21 mai 2011

Il pleut des filles (2) : Transparence mortelle.



Les faits se passent à Kurnool comme ils se passent encore aujourd’hui, dans beaucoup trop d’endroits isolés ou pas, en Inde. Kurnool est une ville de l’Etat d’Andhra Pradesh, en Inde, dont les anglais étaient devenus maîtres en 1815, puis qui avec l’indépendance du pays en 1947, devint le chef-lieu de l'État d'Andhra, et intégrée en 1953 à l'Andhra Pradesh.

L'agriculture est la source principale de revenu pour l'économie de l'Etat. Deux cours d'eau importants de l'Inde traversent l'Etat, la Godavari et le Krishna permettant l'optimisation de la production de riz, tabac, coton, canne à sucre et mirchi.

La majorité de la population parle télégou, langue régionale officielle, mais 7% de la population parle Ourdou et diverses communautés de langues dravidiennes y vivent aussi.


Le patrimoine culturel de l’Etat est très riche avec comme atouts majeurs la musique et le cinéma. L’Etat est aussi riche en universités et possède le temple hindou le plus riche de l’Inde : le Turumala Tirupati Devasthanam situé à Tirupati. Le tourisme y est donc florissant.


A Shankarmatham mandal, petite ville du district de Kurnool, vivait une belle femme enceinte de six mois.

Le couple vint pour un examen de contrôle au sixième mois de grossesse dans un centre privé qui indiqua aux époux, en violation de la loi indienne, que l’enfant attendu était de sexe féminin.

De retour à la maison, la nuit tombée, le mari Prakash Chari, frappa sans pitié sa femme et fini par l’étrangler dans leur domicile de Pedda Market Street, mardi 17 mai 2011.


Malgré l’intervention des voisins qui conduisirent Surekha à l’hôpital elle y mourut le mercredi 18 mai 2011.


Selon les habitants du quartier, le mari (Chari) nourrissait une rancune contre sa femme depuis la naissance de leur premier enfant, une fille, née (par chance) quelques années plus tôt.
Quand Surekha conçut à nouveau un enfant il y a six mois, Chari voulait à tout prix un garçon. Il la conduisit donc au centre ou l'échographie confirma la naissance prochaine d’une fille.
Après l’avoir mis en détention provisoire le procureur a introduit une action devant la Criminal Court pour meurtre contre le mari. Dans le même temps le district collector, Ram Shankar Naik a indiqué qu'une action pénale serait initiée contre le centre medical Pavan scanning centre pour avoir conduit des examens de détermination du sexe de l’enfant et pour l’avoir révélé, ce qui est interdit par la loi sous peine de 10 000 roupies d’amende et de 2 ans d’emprisonnement.
Les voisins ont organisé une manifestation, à travers la ville, pour que la plus sévère des sanctions soit prise contre le mari.


Un évènement similaire s'est produit récemment, au cours duquel une femme nommée Sujatha, a avoué à son mari, qu'elle portait une fille. Sujatha fut brûlée vive et en est morte. Son mari l'aspergea de kérosène et y mit le feu.


(note : Photos illustratives sans relation avec les affaires évoquées)

Voir complément ici :

http://joelyoyottelandry.blogspot.com/2011/04/il-pleut-des-filles.html#links

2 Comments:

At 6:48 PM, Anonymous isa said...

c'est affreux

 
At 8:14 PM, Blogger Joël YOYOTTE-LANDRY said...

Oui ! A quoi il faut ajouter en plus de l'aspect virile de la chose, puisque c'est lié, les pressions conduisant à la même issue s'agissant de la dot (dowry) lorsque les parents de la fille ne peuvent pas la payer ou ne veulent pas donner plus que ce qui a été initialement convenu avant le mariage. Ce sont les parents de la fille qui paient la dot. C'est donc très couteux d'avoir une fille alors qu'un garçon ça peut rapporter gros ! Cette chosification de la femme va très loin et je suis stupéfait de voir que les stars Bollywoodiennes ne s'intéressent pas vraiment au sujet qui est une question de santé publique et sur laquelle repose l'avenir de la société indienne et son entrée dans la modernité.

 

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