27 mars 2011

Qui devrait avoir peur du FN au pouvoir ?



On aurait, à tort, tendance à chercher dans le passé les raisons de craindre le FN, arguant à la fois de son héritage du fascisme allemand et des dérives de langage de son fondateur français Jean-Marie LE PEN.


On dit, encore à tort, craindre son image actuelle, celle qui s’identifie à Marine Le Pen que certains analysent comme pire que son père car sa subtilité ferait d’elle un adversaire plus dangereux encore pour la démocratie et la République, d’où les alliances tous azimuts qui auraient pour but honorable de lui barrer la route, en tentant de masquer l’inaptitude de ces partis à parler aux français.


Cependant, ce n’est pas dans le passé, mais uniquement vers l’avenir, qu’il faut tourner les regards pour comprendre, à l'inverse, la charge de poésie que les évènements tragiques que nous vivons transportent comme couronnement de la révolution sociale du 21ième siècle, comme salaire, paradoxalement glorieux, de la barbarie à visage humain.


Comme Karl Marx le disait à l’égard du libéralisme qu’il voyait comme le mal économique, je dis en ce sens que la République d’aujourd’hui est conservatrice alors que le nationalisme d’extrême droite est destructeur. Il pousse l’antagonisme entre le vieil homme européen et l’homme nouveau issu du métissage des cultures à l’extrême. En un mot, le nationalisme accélère la révolution et c’est dans cette direction révolutionnaire que je vote (seulement intellectuellement toutefois), en faveur du nationalisme et du FN !


Car combien de vains discours ont marqués les siècles passés et marqués les esprits pour installer l’idée de la supériorité d’une poignée d’hommes missionnaires de la démocratie dans le monde ? Insensibles encore aujourd’hui au paradoxe qui fait d’eux des redresseurs de torts en Lybie, des parangons de la démocratie au proche et moyen Orient, alors même que le taux des abstentionnistes n’a jamais été aussi élevé. Compte tenu du taux d'abstention la gauche ne gouvernerait les départements conquis ce dimanche 27 mars 2011 qu'avec les suffrages de 15,42 % des électeurs. Quel pitoyable succès ! Quelle pitoyable démocratie !


Ce grand bluff emprunte les voies de la démocratie ou encore les mystères de la diplomatie dont parlait Hannah Arendt – la tromperie, la falsification délibérée et le mensonge employés comme toujours, comme outils légitimes pour parvenir à la réalisation d’objectifs politiques claniques.


Croyant que l’histoire était finie certains ont cru voir dans le perpétuel recommencement des bruits de guerre une simple accélération de la fréquence des conflits mondiaux marquant en boucle un monde d’où il ne peut rien venir de nouveau.


J’y vois tout au contraire, une transformation de la société mondiale par une imbrication universelle des peuples et une conscience collective naissante du dépérissement de la souveraineté des Etats. Ce qui arrive aujourd’hui au Sud guette en puissance l’occident qui se croit à l’abri.


Le temps de l’occident viendra de la révélation de l’affaiblissement de la morale publique et de la mise à nue de sa supériorité supposée lorsque la vérité de ce que représente désormais le vieux continent sera révélée par l’arrogance de ces chefs. En France, le FN au commandement d’une nation sans force économique et sans marché sera l’outil de la prise de conscience de la faiblesse des discours de la haine et du repli sur soi dans ce monde global.


C’est cette réalité là qui est à venir et non celle que les menteurs ont construite pour nous diriger docilement pendant des siècles. Il ne suffit pas en effet pour annuler une vérité qu’un nombre élevé de personnes soit persuadé de son inexistence. On ne peut y parvenir que par un acte de destruction massive et lorsque le peuple résiduel, après avoir compté ses morts, se retrouve, il va chercher la vengeance que l’histoire réclame.


Alors le mensonge n’est plus la règle qui fondait les pouvoirs sur l’ignorance des peuples. Dans le système de l’Internet global nous sommes devenus libres de changer le monde et d’y introduire de la nouveauté par la vérité.


On a cru en effet en occident que la démocratie était question d’élection et donc de nombre mais comme le rappelait Alain : la démocratie n’est pas le règne du nombre c’est le règne du droit.


C’est ainsi que la force du nombre après avoir un temps abolit la démocratie par l’usage qu’en ont fait les pouvoirs, la réinstallera naturellement par le concours du droit, venant pacifier les pays au prise avec la violence. Les bruits de guerre sont à venir !


Il n’y a donc aucune place que la raison puisse accorder à la peur de l’installation au pouvoir du FN.


Bien au contraire, cette société, qui a glissé, par facilité, dans la haine de l’autre, pour excuse à sa paresse, ne trouvera là qu’une sanction naturelle à sa lâcheté. Ceux qui n’ont pas eu le courage d’aimer leur prochain sont condamnés à la haine de leur passé !


L’installation du FN au pouvoir est la garantie d’un éclatement au grand jour de l’inanité de son programme et l’instruction utile par l’expérience d’un peuple abruti par des décennies de gouvernements traditionnels et menteurs. Ceux qui doivent avoir peur du FN sont ceux qui ont séquestré l’intelligence pendant tout ce temps passé.


Tentons d’imaginer la France, aux mains d’un gouvernement fascisant, raciste et nationaliste, après l’expression de sa volonté de donner des leçons de démocratie au monde entier via la Lybie.


Pour payer sa dette, la France a levé en février au total 9,499 milliards d’euros d’obligations assimilables du Trésor (OAT) à 5, 9, 10 et 12 ans. Le taux des adjudications de février s’est élevé de 0,36 à 0,76 % en fonction des lignes d’adjudication par comparaison à la dernière adjudication de janvier. Cette augmentation des taux des intérêts montre la méfiance des investisseurs sur la situation économique de la France, dont la dette publique s’élève à 1 715 milliards d’euros, ce qui représente 87,6 % du PIB.


Dans le même temps, et au moment où nous nous refermons sur nous-mêmes comme si nous étions la source de toutes richesses, les peuples des pays du Sud prennent conscience de leur propre valeur, de celle de leur pays respectif, et de la démocratie. Ils vivent de mieux en mieux chez eux enfin ! Aussi observe-t-on que le nombre de demandeurs d'asile dans les pays riches a baissé en 2010, notamment dans le sud de l'Europe, où le nombre d'arrivées de candidats à l'asile en provenance d'Afrique et d'Asie a diminué d'un tiers, a annoncé lundi le Haut Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR).


Imaginons donc le résultat d’une augmentation des exactions perpétrées par les français ordinaires ou détenteurs d’une autorité publique sur les indiens, les chinois, les étrangers en général, comme c’est en ce moment le cas en Australie, en Angleterre, ou aux Etats-Unis, mais cette fois avec la complicité du gouvernement légitime d’extrême droite…


Il est en effet grand temps que ceux qui croient que l’étranger leur mange le pain se rendent enfin compte qu’il est leur boulanger, comme le disait Fernand Reynaud !


Si l’extrême droite doit allumer la mèche, qu’elle s’enflamme, c’est dans cette direction révolutionnaire que les adeptes du mensonge d’Etat, de l’ignorance et de la docilité des peuples doivent craindre l’arrivée au pouvoir du nationalisme et du FN ! Et celui qui devrait en ce sens craindre plus encore c’est le FN lui-même !