26 décembre 2009

Qui m'a touché ?


Entouré de ses gardes du corps, le pape Benoît XVI a été approché par une femme présentée comme déséquilibrée (probablement parce qu’elle croit en sa qualité de représentant de Dieu sur terre). Elle a eu le temps de s’agripper à son manteau l’entraînant dans sa chute dont il s’est relevé pour poursuivre vaillamment sa messe de minuit sans un regard pour elle. Elle aurait vainement, une première fois déjà, tenté de l’approcher violemment stoppée dans son élan par un garde du corps.


Il y a ainsi, ici ou là, des gens qui s’imaginent pouvoir entrer en contact d’une façon ou d’une autre avec ceux qui se présentent comme les serviteurs de Dieu. Ceux qui annoncent le royaume des cieux comme supérieur aux honneurs terrestres et la vie éternelle comme justifiant le don de leur vie sur la terre aux autres...


Dans le même temps, puisque leur mission est si indispensable et leur divine personne incontournable, ils bénissent du haut des balcons ou les bras croisés, donnent des laisser-passer aux VIP accompagnés des photographes de magazines people, se promènent dans des véhicules blindés. C’est que leur vie vaut plus que celle de leur maître et les intérêts terrestres qu’ils représentent plus que les trésors célestes qu’ils annoncent !


Le docteur Luc quant à lui dans son évangile nous raconte l’histoire de cette femme atteinte d’une perte de sang depuis douze ans. Forçant la foule au sein de laquelle marchait le Christ, elle toucha pour sa part le bord de son vêtement. Jésus se retourna et dit : "Qui m’a touché ?"


Pierre lui dit : "maître la foule te presse et te touche et tu dis : Qui m’a touché ?" Mais Jésus ayant senti une force sortir de lui pour guérir cette femme lui dit ; "ma fille ta foi t’a sauvée ; va en paix".

Pas de garde du corps, pas de prison, pas d’hôpital psychiatrique. Décidément ce Jésus il n’avait rien compris au business de l’évangile et à l’intérêt de la défense de son propre statut.


Heureusement, les serviteurs sont devenus plus grands que leur maître et ne se laissent plus toucher par les intouchables.


En écrivant ce texte je fais mine d'oublier que le précédent pape a échappé de peu à la mort en 1981 lorsque Mehmet Ali Agca cet extrémiste musulman lui a tiré trois balles dans le corps. Quel chef d'Etat ne chercherait pas à protéger sa vie à tout prix ? Ma mauvaise foi est patente je l'avoue par comparaison à celle de ceux qui de bonne foi pensent finalement : qu'on ne sait jamais, "un tiens vaut mieux que Dieu tu l’auras !"

21 décembre 2009

Interprétations


Un jeune bolivien que j’ai rencontré à Clermont-Ferrand, appelons-le M. me disait tout le mal qu’il pensait d'Evo Moralès,.qu’il prenait pour Satan lui-même. Ce jeune étudiant en architecture issu d’une riche famille des zones pétrolifères du pays n’avait pas de mots assez durs pour décrire ce président qui selon lui ne faisait pas le bien en dépossédant les riches. J’ai entendu des propos similaires d’étudiants brésiliens ou vénézuéliens à l’égard de leur président respectif. M, la Bible sous le bras, avait l’air sincère et profondément choqué du comportement de son président.


Ah ! Ce livre utilisé par tant d’autres pour justifier leurs crimes à travers le monde et l’accumulation des richesses entre les mains des puissants, je préfère le voir utilisé par ces mêmes présidents pour protéger les pauvres à bout de force en chassant les multinationales nord américaines ou européennes qui pillent les ressources et sont directement responsables de la misère du plus grand nombre là-bas comme en Europe. Qu’Hugo Javès cite le Christ et son sermon sur la montagne dans ses efforts pour apporter un peu de justice sociale en fustigeant le libéralisme meurtrier et pollueur, au cours de son allocution lors du sommet de Copenhague, me convient parfaitement.

15 décembre 2009

Jésus est de Nasareth !



Mille fois j’exècre ces pasteurs - mais seulement ceux-là - qui du haut de la chaire de leur église servent par ignorance ou sciemment, de relais au propagateurs de la lutte des civilisations au nom de leur Christ-blanc, dont ils ont eux-mêmes dessiné les contours européens sous la propagande de l’extrême droite américaine. Ils ont le geste lent des concupiscents et la langue agile des irréfléchis. Ils parlent au nom de celui dont ils ignorent les desseins avec la certitude des extrémistes dont ils se croient différents. Ils globalisent le salut, ils étiquettent la vérité, ils labellisent la justice. Ils fêtent les 500 ans de la mort de leur héros protestants à l’origine de la création de leurs sectes, séparatistes du catholicisme romain en appelant à l’union sacrée, au serrage de coudes, avec les mêmes catholiques contre la montée en puissance de la religion musulmane en Europe. Politiques, ils le sont dans la plus mauvaise acception, au service inconscient ou conscient, je ne sais, de tous ceux qui utilisent la peur de l’étranger comme instrument de conquête du pouvoir, à mille lieues du message individuel et universel de celui qu’ils vénèrent sans le connaître ! Je souligne.
Il ne leur reste plus qu’à prendre part au débat sur l’identité nationale en la définissant comme nécessairement chrétienne...
Réfugiés du dimanche, jour déclaré du Seigneur, derrière la dénomination de leur secte, ils offrent un culte stérile au dieu de leur conception, pour couvrir de mots pieux la vie ordinaire et frustrée de leur mondaine semaine.
Ils comptent et recomptent le nombre de fidèles perdus , ou gagnés par extraordinaire, comparent les chiffres, calculent les influences, enregistrent les scores, se glorifient de leur proximité au pouvoir et se taisent lorsque l’on interdit la construction des minarets aux musulmans. Sans véritables relations fraternelles, ils sous-traitent jusqu’à leur célébration de Noël
Envieux, ils ne possèdent pas ! Jaloux ils ne séduisent pas ! Menteurs ils ne pardonnent rien ! Tout occupés qu’ils sont à la poursuite de leurs œuvres, qui les arrêtera dans leur course folle pour les faire revenir à la grâce du sermon sur la montagne du véritable Christ de Nazareth ?
Qui leur rappellera les vertus de l’amour du prochain ? Et à défaut, qui les fera taire par amour de Dieu ?