26 juillet 2009

Tout est bien qui finit bière !

Pour apaiser le pays après l’intense polémique qui a suivi son intervention dans l’affaire du professeur Henry Louis Gates (voir ci-dessous), le Président américain en fin stratège a choisi d’utiliser la plus ancienne des boissons alcoolisées du monde comme calumet de la paix.

Venant en soutien de façon providentielle à la bière Budweiser ayant perdu l'année dernière du terrain sur le géant Belgo-Brésilien Inbev, Barack Obama a invité le Sergent James Crowley et le professeur Henry Louis Gates à l’origine de la polémique, à venir boire une bière à la Maison Blanche. Ils ont tous les deux accepté.

Bien que tout le monde soit d’accord pour reconnaître l’existence d’un problème de discrimination raciale important aux USA, beaucoup ont exprimé leur doute quant à la qualification de l’acte du sergent du Massachuset. Celui-ci a été soutenu par le syndicat de policiers "racialement" mixte.

Comme Thomas Jefferson, Benjamin Franklin et Abraham Lincoln, Barack Obama a défendu une consommation modérée de la bière pour ouvrir l’esprit, favoriser la santé et l’amitié. Et comme l’humoriste Dave Barry pour lequel "La plus grande invention de l’humanité est la bière, et même si la roue est aussi une grande invention, elle ne va pas aussi bien avec une pizza", Barack Obama a montré qu’il aimait la bière durant sa campagne, s’arrêtant plusieurs fois pour en boire une avec les électeurs. Les brasseurs américains ont d’ailleurs lancé trois bières en son honneur après son élection dont “InaugurAle” et “Audacity of Hops”.

Quand il a appelé jeudi le sergent Crowley qui était dans un bar irlandais à Cambridge, pour l’inviter à la Maison blanche il lui a demandé quelle bière il buvait. Celui-ci a répondu une ''Blue Moon Belgian White,'' le président américain aurait alors ajouté qu’il aimait aussi cette bière. (quel baratineur c'lui là !)

Mais voilà ça marche ! La question qui préoccupe désormais l’Amérique est celle de savoir quelle bière Obama offrira à ses invités à cette rencontre de la paix ? Les spéculations vont bon train. On parle de Sam Adams Boston Lager, bière artisanale, Guinness, ou Goose Island Honkers Ale, un brasseur du côté de la maison familiale du président américain à Chicago.

De l’art de mettre fin à une polémique que l’on a soi-même créée en en tirant le maximum de profit. La presse s’accorde à reconnaitre que la rencontre sera chaleureuse. L’Amérique sera toujours l’Amérique, et Bara(ck ) bière !

25 juillet 2009

Ni droite ni gauche ?

Un militant du PRG me disait récemment que pour lui le clivage droite/gauche était dépassé et qu’il fallait envisager autrement l’engagement politique. Il m’a semblé naturel alors, qu’ayant pour seule valeur une telle obscurité, l’appartenance dudit militant au PRG continuait de s’imposer dans l’état actuel de ce parti sous une direction spécialiste de la compromission et des tentatives d’alliances tantôt à gauche tantôt à droite dans un laps de temps qui défie la raison.

Ce mouvement de balancier propre aux partis mercenaires ne signifie pas que l’écart se réduise entre la droite et la gauche mais seulement que les partis de gauche ont été désertés en leur sommet par les idéalistes qui ont construit jusque-là notre République fraternelle. Ce vide provoqué par la paresse et la vision exclusive de la gestion des mandats a permis à l’opportunisme de s’agréger aux slogans de circonstances, pour des victoires à la Pyrrhus. On les reconnaît pourtant aisément ceux qui ne s’inscrivent à un parti politique qu’à la suite d’un long calcul sur les opportunités que celui-ci, en raison de la configuration locale des forces en présence, est susceptible de procurer à l’accession à un mandat rémunérateur. A la tribune ils ne disent rien d’essentiel, sourient niaisement au président du parti et se hâte de publier sur leur blog, le soir même, la photo de leur minute de gloire.

Mais la logique de l’affrontement droite/gauche est-elle devenue obsolète aujourd’hui en raison du triomphe d’une pensée politique unificatrice et carriériste ?

Trouverait-elle ses appuis dans cet autre point de vue selon lequel l’histoire serait finie ?

Absorbée par le trou noir du libéralisme triomphant qui dévore tout irrésistiblement comme en témoignerait la facilité avec laquelle Nicolas Sarkozy absorbe les personnalités réputées de gauche dans son gouvernement patchwork ?

Toute résistance serait alors vaine pensent ces vendus, et il s’agirait de trouver la bonne posture pour céder sans paraître rien concéder mais en justifiant son renoncement déshonorant par l’état de nécessité et le service de la nation. Alors, si toutefois on est choisi comme le symbole d’un passé révolu, le trophée inespéré de la droite ringarde, on sera placé bien en vue d’une caméra, sujet aux moqueries populaires certes, bâillonné et menotté derrière les vitres teintées d’un ministère médiatique probablement, au musée d’un gouvernement de pacotille sûrement, mais on serait bien payé d’une telle trahison de cet argent qu’aux partis de gauche seuls ceux qui savent combiner se remplissent les poches, comme l’actualité nous en montre les cas topiques.

Je dois avouer que je connais néanmoins beaucoup de jeunes idéalistes et motivés que passionnent l’engagement politique au service du peuple. Ce sont les héros d’une armée sans chef, combattants égarés dans les couloirs des congrès et des universités d’été que le temps abîme peu à peu. Faut-il leur dire qu’il n’y a rien à faire, que les choses sont jouées d’avance, que l’histoire est finie ? Qu’il n’y a effectivement ni droite ni gauche parce que d’affreux lâches préfèreraient qu’il en soit ainsi ?

Loin de là ! La nécessité d’une pensée résolument de gauche et active est d’une brûlante actualité. La nécessité d’un engagement clairement à gauche c’est-à-dire aux côtés de ceux qui souffrent, des faibles, des pauvres, des travailleurs, des libertés fondamentales et non du libéralisme, en faveur de la préservation et du renforcement des systèmes de protection sociale (droit du travail et sécurité sociale), des sûretés, est plus que jamais urgente.

La lutte des classes n’a jamais été aussi intense et sournoise. Le grand nombre autant sacrifié aux intérêts de l’élite ayant perdu définitivement la conscience citoyenne dans un système où l’Etat de Rousseau a triomphé de celui de Hobbes, sans la répartition des prérogatives qu’il était censé opérer. L’abandon des prérogatives au tyran sans les contrepouvoirs efficaces, que sa crainte aurait dû au contraire multiplier, par cette sorte de naïveté rousseauiste le peuple a perdu le droit de dire le droit !

Mais c’est plus qu’une simple pétition de principe qu’il faut aujourd’hui, pour en revenir au clivage protecteur entre la droite et la gauche. Plus que le choix d’un positionnement physique dans l’hémicycle. Il faut en revenir à la construction d’un programme de gauche, de partage des richesses produites et de reconquête des libertés sacrifiées sur l’autel de la lutte mensongère des civilisations.

Il n’est pas utile de rappeler combien la violence de ce gouvernement a depuis deux ans, porté atteinte concrètement et méthodiquement aux éléments fondamentaux de la solidarité nationale, de la cohésion sociale. L’actualité nous confirme la marche forcée qu’opère ce gouvernement vers la marchandisation de l’humain dans une logique libérale de mondialisation cynique. Peu importe la remise en cause de nos principes constitutionnels, peu importe l’impossible mariage du travail et de la famille, peu importe même l’enfance jusque-là sacré et protégé par l’espoir d’un meilleur avenir, ce qui compte dans cette jouissance dégoulinante de bling-bling n’est-ce pas le présent iconoclaste ?

Contre cet outrage à la nation, il faut une Gauche qui soit fière de l’être, porteuse d’un idéal de fraternité pour combattre, plus que la droite, ceux qui aux marges de la gauche même, pensent qu’il n’y a plus rien à faire contre ce capitalisme du désastre selon le mot de Naomi Klein. Contre ceux qui, comme Jacques Delors en 1983, dès les premières escarmouches, sacrifient le peuple et les travailleurs aux intérêts du capital en désindexant les salaires sur l’évolution du niveau de vie pour converger vers les "stricts" critères de Maastricht adoptés en 1991 et l’on sait ce qu’ils sont aujourd’hui devenus, pour sauver les riches ! Contre la gauche caviar qui se planque quand il s’agit d’assumer les responsabilités de gauche par manque de vision, par manque d’idéal.

Qui aurait pensé, il y a juste quelques mois, que les dispositions des accords de branche prévoyant des durées de période d'essai plus courtes que la loi, ne pourraient plus s'appliquer ? C’est le cas aujourd’hui ! Qui trouve cela scandaleux, aux antipodes de ce qu’a été l’ordre public social ? Qui aurait pu penser qu’on en viendrait presque naturellement à instaurer la généralisation du travail le dimanche sans contrepartie financière ? C’est le cas aujourd’hui !

On pourrait multiplier les exemples concrets qui révèlent une atteinte systématique aux systèmes de protection. Mais ce qu’il importe de souligner c’est qu’avec la paupérisation du plus grand nombre, le refus de contribution à proportion des plus riches, la faillite organisée de l’Etat dont la dette avoisinera les 100 % du PIB en 2012, c’est vers une société de répression que nous nous dirigeons pour tenter de contenir toutes les révoltes à venir. Celles qui commencent à s’exprimer dans les entreprises avec les bonbonnes de gaz médiatisées ou par les suicides plus silencieux.

Sans une prise de conscience immédiate de la nécessité de revenir aux fondamentaux d’une pensée politique de gauche en vue d’établir un gouvernement durablement de gauche, fier de servir un idéal de fraternité avant les absurdes lois des marchés financiers, nous continuerons à enregistrer, électoralement, le mépris justifié du peuple.

Et ce n’est pas seulement parce que l’avenir du monde est à gauche en raison de l’échec manifeste du libéralisme qu’il faut être fier d’être à gauche et le dire. Ce n’est pas non plus parce que les signes de l’imminence de l’effondrement total du système libéral sont flagrants malgré les tentatives désespérées de le sauver de la crise des subprimes et le répit obtenu par le prélèvement des sommes colossales aux plus pauvres à cette fin, qu’il faut être fier d’être à gauche et le dire. C’est parce qu’il est honorable de défendre le faible contre le fort, honorable de défendre la liberté et la justice, honorable de défendre la fraternité par la solidarité, qu’on doit revendiquer d’être encore et pour toujours de gauche !

24 juillet 2009

Vives polémiques aux USA, après que Barack Obama ait condamné l’arrestation d’un éminent professeur noir de Harward, Henry Louis Gates Jr.

(Barack Obama et une réunion de travail à la Maison Blanche)

(le professeur Henry Louis Gates Jr)

Cette déclaration manifestait un surprenant investissement personnel du Président dans une affaire locale révélant sa vive sensibilité à la question raciale. Au cours de la campagne présidentielle Barack Obama tenta de se détacher de la question raciale pour conquérir la Maison Blanche allant jusqu’à la rupture des liens avec son ami et pasteur noir Jeremiah Wright lorsque ce dernier par ses déclarations sur la question raciale devint un problème.

La semaine dernière encore on se souvient qu’il invitait les noirs américains à ne pas faire de ce sujet une excuse à leur échec, mais d’agir.

Surpris par la passion des propos de leur président, dès le mercredi soir ses déclarations animèrent les débats sur les médias traditionnels, télévisions et radios, mais également sur la blogosphère. Certains avaient l'air de comprendre seulement maintenant qu'ils avaient voté pour un président noir...

Avaient-ils oublié que la question raciale a toujours été primordiale pour Barack Obama. Elle explique en grande partie son engagement personnel intense et inattendu dans la course à la Maison Blanche et son relatif silence sur la question au cours de la campagne, voire même sa volonté farouche de ne pas en faire un sujet du débat, en est même la preuve à contrario avec celle de son intelligence. Son absence d’implication directe sur la question, jusque là, ne s’explique que par l’urgence du traitement des affaires internationales, de la présence militaire américaine en Irak, et de la crise économique mondiale. Il ne faut pas oublier que le sénateur Illinois Barack Obama est l’initiateur d’un projet de loi devenue une loi, obligeant les policiers à enregistrer la race, l’âge et le genre de tous les conducteurs arrêtés pour violation du Code de la route. L’objet de cette loi étant clairement d’analyser et de combattre les discriminations raciales.

Ainsi ce n’est pas tant l'existence ou même la teneur de sa réponse qui devrait interroger dans un pays qui comme la France révèle une vraie propension de la police à contrôler les « gens de couleurs » et les entreprises à pratiquer de fait des discriminations sociales et raciales, que le temps qu’il a mis à s’exprimer librement sur la question et les moyens par lesquels il va s’engager dans la résolution de cet épineux problème au-delà du cas particulier du professeur Henry Louis Gates Jr.

Celui-ci est l'auteur de nombreux documentaires vus par des millions de téléspectateurs. Il a indiqué qu'il allait en réaliser un nouveau autour du racisme quotidien et de cette histoire. Il y aura des rôles à distribuer : "un taxi jaune, une voisine invisible, un chauffeur silencieux, un sergent blanc "pas raciste pour un sous et auquel on donnerait le bon dieu sans confession", un professeur noir, une clef inopérante et un Président réveillé".

Et à la fin du documentaire pourquoi pas une question à double faces : Pour Barack Obama serait-ce la fin de l'élipse ?

21 juillet 2009

YES WE CAN !

"Ils ont marché sur la Lune" et maintenant "en route pour Mars" !
"They walked on the Moon and now heading for Mars" !

(Buzz Aldrin, Michael Collins and Neil Armstrong with the Président of United States of America Barack Obama.)

Il y a 60 ans les hommes marchaient sur la Lune après une course fantastique entre les américains et les Russes pour la suprématie "morale" en pleine guerre froide dont la conquête de l'espace fut l'un des moyens. Après l'échec de l'opération d'invasion de Cuba par la baie des cochons, le conseiller Johnson propose au Président Kennedy de se lancer dans la conquête de l'espace.



"ça me fait de belles jambes" !
"That makes me beautiful legs" (in french), meaning : "A fat lot of good that does me"

(inconnu, unknown)

19 juillet 2009

Prix Albert Londres pour Philippe Seguin pour "OpinionWay"

" Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie." Albert Londres


Vendredi après-midi, la société des rédacteurs du Figaro a réclamé à sa direction "de mettre immédiatement un terme" à la publication des sondages réalisés par OpinionWay. (quelle fermeté !)

En effet, la Cour des comptes présidée par Philippe Seguin, a révélé que "le politoscope", un baromètre politique régulièrement effectué par OpinionWay pour Le Figaro et LCI, aurait fait l'objet d'une facturation de près de 400 000 euros à l'Elysée. "Il apparaît que de nombreux sondages OpinionWay publiés sont commandités par la présidence et que certains sont expurgés avant d'être diffusés au grand public", écrit dans un communiqué la rédaction du Figaro, qui se déclare "consternée" par les révélations de la Cour des comptes.

"Ce type de 'coproduction' nuit gravement à la crédibilité des titres du groupe", poursuivent les (rois de l'investigation lol) "journalistes" du "Fig'".

Encore une révélation Monsieur Seguin : dites-leur donc qu’ils ne font pas du journalisme au Figaro. Ils ne le savent pas encore !

16 juillet 2009

♪Quand les femmes vivront d'amour♫ il n'y aura plus.. "la♪ la ♪la".





(Mayawati ) ( Joshi) (La maison cramée)

Le chef du Congrès de l’Etat de l’Uttar Pradesh Rita Bahuguna Joshi, a été arrêtée pour avoir proféré des remarques diffamantes contre le Premier ministre de cet Etat Mayawati à l’occasion d’un meeting.

Après avoir été arrêtée à Ghaziabad dans la nuit de mercredi à jeudi tandis qu'elle était en route pour Delhi, Joshi a été présentée au président du tribunal K K Shrivastava qui l’a placée en détention provisoire de 14 jours.

Elle a été inculpée au titre des articles 153 A (discours incendiaires) et 109 (propos injurieux) issus de la loi pour la prévention des atrocités. La maison de Joshi sur lal Bahadur Shastri Marg, située pourtant dans un quartier sécurisé a été attaquée et incendiée par des activistes présumés du BSP* ne faisant aucun blessé heureusement.

(*)Le Bahujan Samaj Party (BSP) (parti des intouchables) : Présidé par Mayawati a été créé en 1984, il reste encore cantonnée dans le nord, où les clivages entre castes sont les plus marqués, mais pèse souvent dans les négociations qui succèdent aux élections générales. En de très nombreux endroits de l'Etat d'Uttar Pradesh Mayawati a fait ériger des statues de Kanshi Ram le fondateur du BSP, des statues d'éléphants (symbole du BSP), et des statues d'elle-même, dépensant pour cela des quantités considérables des fonds publics.

Ce qui a fait dire à Rahul Gandhi ce vendredi 17 juillet : "UP has place for only statues and elephants but not development and electricity"

15 juillet 2009

Vues non-alignées à Sharm El-Sheikh

Sur les bords de la mer rouge à Sharm El-Sheikh, Raul Castro s’apprête à céder le relais de la présidence du mouvement des pays non alignés au vieux dictateur Egyptien Hosni Moubarak. Ce groupe qui cherche encore sa voie sur la scène internationale est composé majoritairement de pays africains, de pays latino-américains et asiatiques. La fin de la guerre froide il y a une vingtaine d’années et les conséquences de la crise mondiale, obligent ce groupe né il y a 50 ans à repenser sa vocation en tentant de peser sur les décisions internationales et notamment sur celles de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. En marge de ce sommet la rencontre entre les premiers ministres Indien et Pakistanais est attendue pour apaiser les tensions nées à la suite des attentats de Mumbai pour lesquels l’Inde accuse le Pakistan d’avoir aider les terroristes. Le mouvement appelle à une alliance avec la Chine pour imposer la volonté des pays en voie de développement contre celle des pays développés alors même que des bruits de guerre en préparation se font entendre aux frontières communes entre le Pakistan, la Chine et l'Inde motivés à la fois par des raisons de souveraineté nationale sur le Cachemire, mais également par les gigantesques besoins et objectifs de développement de ces deux derniers pays qui les placent en opposition de fait pour le captage des investissements internationaux.

13 juillet 2009

Ce pantin ridicule !



Olé !

11 juillet 2009

10 juillet 2009 : Naissance du nouvel ordre mondial

L’histoire devrait retenir que c’est en Italie à l’Aquila sur une terre dévastée que le 10 juillet 2009 est né le nouvel ordre économique mondial. Le sommet du G8 s’est en effet terminé sur le constat de l’impuissance des pays riches à imposer leur volonté aux pays émergents qui se sont eux imposés en obtenant la proclamation de la disparition du G8 et la naissance du G14.

Semblable au phénix, le G14 monte de ses cendres, en plaçant enfin pays développés et pays en voie de développement sur un pied d’égalité.

Le G14 représentant 80% de l’économie mondiale se présente comme un format plus adapté à poser et à trancher les véritables problèmes de l’humanité. En sont désormais membres : l’Inde, les USA, la Chine, la Russie, le Japon, la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique, le Canada, le Royaume-Uni, l’Italie, et probablement l’Egypte.
Comme le titrait un journal italien "The G8 is over, now we need a G14".

Mais ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’un geste de bienveillance des pays riches habitués qu’ils sont à annoncer les résultats de ces grands rendez-vous avant même qu’ils aient eu lieu, c’est plutôt la traduction d’une exigence polie sur la forme diplomatique mais ferme néanmoins sur tous les autres plans des pays émergents sous la conduite de l’Inde, de la Chine et du Brésil. Le déclin régulier des nations développées, couplé avec la hausse rapide des pays en voie de développement comme l'Inde et la Chine, avaient depuis déjà 5 ans rendu les volontés du club des pays riches inefficaces.

Cette évolution a commencé par un anachronisme avec l’introduction inattendue de la Russie à la fin de la guerre froide puis l’appel à l’aide de l'Inde, la Chine et d'autres pays en voie de développement sans toutefois leur reconnaître un droit de vote.

Puis il y a deux ans au Sommet du G8 à Heiligendamm en Allemagne, le Premier ministre indien Manmohan Singh déclarait aux pays développés que l'Inde ne voulait plus participer aux réunions comme alibi mais comme pleinement associée. La Chine et le Brésil adoptaient la même position.

La résistance des pays riches prit fin le 10 juillet 2009 affaiblis qu’ils sont par la crise économique. La déclaration du G14 conjointement préparée et signée par les leaders des 14 pays en est la traduction. Derrière le mot "trust" (confiance) que contient la déclaration finale il faut comprendre que le modèle de gouvernance mondiale qui domine les relations internationales depuis la fin du Moyen-Âge est mort !

La déclaration contient aussi une demande ferme de l’Inde et d’autres pays émergents pour reformer des organisations internationales, y compris l'ONU, refléter la réalité contemporaine et faire face aux défis à venir. S’agissant des décisions de ces organismes les pays en voie de développement exigent ainsi "l'amélioration de leur pertinence, légitimité et efficacité".

Compte tenu des forces en présence, des logiques financières des mouvements de capitaux, de la disproportion des masses démographiques en vis-à-vis et dont les attentes respectives sont inconciliables, des systèmes de gouvernance étatique en vigueur qui privilégient en pratique les pays en voie de développement, de l’inertie des systèmes culturels, et de l’état des finances publiques des pays développés, l’aide d’une Pythie est inutile pour prédire que les équilibres politiques, sociaux, économiques et culturels des pays riches vont connaître un grand chambardement propice aux insurrections ! Qui ici osera instruire le peuple de la réalité et lui dire que le monde n'est pas ce qu'il parait être ? Que ce qui vient est une révolution protéiforme !