28 janvier 2009

Le pain et le vin seulement


Ils sont venus vers vous les bras chargés de fruits variés
Ils ont parcouru au petit matin les vergers du roi cueillant coupant et apprêtant
Ils ont traversé les champs et pétri pour vous dans la nuit le meilleur pain
Ils ont soigné les ouvriers blessés, et leur ont donné des vêtements neufs
Ils ont arrêté les combats et mis au feu toutes les épées ensanglantées
Ils ont puisé pour vous de l’eau pure des mains de la Samaritaine
Ils ont invité débonnaires, affligés et pauvres d’esprit, à la rencontre avec vous
Ils ont mis en musique leur soif d’amour et de justice et ils ont dansé pour vous

Mais ce jour-là vous vouliez voir seulement le Roi. Et vous les avez interrogés durement : « Où est-il ?»
« Dans mon cœur est mon Seigneur, un avec moi !», vous a répondu chacun d’eux.
« Nous sommes venus pour le Roi », avez-vous tous répondu.
Et vous avez écrasé les fruits.
Vous avez jeté le pain et renversé les cruches d’eau desquelles a coulé du vin.
Vous avez égorgé les ouvriers, déchiré de rage les vêtements et renvoyé au combat les enfants qui vous suppliaient.
Solennellement et débout sur l’autel, vous avez déclaré ce jour : jour du Roi.

J’étais atterré ! Je m’en allais les pleurs obscurcissant mes yeux. « Dis-moi, où vas-tu ? », me demanda un étranger sur le chemin. Je répondis : « Seigneur ! Les heures passent, et je ne sais pas encore où je vais ni ce que je cherche, car ils ont tué le Roi aujourd’hui ! »

Il mit sa main sur mon épaule et dit : « Viens avec moi et ramassons ce qui reste de pain et de vin ». Je le suivis !

19 janvier 2009

La corbeille de fruits !



Il me dit : Que vois-tu Joël ?
Je répondis : Je vois que la dette publique mondiale en 2009 dépassera largement les 3000 milliards de dollars annoncés. Le triple de ce qu’elle était en 2008. Que les trois années qui viennent seront trois années de violences extrêmes sur les pauvres.
Je vois que les sommes versées aux banques pour éviter leur faillite l’ont été sans contrepartie de l’évitement du désastre qu’elles ont causé aux pauvres qui avaient tout investi dans l’acquisition de leur habitation et que partout dans le monde on meurt de faim en silence et on est expulsé des habitations et des territoires avec brutalité.
Je vois que les plans de relance annoncés sont financés par des emprunts d’Etat sous forme d’émission d’obligations dont les intérêts seront payés en réduisant le taux de l’épargne publique.
Autrement dit qu’après avoir pris massivement dans la poche des pauvres de quoi renflouer les banques et les compagnies d’assurance en remerciements du casse du millénaire qu’elles ont perpétrée, les Etats empruntent de l’argent aux riches et aux banquiers en faisant supporter l’intérêt aux pauvres. Ceux qui jouent les maisons et le pain à la bourse ne se sont jamais aussi bien portés. Loin de les punir, il semble que tu aies renforcé leurs bras !
Il ne me répondit pas.

Mais il dit aussi : Que vois-tu Amos ?
Amos dit je vois une corbeille de fruits. Il répondit : la fin est venue pour mon peuple. Je ne lui pardonnerai plus !

Puis il me dit : Vous voyez une seule et même chose !

Poésie

La corbeille de fruits : Action de grâce
Rabindranath Tagore

Ceux qui marchent dans le sentier de l’orgueil et qui foulent la vie humble sous leurs bottes ; qui laissent sur l’herbe fragile la marque de leurs pieds teintés de sang ;

Qu’ils se réjouissent et te louent, Seigneur, car ce jour est à eux.

Mais moi je te remercie de ce que mon lot est avec les déshérités qui souffrent et portent le fardeau de la puissance, et cachent leur visage, en étouffant leurs sanglots dans l’obscurité.
Car chaque pulsation de leur peine a palpité dans la secrète profondeur de la nuit, et chaque insulte a été recueillie dans ton grand silence.

Et le lendemain leur appartient.

O Soleil, lève-toi sur les cœurs qui saignent ; qu’ils fleurissent en fleurs du matin, et que les torches des orgies orgueilleuses soient réduites en cendres.

16 janvier 2009

Pour la solidarité ? OUI !

J'ai signé ce manifeste européen pour la solidarité je vous invite à en faire autant à l'adresse ci-dessous :

"Pour une croissance durable et solidaire au service d’une richesse partagée "Alors que l’heure est à la réforme du système financier international et aux plans de relance économique dans l’Union européenne pour remédier aux conséquences économiques et sociales inquiétantes de la crise actuelle, il est essentiel de s’attaquer aux maux profonds du système économique en vigueur.Le Manifeste européen « Pour une croissance durable et solidaire au service d’une richesse partagée » avance douze propositions pour bâtir une croissance européenne durable et solidaire. Un nouveau modèle de croissance qui défend l’intérêt général européen et dans lequel la cohésion sociale est un moteur essentiel est proposé.
Ce modèle repose, en plus d’une réglementation financière stricte, sur une économie plurielle soucieuse de développement économique, de progrès social et de qualité environnementale.
1. Obliger les marchés financiers à servir l'économie réelleContrôler, réguler et créer un gouvernement économique européen
2. Reconstruire les bases de l'économie réelleDévelopper une économie verte, sociale et solidaire au service de l'intérêt général
3. Relancer de manière durable la production et la consommationViser une croissance saine et durable, créatrice de bien-être social et de revenus décents
4. Faire de la cohésion sociale le moteur de la croissancePlacer la cohésion sociale comme objectif et non comme conséquence de la croissance
5. Favoriser les investissements publics pour une économie verte, créatrice d'emploisInvestir dans les secteurs prioritaires du logement, de l'alimentation et du transport
6. Promouvoir la recherche et l'innovationImpulser une révolution environnementale et créer un réseau européend'excellence
7. Soutenir le capital social et humainEncourager le secteur de l'économie sociale, revaloriser la santé et l’éducation
8. Imposer des emplois de qualité pour relancer la productivité et la consommationSoutenir les petites et moyennes entreprises, valoriser la diversité
9. Appliquer une fiscalité justeRedistribuer de manière juste les richesses.
10. Promouvoir un développement territorial environnemental, social et solidaireFavoriser la participation citoyenne
11. Collaborer avec les pays émergents et en développementInvestir dans des projets environnementaux et de solidarité
12. Soutenir les finances solidairesFavoriser l’épargne solidaire, les investissements socialement responsables et les fonds de pension durablesNous invitons les responsables politiques, économiques et sociaux à signer ce manifeste pour partager avec nous ce projet d’une croissance durable et solidaire.
http://www.pourlasolidarite.be

14 janvier 2009

Ephéméride





Souvent, je vois tristement vaciller sous la mince efflorescence du temps, la lueur opalescente des amours.

13 janvier 2009

Une histoire de conditions


En fonction de ce que vous y vivez, certains endroits peuvent être paradis ou enfer. Hélas ou heureusement, vient toujours l'heure d'en partir...

Poésie

Tristement, je regarde vaciller sous la mince efflorescence du temps, la lueur opalescente des amours.

09 janvier 2009

Ma haine absolue (poésie non illustrée)

Ce que je hais le plus

Plus que les langues doucereuses, les hommes serviles
Plus que le long des murs, les enfants qui pleurent
Plus que ceux qu'on aime et qui s'en vont au soir
Plus que les discours creux des élus indignes
Plus que ces chiens voraces asservissant les peuples
Plus qu’une mère à genoux implorant un soldat
Plus qu’un berger perdu égarant son troupeau
Plus encore que l’aveugle qu’on conduit à la fosse
Plus que la poésie marchant au pas des rimes
Plus que l’étranger que l’on couvre de honte
Bien plus qu’un homme nu que la foule ignore
Plus que dans les prisons, les demandeurs d’asile

Ce que je hais le plus : la bouche qui se tait !

07 janvier 2009

Devant la tour du Roi (poésie)



Le coeur percé des traits de ton amour,

je m'agenouille auprès de ton coeur !

02 janvier 2009

Adieu, si tu pars ! (poésie à mon amie)


Les languissantes heures de la nuit s’étirent pour retarder ce redouté voyage du premier jour de l’année neuve que nous allons faire ensemble.
Je sais que je te verrai au matin pour te quitter aux ombres lointaines, au bout de notre route glissante, ma sœur, mon amie. Mais quel bonheur d’être avec toi !

J’en emplirai mon cœur. Je savourerai sereinement les effleurements caressant de ma fière épaule, par ta tête répandant ta suave odeur, et tes cheveux soufflés jusqu’à mes lèvres mi-closes.
Que cette voie te conduise au soleil, fille de mon père, vers des yeux qui verront ta beauté ! Elle est au soleil comme un autre soleil, à la nuit comme une poussière d’étoile annonçant le jour.

Vois ! Nos amis sont là, tristes et silencieux, comme un fleuve au cœur grondant d’une ardeur invisible.
Tu as choisi ce jour pour lancer ta barque fragile. Vogue petite sœur !

Autour de toi, peu nombreux mais le cœur chargé d’un présent inestimable, nous chuchotons les mots, nous réservons nos gestes. Nous sourions sans te tromper, mais tu fais semblant de l’être pour nous apaiser, et tu souris aussi ! Ton cœur est en majesté couronné de grâce.

Et toi, douce amie, de mon amie, que tes yeux sont beaux ! Le ciel comme un amant sur ton amour repose. Il verse par ta présence du nectar sur nos lèvres salées. La poésie de ton amour me bouleverse et m’éloigne un peu d’elle.
Douce amie de mon amie que ton regard est droit et doux !
Tu lui tends des mots sur un parchemin brûlé et tu pars sans retour. Les hautes vagues de ton âme te font échouer sur la rive pour qu’elle n’en souffre pas. Tu redoutes la peine que pourrait lui causer ton naufrage. Tu tires au-dessus de toi le voile de la nuit inachevée et là, loin de nos regards, je sais que tu pleures. Tu ne reviendras pas. Que tu es belle, douce amie de mon amie, de cette délicatesse qui m’instruit !

Me voici seul désormais avec elle.
Dans le tumulte des jours de travail, je vis avec la foule, mais dans cet obscur jour d’adieu, je suis solitaire.
J’entrevois mal comment je parviendrai seul à sortir indemne de ces longues heures intérieurement pluvieuses.

Je pense à toi douce amie de mon amie, tes biscuits à la cannelle sont délicieux, avec eux, une vieille dame et le contrôleur des titres nous comblent de douceurs inattendues et nous amusent. Les vents agités auraient-ils comploté avec eux pour précipiter notre arrivée et emprisonner dans ces sourires la triste pensée de notre proche séparation ?

Emporte avec toi un peu de nous, comme nous gardons de toi précieusement tout ce que tu nous as donné. Garde-les comme des perles autour de ton coup et dans les yeux de ceux que tu croiseras elles brilleront comme un fanal.
Le voyage à peine commencé est déjà accompli. Nous savons que le temps qui vient est volé et qu’il nous faut le rendre sans tarder. Sans regarder en arrière.
Alors, je pars vite et tu sais qu’il faut que tu partes aussi !

Et déjà pour les aveugles tes traces s’effacent, là où tu occupais de ta volupté désinvolte et divine, l’espace. L’espace libéré abrite les renards et leurs regrets tardifs. Mais nous, nous avons gravé et avec jalousie, dans le marbre de notre amour, ton amour naïf et divin.

Va petite sœur ! Le tigre entendra tes silences. Où que tu sois, il aspirera puissamment dans un grondement sourd, le souffle de ta respiration. Il se souviendra de ton odeur. Il fera la nuit de son ombre dans les campagnes et les villes qui te seront hostiles, mais ceux qui t’accueilleront verront le jour éclatant. Il envahira tes secrets jusqu’à tes rêves de Mafate et de son regard perçant il te protègera. Par ordre royal, il sera juge de ceux qui te menaceront et pour tous ceux qui te soutiendront, par adoption, il sera miséricorde.

En ton absence, nous écrirons de la poésie pour distraire nos cœurs et nos yeux. Les éclats du soleil coloreront nos feuilles de papier. Accomplis ton rêve avec joie, char d’amour aux mains de ton Dieu et s’il le veut, tu nous reviendras. Nous avons peut-être encore tellement de choses à nous dire, avant que le Roi ne revienne…