28 février 2008

Libres et égaux



Il y a un tel désir légitime (au sens de l'expression naturelle de l'instinct de conservation) de s'en sortir personnellement dans une société qui a détruit systématiquement l'idée de solidarité, pour mieux instaurer les principes du libéralisme, qu'il est d'autant plus honorable de voir conservé intact le sentiment de justice et de résistance aux modes de fonctionnement de nos sociétés dites ouvertes.

Bien sûr, l'idée même de justice (au sens des droits et des libertés) est plus ou moins satisfaite aujourd'hui dans un système qui assure, sauf grave dérive comme l'affaire d'Outreau, à la fois le respect des droits de la défense et la protection de la société.

Mais aujourd'hui, il y a une vraie souffrance, un véritable sentiment d'injustice dans le constat de la très inégale répartition de la richesse produite par tous. Les scandales des salaires exorbitants des pédégés des grandes entreprises, la non fiscalisation des stocks options, les évasions fiscales dans des montages de plus en plus sophistiqués de ceux qui devraient plus que les autres participer à l'effort de solidarité nationale et qui s'en dispensent frauduleusement ou légalement (parce que le législateur est plus complaisant avec ceux qui gagnent beaucoup), montrent que la véritable mission de l'Etat désormais doit porter sur le rétablissement de l'égalité ou d'une certaine justice dans la distribution de la richesse. Il ne faut pas se décourager et garder le cap en effet mais le chemin est long et semé d'embûches.

Le nombre de personnes abandonnées sur le bas-côté de la croissance (qui reste d’ailleurs en attente de définition satisfaisante), d’enfants pauvres, de couples économiquement en souffrances, de vieillards démunis, de salariés de plus en plus précarisés, comme le prix à payer pour accéder aux promesses du libéralisme, invitent au moins à définir ce qui est attendu des politiques économiques qui s’y réfèrent.

Or d’aussi loin que nous remontions dans l’examen des conséquences du libéralisme, il apparaît nettement que c’est d’une foi en un meilleur avenir dont il s’agit et jamais du partage réaliste du bonheur présent. Avec la mondialisation, cette espérance dépend de la volonté des riches, de réinvestir demain en France, une partie de ce que le sacrifice des français de conditions modestes leur aura permis de gagner sur le reste du monde pour devenir ou rester compétitifs.

Mais il n’y a jamais aucune échéance prévue, aucune limite d’accumulation indiquée.

La mission de l’Etat que lui impose le contrat social, est donc prioritairement, sans attendre un hypothétique paradis libéral, la lutte contre la pauvreté ou l’excessive accumulation de richesse qui ne profite jamais à l’économie nationale. Cette idée selon laquelle, « les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain » a fait pschitt ! Il n’y a aucune idée d’intérêt collectif derrière les fortunes colossales qui s’amassent avec la complicité de l’Etat. Il faut désormais rétablir la mission première de l’Etat qui est de mettre fin au plus vite à la faiblesse des uns et à l’excessive force d’un petit nombre. Il faut augmenter le pouvoir d’achat en urgence en imposant une augmentation des salaires et en contrôlant de façon drastique les salaires des plus riches. Il faut redonner de la noblesse à l’idée de solidarité.

Ce faisant, l’Etat assurera la mission qui légitime son existence : la défense du faible contre le fort. Désormais, les hommes doivent, autant que possible, naîtres et demeurer libres et égaux dans la faculté à acquérir et à posséder des richesses, ce qui est loin d'être le cas ! Et parler aujourd'hui d'égalité des droits sans parler d'argent quelle hypocrisie !

24 février 2008

Le jour se lève et la main est visible



Bien sûr, il y aura encore des souffrances avant que le voile qui tente de les cacher sous l'affirmation mensongère des intentions positives de la théorie libérale, ne disparaisse enfin. Mais les temps des mensonges anciens s’achèvent alors même que leurs défenseurs rivalisent d’ingéniosité pour les maintenir encore un peu en vie. Les bons apôtres sont à l’antenne comme au temps de Tchernobyl.

Mais, comme il est déjà loin le temps où la France avait une superficie 3 fois plus grande que celle de l’Afrique par la magie des géographes coloniaux et post-coloniaux.

Loin, le temps des leçons de morale au monde dit des barbares. Loin le silence docile des peuples exploités sous des arguments civilisateurs. Loin le temps où les rois se prenaient pour des dieux.

Loin, le temps où les maîtres étaient crus sur leur seule affirmation devant un tribunal contre leurs apprentis. Loin, le temps maudit des messes en latin.

Loin aussi les temps anciens des discours politiques faisant appel au cœur des militants.

C’est, imperceptiblement mais sûrement désormais, l’esprit qui domine le monde.

On exige des preuves. On passe rapidement au crible du réel les discours politiques. A peine élu déjà désavoué !

Voici venir à grands pas la fin du libéralisme triomphant sur la misère des désespérés du monde entier.

Le libéralisme est l’antithèse du contrat social, c’est le retour à la liberté du fort et à l’esclavage du faible. C’est la montée des violences et de la répression inefficace. C’est la dislocation sociale. C’est la barbarie et l’égoïsme, la précarité des parcours sociaux et l’explosion des inégalités. En occident le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter alors que dans le même temps en Chine et en Inde par exemple il diminue par millions.

Les nations de demain sont à gauche. Résolument à gauche. Qui le voit ? L’avenir est à gauche.

La force est à gauche. Elle anime les nations émergentes sourdes aux imprécations des dirigeants occidentaux qui hier encore donnaient le La de l’économie mondiale. On ose à peine murmurer à la Chine de réévaluer le yuan. On se garde de donner des leçons de droits de l’homme à la Russie. On se tait devant l’Inde. L’Amérique du Sud se libère à gauche du joug des Etats-Unis et donne un berceau aux altermondialistes. Les premières nations de demain sont toutes à gauche. Les fonds souverains des économies largement dirigées inondent le monde et tiennent en survie l’occident qu’ils vampirisent et qu’ils prennent à son propre jeu libéral.

Et le vieux monde s’arc-boute sur un passé perdu qu’il n’a plus la force de tenir. C’est le chant du signe de ce libéralisme occidental qui jette ses dernières forces contre ses propres peuples. Il se meurt bien de sa belle mort, en pissant son sang dans des frémissements de drogué. Où il désigne en responsables des affres du libéralisme les enfants perdus qu’on expulse bruyamment avec ou sans leurs parents, quelques centaines de sans-papiers, comme on tente d’emprisonner l’air en serrant fort le poing.

Les riches amassent ce qui leur sera redemandé au centuple, pendant que monte partout dans le monde une révolte intarissable. Les ficelles sont trop grosses et la main injuste du marché libre et non faussé qui répartit très inégalitairement les richesses est de plus en plus visible tandis que rétrécit l'Etat.

Voici venir le temps des peuples. Qui le voit ?

Et ça commence ici en occident, au ventre de ceux qui jadis ont tenu le glaive pour amasser les richesses.

Il faudrait, pour faire fièrement partie du nouveau monde, autre chose que le discours d’une politique "civilisationnelle", un humanisme radical, un Etat fort et des idéalistes pratiques !

08 février 2008

Candidat ou pas ?




On me demande, avec de plus en plus d’insistance dans les rues de Saint Chély d’Apcher, si je suis candidat aux élections de mars.

C’est que c’est la grande effervescence depuis quelques jours puisque la rumeur locale nous transporte les péripéties amusantes de la composition des listes de droite et de gauche.

A droite toute, la liste que tente d’organiser (avec beaucoup de mal) une sorte de génération spontanée fraîchement débarquée en Lozère et boulimique de pouvoir et d’apparence. Poussée sur le devant de la scène par les longs bras cachés du député (vous savez celui qui annonce tous les vendredis depuis 6 ans, dans le poison, qu'il doit être bientôt ministre...) et du conseiller général (sans commentaire...). Les Brutus Barrabans conspirent et composent leur liste essentiellement de « pourquoi pas ? » qu'ils disent apolitique. (Il vaut mieux en effet aujourd'hui éviter de se revendiquer de l'UMP avec le type qui nous sert de président...)

A côté, la liste du César local qui s’est installé dans une sorte de posture héroïque se présentant comme l’adversaire de tous pour la défense de SAS démocratie et qui récite encore par cœur les paroles de grands hommes qu’il croit incarner tour à tour et qu’il met bout à bout dans une sorte de pensée hiéroglyphique d’avant Champolion. Ses "meilleurs amis de gauche" (sic) sont communistes. Les membres de sa liste semblent tous avoir reçu une autorisation spéciale de sortie provisoire de la maison de retraite. Il est pour tout et contre le reste. C’est un grand diplomate.

En face, une liste de gauche (on dirait que les jeunes ont tous déserté le pays...) avec un leader d’un communisme politique originel (je veux dire archaïque). Elle est soutenue par le « chef » de l’opposition départementale, qui donne l’impression de s’opposer vachement à la droite locale où se trouvent ses « meilleurs amis » (on comprend mieux depuis ses déclarations d'ouverture de campagne au poison du vendredi, sa stratégie des législatives...). Une sorte de donnant-donnant ou de gagnant-gagnant à la mode lozérienne. Le résultat depuis trente ans est édifiant : C'est Mende ou le déluge...et c'est toujours le déluge !

Tout autour, une Lozère qui tarde à sortir du moyen âge des comportements vis à vis des seigneurs, avec des valeurs enracinées dans le début du 19ème siècle. Encore un peu et c’est : "Racines"…

Une minorité d’esprits libres tentent, vainement pour l’instant, de faire émerger la démocratie et l’ouverture au monde en faisant reculer l’ostracisme et les combines dans lesquelles droite et gauche sont partisans.

Les lecteurs contaminés par le poison du vendredi et le tout autant partisan quotidien se nourrissent aux faits divers

Des ex-amis politiques locaux cachés dans un coin de la gauche qui flottent souvent opportunément à droite restent souvent au sec du conseil général. Ils en sont fiers ! Des "gagne-petit" sans idéal. Au-dessus, des élus nationaux de mon parti se pavanent dans les émissions people attirés comme des mouches par la lumière des spots et insensibles aux douloureuses ombres de la vie réelle non médiatique des pauvres gens.

Mon propre parti, comme les autres, opportuniste et de ce fait complice au niveau régional et national rend impossible toute avancée des idées laïques, humanistes, mondialistes et républicaines. Ses couleurs conquises aux temps héroïques sont ternies. On veut des mandats mais pour faire quoi d’essentiel ? Ils veulent tous gérer le libéralisme économique (sauf peut-être le facteur) qu’aucun ne connaît vraiment, alors même qu'il faudrait résolument le combattre pour faire reculer la misère et rétablir l’égalité des droits et la liberté. Le libéralisme c'est bien disent-ils mais pourquoi et pour qui ? Personne ne peut y répondre en restant crédible. Mais pour l'instant tous les moyens sont bons et au bureau national on ne voit rien et on entend rien : Ici liste avec le Modem, là avec le PS, ailleurs avec l'UDF ou le PC, ailleurs encore avec les valoisiens et l'UMP. Un panier de crabes de formes et de couleurs différentes ! On s'en moque, pourvu qu'ça gagne un peu. On verra demain pour la cohérence des idées. Pour l'heure, faisons du chiffre, il n'y a que ça qui compte au congrès où sourient les opportunistes !

Vanité des vanités…

Au milieu de tout ça et sous les fades couleurs radicales, j’ai donné, il y a peu, pour la bonne cause d'un idéal politique ancré sur des compétences et des engagements de fond que nul ne conteste et vous voudriez que je recommence dans les mêmes conditions ?

Hic et nunc : non merci !