients, l’anarchie de leur tarifs, et bien d’autres choses encore, ces chauffeurs tournent et retournent en faisant vrombir le moteur de leur engin décrivant des 8 sur la chaussée rougie. D’autres haranguent le client en criant leur destination. La foule est amassée de part et d’autre de la barrière mobile posée récemment par les forces de l’ordre pour "canaïlliser" la circulation. Le but est atteint c’est le désordre qui règne désormais sur cette place où la foule est piégée comme les poissons dans une nasse de zinc. Les rickshaws font leur show.


Sur ma gauche, un peu à l’écart, un homme aux jambes atrophiées est assis sur la chaussée. Sa femme se tient en retrait assise elle aussi et entourée de deux gros sacs et d’une planche carrée à laquelle sont fixées des roulettes.

Les rickshaws tournent, appréciant d'un coup d'oeil, comme les serpents de rivière le risque inutile, le manque à gagner d'un tel encombrement. Les bus frôlent l’homme handicapé qui ne bronche pas.

Soudain, il accroche du regard le chauffeur d’un rickshaw qui s’est arrêté. Mes yeux ne peuvent quitter la scène. L’homme indique sa destination. Le rickshaw est complet. A l’arrière, cinq personnes sont déjà assises sur un banc qui ne devrait en recevoir que trois. Il indique au chauffeur qu’il y a aussi sa femme et les objets qui les accompagnent.



On aurait dit qu’à cet instant il n’existait plus personne sur la place qui ne regardait la scène. Chacun attendait de savoir. Ces monstres sans cerveaux qui conduisent ces engins diaboliques à trois roues, toujours en déséquilibre, n’avaient jusque-là prêté aucune attention à ce demi-homme immobile.



Je ne pouvais voir le visage de ce chauffeur de rickshaw. Seule l’extrémité de son bras gauche s’offrait à ma vue. L’Index de sa main légèrement recourbé montrait la planche à roulette. J’aurais préféré envisager l’inenvisageable, mais j’anticipais l’échec de cette triste tentative. Comment le rickshaw pouvait-il encore prendre ce chargement ?



Pourtant, combien de fois déjà mes yeux ont-ils vu se réaliser le miracle indien ? : Le yoga collectif ! Le miracle permanent de la solidarité et de la flexibilité corporelle. Il allait ici encore et quasiment naturellement se réaliser dans ce transport collectif. Ce petit véhicule jaune et noir sous les directives de son conducteur avala à l’avant la planche, un sac et l’homme handicapé qui rampa quelques mètres sur les genoux et les mains avant de s’assoir sans aide à côté du chauffeur. A l’arrière, le deuxième sac glissait entre les jambes des passagers et la femme trouva naturellement à s’assoir avec eux.



Evidemment !



Sans attendre le véhicule roulait déjà, disparaissant dans la valse des autres.



Incredible India !

Libellés :

29 mars 2010

Let them fly !

It was the title of Nashik Times about the confining of parrots and parakeets in cages by some astrologers who read horoscopes and predicting the customer’s future. These fortune cards are based on Indian cosmic system and charts: “parrots are considered auspicious and are devotees of Lord Ram. They have special powers” say the astrologers. These traditional fortune tellers with parrots can be found in streets and religious places all over the country.


Although birds are protected by the Wildlife Protection Act (WPA) 1972, which makes it illegal to catch, keep, kill, buy and sell birds or damage their nests. It’s punishable by a fine and up to five years in prison. Birds are meant to fly, it is cruel to confine them.

contact : sarkarsumita@indiantimes.com

28 mars 2010

Réincarnation ! (poésie)


De grosses larmes coulaient sur ses joues fines et belles qu’elle ne pouvait retenir. Elles glissaient lentement jusqu’à son sari d’un bleu céleste. Elles portaient chacune d’elles des lettres de cristal d’une langue universelle que je pouvais lire. Je lisais l'indiscible, je lisais !


Elle était belle et nous étions seuls pour quelques secondes dans la salle d’attente de l’office ce vendredi soir. Je la regardais sans broncher. Pleure mon cœur, mais que mes yeux soient forts !


Je savais qu’il n’y avait rien à faire d’autre que de la regarder. Nous avions quelques jours plus tôt échangé quelques mots à ce sujet. Je savais qu’elle partirait subitement. C’était maintenant !


Je la regardais fixement. Je lisais tout ce qu'elle me donnait à lire : ses yeux, le tremblement incontrôlable de ses paupières, ses larmes étincellantes sous la lumière du soleil qui abandonnait par la fenêtre du greffier ses derniers rayons opales, son petit corps enveloppé dans ce linceul bleu. Je lisais son regard, son inexpugnable souffrance, je lisais, je lisais !


Que peut bien valoir en 2010, l’avis d’une jeune indienne, fusse-t-elle une brillante avocate, si elle est issue d’une famille pauvre ? Toute sa vie ne dépend que de ce que d’autres veulent bien qu’elle soit. Et que vaut une vie, quand on est censé en avoir plusieurs ?


Elle n’avait pas le choix, elle devait quitter ce grand cabinet où j’étais, pour rejoindre sa tante dont le cabinet ne représentait rien. La situation financière de ses parents en dépendait, et une partie de l’argent qu’ils recevaient de la tante devait servir à payer la dot de son mariage avec celui dont elle ne savait encore rien, mais pour lequel elle devait sacrifier sa carrière professionnelle. Elle serait payée de misère, c’était ainsi ! La loi interdit pourtant strictement la pratique de la dot.


Les derniers mots étaient échangés dans le bureau d’à côté entre la tante et son employeur, mon ami, auprès duquel j’avais tenté vainement deux jours plus tôt d’intervenir pour lui faire comprendre la monstruosité de la situation. Il m’avait clairement expliqué le contexte culturel et j’avais accepté de comprendre à mon tour qu’il ne pouvait rien. J’avais accepté, comme on accepte souvent, l'inacceptable. J'avais accepté !

- Donne-moi ton numéro de téléphone lui ai-je dis soudainement. Nous n’avions pas le temps de plus de mots.


Elle me l’arracha des mains littéralement et enregistra elle-même son nom et son numéro.

Son entretien terminé, dans l’entrebâillement de la porte, la tante fixait ce téléphone comme un aigle une proie qui lui échappe. Puis, elle me regarda avec une sorte de mépris qui me rendit fier.


N.. me tendit le téléphone en regardant le sien comme pour m’inviter à l’appeler…


Le souffle d’air chaud qui accompagnait la tante triomphante lui indiquait la sortie. Mais elle restait immobile cherchant des forces. Sa jambe droite tremblait. Elle baissa la tête comme pour oublier ses rêves et son passé, comme pour s’excuser d’avoir été là.


Il y avait tant de choses à dire et nous ne disions rien. Alors elle partit, la tête toujours baissée!


Je la regardais s’éloigner dans le couloir. Elle marchait comme Jacob frappé à la hanche par l’ange de Dieu ! Petite silhouette fragile glissant furtivement entre les ombres molles des avocats à la cour. Elle mettait chaque pas dans les pas de sa tante.

De toute la force de mon âme, avant que le prochain jour ne se lève, du haut de ma condition humaine, c’est moi qui te bénis N… ! Que tes filles un jour te disent NON ! Et brisent, contre toi-même, la chaîne de leur pauvreté.


Trois jours plus tôt, je l’avais croisée dans les couloirs du tribunal. Elle pleurait seule comme aujourd’hui. Je lui avais posé la main sur l’épaule, caressé légèrement le bras et l’avais laissée seule. Ce même jour, elle avait suppliée de larmes intarissables, qu’on la garde, qu’on la protège de ce sort, de ce futur qu’elle ne pouvait refuser seule. Il a essayé, mon ami. Il a proposé de diviser la journée entre les deux offices par exemple. Puis, il s’est incliné, pragmatique.


Je n’ai pas osé l’appeler jusqu’à ce jour. Je ne sais pas quoi lui dire d’efficace, de vrai, et je ne peux rien pour elle moi seul.


Tu es seule N… !


Tu n’as pas eu le temps de devenir mon amie. Adieu peut-être…

Note : Ceci n'est que de la poésie, parfaitement imaginaire...

21 mars 2010

LOK ADALAT

Ce forum dans lequel des panels de juges et d’avocats aidés de greffiers tentent de résoudre par la conciliation de petits conflits pendants devant les juridictions du district est d’une grande efficacité.


Il est organisé par l’autorité des services légaux du district de Nashik, selon les principes posés par la section 19 de la loi de 1987 sur l’autorité des services légaux (central act).


Devant chaque panel (il y en a 12) composé d’un magistrat du district et de deux avocats volontaires les parties sont entendues. Le juge et les avocats interviennent à égalité de pouvoir pour corriger ou approuver une position. Les parties sont invitées à trouver un terrain de conciliation par des concessions mutuelles.


En cas de succès de la conciliation les termes de l’accord sont dûment mentionnés dans le document portant indication de l’identité des parties et des professionnels de justice, ainsi que leur signature. L’accord intervenu ne peut faire l’objet d’aucun recours et doit être exécuté. Si l'une des parties n'exécute pas les obligations mises à sa charge par l'accord, l'autre ne peut revenir sur sa prétention initiale. Les prétentions initiales sont purement et simplement caduques.


En ca d’échec de la conciliation, l’affaire est envoyée devant la juridiction compétence pour trancher le litige initial. Un procès verbal de non-conciliation est alors dressé.


Au cours du forum un plaignant peut décider de retirer sa plainte soit parce qu’il a été désintéressé par la partie adverse soit parce qu’il estime sa demande finalement infondée. Alors le juge siégeant dans le panel considéré est seul compétent pour enregistrer le retrait de la demande. Les avocats n’interviennent pas et ne se prononcent pas sur ce retrait. La demande de retrait validée est signée par le seul juge du panel.


Pour le district de Nashik ce dimanche seulement 150 cas ont été résolus ce qui est un résultat faible par comparaison aux forums précédents. Le chiffre moyen étant de 500.


Après la répartition des panels au cours de la cérémonie d’accueil et d’ouverture du forum, un petit déjeuner est offert aux participants à 10H30. Puis le déjeuner est pris à 14h30 dans une ambiance ultra conviviale. Enfin la clôture intervient vers 17 heures.


L’ambiance est conviviale, mais reste très professionnelle. Il s’agit d’une action sociale au cours de laquelle les professionnels de justice ne sont pas payés. C’est une journée de bénévolat qui permet une relation un peu différente du quotidien et une proximité facilitant le partage des expériences respectives entre professionnels de justice et avec les justiciables. C’est une opportunité inespérée pour les jeunes avocat(e)s qui découvrent les astuces de la magistrature.


16 mars 2010

Gudhi Padwa


A new beginning for add joy and enlightenment. This festival is celebrated as a new year by Maharashtrians, Karnataka and Andhra communities. Gudhi is a symbol of victory. To symbolize that God only has achieved victory at every level of war, a Gudhi is hoisted next to the main entrance of the house. This accasion is also marked by geographical importance signifying the sun's rays increasing in intensity, going from mellow to hot.
Legend of the photo : The young beggars of my area, stop for a moment to play in the blanks spaces of writing in chalk, on the street, at night, by other neighbors and holding the message "Happy new year"
.........I wish a special and real Happy new year to all children in India !

13 mars 2010

IP (Informations pratiques) : Louer un appartement en Inde


1 euro = 62,15 roupies


Les prix : - 1BHK (1 pièce + cuisine+ douche + toilettes turques) à 1000 à 2000 roupies


- 2BHK (2 pièces, etc.) à 2500 à 3500 roupies


- 3BHK 3000 à 15 000 roupies, etc.

Là-dessus ce sont les prix pour les indiens, pour vous ils peuvent être doublés voire triplés. Heureusement tout est négociable en Inde, alors n'hésitez pas à négocier et à faire comprendre très rapidement jusqu'où vous n'êtes pas prêts à aller.


Les modalités :


1- La patience : ne pas se précipiter sur la première occasion venue. Prenez votre temps pour choisir votre logement car pour une fois c'est vous qui décidez de votre temps. En effet, pour tout le reste, d'autres que vous déciderons de l'usage de votre temps et vous n'y pourrez rien. C'est ainsi qu'il n’est pas rare (et même le contraire serait plutôt exceptionnel) d’avoir à attendre plus d’une heure l’agent immobilier avec lequel vous avez pris rendez-vous à 9 heures. Ne pas hésiter à appeler plusieurs fois pour lui rappeler son rendez-vous. S’il vous dit qu’il arrive tout de suite, vous avez le temps d’aller boire un coup tranquillement car vous en avez pour une bonne heure à attendre à nouveau à ABB circle ou un autre lieu de rendez- vous. Il n’est pas rare que le rendez-vous soit reporté une ou deux fois sans que l’agent ne vous informe avant la date et l’heure du rendez-vous initial. Il le fera quand vous l’appellerez. Ne vous en inquiétez pas !


2- Le nombre : Ne vous attendez jamais à rencontrer une personne seule, lorsque l’agent immobilier sera enfin au rendez-vous. IL y aura au minimum trois personnes parfois quatre, cinq personnes. C’est que les agents immobiliers ne bénéficient pas de la confiance des propriétaires et n’ont donc jamais les clefs de l’appartement. Le jour du rendez-vous les mêmes agents ont donc eux-mêmes rendez-vous avec quelqu’un, qui connaît quelqu’un, qui a les clefs de l’appartement. Vous serez donc conduit une première fois à moto accompagné d'une escorte type présidentielle, dans un appartement où la personne (qui ne travaille donc pas puisqu’il peut vous recevoir) est encore en slip et vous fera attendre une demi heure devant la porte avant d’ouvrir. Quand vous pourrez enfin entrer après avoir enlevé vos chaussures sales pour marcher avec vos pieds sales dans l’appartement, ne vous attendez pas à le visiter. Ce n’est pas l’appartement dont il s’agit. C’est l’appartement du premier intermédiaire qui vous offrira gentiment de l’eau qu’il ne vous faudra surtout pas boire si vous tenez à votre santé et si vous ne tenez pas à passer la matinée (euh déjà 11H30…), accroupi(e) dans ses toilettes (il n’est pas question de s’asseoir ! Pendant que j’y pense ayez toujours sur vous une petite bouteille de « instant Hand Sanitizer » J et oubliez jusqu’à l’existence du papier hygiénique). Après vous avoir demandé de lui raconter votre vie, cette personne si elle est malade, vous décrira par le menu ses problèmes avant d’oublier votre existence pour répondre au téléphone mobile ou appeler sur le fixe une bonne dizaine de personnes, peut-être est-ce la même personne mais vous ne pouvez pas savoir car tout est en Marathi ou Hindi ou autre sauf l’anglais… L’agent qui vous a conduit jusque-là boit son eau pendant ce temps tranquillement. Quand votre hôte se souviendra que vous êtes bel et bien chez lui, il vous offrira alors du thé. Pas de panique, vous pouvez boire sereinement ce délicieux thé sucré qui a bouilli au moins une demi-heure et qui, s’il ne présente aucun intérêt nutritif, n’en reste pas moins la meilleure chose de votre matinée. Savourez-le ! A 13 heures vous avez horriblement faim mais l’aventure ne fait que commencer car contrairement à ce que vous pensiez ce n’est pas l’appartement où vous êtes qui est en location. Vous allez repartir à moto pour une nouvelle destination. Arrivé sur place, deux nouvelles personnes attendent déjà et se joignent au cortège. Si une longue discussion s’engage à laquelle vous n’êtes pas convié, ne vous inquiétez toujours pas, c’est normal. Ils ne savent pas encore les uns et les autres où est la clef. Si vous ne devenez pas agressif, vous aurez droit de temps en temps à un regard voire, un sourire. Ne prenez pas l’air important et ne venez pas à ces rendez-vous avec de beaux habits car la discussion pourrait alors ne pas concerner seulement les moyens d’accéder à l’appartement mais comment vous faire payer davantage que le double du prix du marché. Il y a toujours finalement une combine pour accéder à la clef et ils la connaissent, le problème est souvent qui payer et combien lui donner pour qu’il nous laisse visiter l’appartement. Quand vous serez enfin dans l’appartement ne vous étonnez pas si le nombre des personnes du début à doubler ou tripler soudainement, ce sont simplement les voisins qui sont là et posent déjà des questions sur vous. Rien d’extraordinaire !


3- La visite de l’appartement : C’est une expérience qui est difficile à vivre dans 8 cas sur 10 pour un européen. C’est tout Kolantha en une séance. Regardez alors l’avenir, pensez à ce que sera cet appartement après une semaine de nettoyage intensif (pensez à acheter deux litres d’Ajax vert en poudre ainsi que deux berlingots de concentré de Javel avant de quitter la France), et puis quand vous reviendrez, vous qui n’avez pas eu la chance de faire votre service militaire, quelle fierté d’avoir triomphé là où tant de militaires français auraient craqué ! Si malgré vos efforts surhumains d'imaginer l'avenir dans cet appartement, vous craquez comme le ferait n'importe quel membre du GIGN, ne vous résignez pas ! Ne vous arrêtez pas à cette première visite, vous trouverez un appartement pour lequel vous saurez vous vaincre. Et parfois même vous pouvez, par chance, tomber sur un appartement où il n'y a rien à faire pour qu'il soit immédiatement habitable :)) ! Si ça vous arrive c'est que vous êtes sur le point de payer très cher...mais tout est relatif heureusement, et peut-être aviez vous toujours rêvé de faire dans le caritatif original ? Même dans ce cas, lisez attentivement le point suivant avant de vous décider, ça peut servir.


4- Le paiement du prix : En principe vous aurez à payer immédiatement 11 mois de loyers au titre de "deposit" (dépôt de garantie) cette somme vous sera restituée au départ. A cela il faut ajouter un mois de loyer pour l’agent, et chaque mois bien sûr, le loyer au propriétaire et les charges aux différents services (électricité, téléphone, etc.).


5- Les poubelles : (Je ne parle pas des premiers appartements que vous avez visités sous les regards avides des marchands de sommeil, comme il y en a aussi en France...). Alors, il n’y a pas de poubelles collectives en Inde. Vous devrez écouter attentivement entre 7 heures et 18 heures, en fonction du quartier où vous habitez, le bruit spécifique de cette petite cloche qui vous indique que le camion de ramassage des déchets ménagers s’est arrêté non loin de chez vous. Vous avez 5 à 10 minutes pour vous y rendre sans tri sélectif de votre part. Tout se fait directement dans le camion par les jeunes qui s’y trouvent.


6- L’électricité : Vous devrez tenir compte des coupures, en principe régulières, dans votre quartier pour organiser vos travaux ménagers. En principe il n’y a pas de coupure la nuit mais cela peut arriver. Acheter des bougies et des allumettes ou un briquet.


7- L’eau : Ne pas boire l’eau du robinet sans la passer dans un appareil spécial de filtrage. Il s’en vend de différents prix dans les magasins spécialisés ou les supermarchés. Ne vous fiez pas au filtre mécanique ajouté systématiquement à tous les robinets en Inde. Pour vous, il ne sert à rien !


8- Climat : Attention aux mois d’avril à juin : il fait très chaud. Pensez aux ventilateurs au plafond, il se vend aussi des climatiseurs électriques mobiles achetez-en un en urgence

9- Enfin la première et meilleure chose à faire lorsque c'est possible, c'est de compter sur vos ami(e)s indiens et leurs réseaux avant de vous lancer dans ce genre d'aventure en tout état de cause et ce malgré toute la fierté que l'on peut avoir à s'en sortir seul.


Une fois installé, les relations avec le voisinage et les marchands sont cordiales, alors : Enjoy your live in India !

(Ps : Prochaine IP : "Etre sur la route en Inde" ou "prendre le rickshaw" ou "manger à Nashik" ou autre..)

09 mars 2010

Une vie de palais

(Plaque de l'office de N.Gorwadkar avocat à Nashik)

Il a fallu que le hasard (ou un ami qui voulait me garder près de lui, ce qui revient au même…) me conduise à la fois vers la plus désorganisée des facultés de droit du Maharashtra, et le plus talentueux des avocats du district voire de l’Inde, mon maître de stage : Nagnath Gorwadkar, pour que je découvre que la justice peut être autre chose que des chaussures noires bien cirées, l'arrogance des juristes, une ambiance morbide dans des couloirs désertés et des cabinets d’instruction où l’on chuchote le droit.


Ici, la justice n’a pas le temps et les moyens de l’apparence, elle se donne à voir (même lorsqu'elle ne dispose pas de l'électricité), sans se donner en spectacle. Elle ne fait pas son show, et laisse peu de place à l’ego des juges ou des avocats, mais elle joue une partition merveilleuse sur les cordes tendues de la vie.


Le palais de justice comme la maison des avocats (le lieu où se regroupent au sein du palais de justice les offices privés des avocats), grouillent d’enfants. Les familles déjeunent parfois sur place, sur la terrasse ensoleillée, hommes femmes et enfants assis en tailleur avec les juristes qui ne se distinguent que par leur habit noir et blanc. Les mêmes préfèrent d'ailleurs souvent, au calme relatif de la terrasse, la rue bruyante devant le mur du palais où s'alignent les vendeurs. Aux repas froid de la veille, les carrés de pastèque glacée, les samosas pimentés, les vanapaos brulants, les butter masala Dosa, ou les pani puri craquants.

Les accusés attendent leur tour en parlant avec leurs parents qui se tiennent sur le côté la tête levée en bout de course. Naturellement parfois ils crachent entre les grilles du fourgon de police de longs crachats rouges au bout rond comme la tête des comètes. Les avocats en bras de chemise, devant le portail du palais, dégustent sur le pouce un vanapao chaud ou avalent rapidement un jus d'ananas glacé. Les huissiers crient à voix haute les noms des parties appelées à l'audience. La foule est permanente dans l'immense cour du palais, on dirait qu'elle tient conseil.


La faculté de droit n’est pas en reste avec ces enfants qui jouent et chantonnent parfois au milieu du cours de Company Law ou de law of contracts de Master II. Ils font rouler, comme sur un tambour les notes par des baguettes virtuoses, les gouttes des bouteilles d'eau sur la fine pointe des pailles, entre agreement et acceptance, ou Shareholders et meetings.

L’office de N. Gorwadkar est lui aussi un entrelacement permanent d’histoires et de mouvements. L'homme est courtoie et gentil mais d'une efficacité redoutable. C'est le maître de la procédure civile et administrative. Avocat des riches et des pauvres, des intellectuels et des ignorants, des dignitaires religieux et des athés (il y en a peu...). Il y a souvent tellement de monde dans ce cabinet, que l'équipe des juniors patiente dans le couloir où il fait, c'est vrai, nettement moins chaud. Entre les deux petites salles du cabinet privé et le couloir du premier étage de la maison des avocats, chacun entre et sort avec un peu ou beaucoup de l’histoire des autres en partageant aussi le thé du palais, les Pans incroyables de l’hôtel Chan, ou le charme discret des juniors (les jeunes avocat(e)s du cabinet). Seul le secrétaire qui répond seulement par un hochement de tête à la fois aux sollicitations spontanées des clients, à celles des avocats voisins ou hébergés, reste quasi immobile et silencieux par un pouvoir dont la compréhension m’échappe encore. A part lui donc, tout le monde parle à tout le monde, de tout le monde, du présent et du futur, du temps qu’il fait bien sûr, de l’astrologie, de moi, de soulas Wine, de l’article du journal, de mon appartement à Mumbai Naka, du festival à venir, du festival passé, du droit, des religions, de la rivière Godavari et de bien d’autres choses encore. Lorsque Nagnath et moi (qui ne le quitte pratiquement jamais de 11h à 19 h), quittons l'office pour nous rendre à une audience, il reste autant de personnes dans le cabinet que lorsqu’il y est. Son départ et son retour ne provoquent pas le moindre mouvement des clients habituels ou nouveaux, sinon pour lui laisser reprendre sa place parfois occupée provisoirement et indifféremment par un avocat ami, un junior, ou un client.


N. Gorwadkar n'est pas le seul à me surprendre. La semaine dernière, les magistrats débutants et les grands juges du district (les présidents de cour d'appel) m’ont accueilli tous ensemble au cours d’une réception spéciale organisée en mon honneur, les avocats membres du prestigieux Bar councel association me font asseoir à leur côté au cours de leurs réunions dans cette salle au goût anglais et aux senteurs de bois vieilli, sous les portraits dominants de Gandhi et de Nerhu. Les avocats des parties adverses font l’effort de parler en anglais pour que je comprenne ce qui d’ordinaire se traite en marathi. Ici pas d’esprit de supériorité. Après une audience de cross-examination (contre interrogatoire) le magistrat s'adressant à moi d'une voix joviale, entrainant vers moi un éclatant intérêt du public et des avocats présents, m'a demandé de lui poser toutes les questions que je désirais sur le fonctionnement de la justice indienne et de cette audience en particulier…

Il ne faudrait pas imaginer qu’ils sont dans la position d’avoir à apprendre quelque chose de moi, ce sont de grands juges, de grands procureurs, de grands avocats pour certains devant la Haute Cour de l’Etat, mais l’Inde a ceci de remarquable qu’elle instruit d’abord et dès les bancs de la fac et de l’école que la vie au Palais ou ailleurs est avant tout et simplement la vie. Et dans le Maharashtra qui selon moi est le plus incroyable des Etats et particulièrement à Nashik, à part les conducteurs de ricksaw, tout le monde sait que sourire à l’autre c’est bien !

07 mars 2010

Sunday in Kasara

Sunday in sunny Kasara










is like a long prayer for the whole world !

05 mars 2010

Festival des couleurs à Nashik

Aujourd’hui, très tôt ce matin, la ville s’est réveillée avec en tête le festival des couleurs qui succède aux cérémonies du week-end marquant par des feux nombreux la fin des choses anciennes. Les danses vont succéder aux poojas, les rires des enfants aux prières des adultes, la danse à la méditation. Les vendeurs de couleurs avaient installé leurs étales la veille mais c’est ce matin que les couleurs prirent vraiment leur place dans l’esprit des gens. Les jeunes ont préparé des installations parfois grandioses, pour une manifestation qui cette année sera limitée. Le commissaire de police a en effet décidé de mettre fin aux manifestations à 18 heures précises et partout dans la ville cette consigne sera respectée sous l’action parfois ferme de la police.

Ce festival marque l’arrivée de l’été que tous espèrent et redoutent tout à la fois. C’est le temps des vacances qui approche et des fruits en abondance mais c’est aussi les fortes chaleurs et les terres arides que viendra transformer mais seulement en juillet les belles pluies de la mousson.

C’est une fête qui à Nashik en tout cas voit très peu de passants aspergés de couleurs contre leur gré. Ainsi se côtoient partout des habits propres et des vêtements maculés, des cheveux noirs et des cheveux rouges ou bleus, des lunettes opaques et des verres transparents.

Au palais de justice quelques-uns ont marqué le coup, mais sans trop d’éclats, juste comme il faut.