La cigale socialiste
Avec la conviction de celle qui ne croit en rien d’autre qu’à ses propres intérêts, Martine Aubry est venue, ironie de l’histoire, nous raconter ce 4 avril 2011, qu’elle voulait anéantir ce que son père Jacques Delors a construit, trente ans plus tôt sous F. Mitterrand, avec la ténacité et le courage de ceux qui défendent les puissants.
Ce Jacques Delors, qui de 1981 à 1984 sera le ministre de l’Economie et des finances socialiste détruisant méthodiquement tout ce qui assurait la protection des ouvriers au profit de la haute finance. À ce titre, il est dès 1982, l'un des initiateurs du tournant de la rigueur bénéficiant de la confiance des milieux économiques internationaux. Il supprime, par exemple l'échelle mobile des salaires en 1982 ce qui va assurer la paupérisation des ouvriers jusqu’à ce jour. Ce sont les mêmes socialistes qui vont dès 1985 commencer à diminuer le taux de l’impôt sur les sociétés jusqu’à son taux actuel de 33 1/3 % s’appliquant depuis le 1er janvier 1993. Il était de 50% jusqu'en 1985 puis a diminué progressivement pour atteindre son taux actuel. Avant cette glorieuse époque de destruction des acquis sociaux le double taux de l’IS assurait, par la distinction entre les bénéfices distribués aux actionnaires imposés à 50 % et les bénéfices réinvestis dans l’outil de production, imposés à 42%, la modernisation continue de l’industrie française et la préservation des emplois.
Le programme qu’elle nous a présenté ce soir, étant au plan de l’ambition à gauche par rapport au programme socialiste de 1981 (qui ne resta à gauche qu’une année), ce que la cigale est à l’éléphant, gageons sans risque qu’il ne durera que le temps d’une chanson électorale.
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