10 juillet 2009 : Naissance du nouvel ordre mondial
Semblable au phénix, le G14 monte de ses cendres, en plaçant enfin pays développés et pays en voie de développement sur un pied d’égalité.
Le G14 représentant 80% de l’économie mondiale se présente comme un format plus adapté à poser et à trancher les véritables problèmes de l’humanité. En sont désormais membres : l’Inde, les USA, la Chine, la Russie, le Japon, la France, l’Allemagne, le Brésil, l’Afrique du Sud, le Mexique, le Canada, le Royaume-Uni, l’Italie, et probablement l’Egypte.
Comme le titrait un journal italien "The G8 is over, now we need a G14".
Mais ne nous y trompons pas, il ne s’agit pas d’un geste de bienveillance des pays riches habitués qu’ils sont à annoncer les résultats de ces grands rendez-vous avant même qu’ils aient eu lieu, c’est plutôt la traduction d’une exigence polie sur la forme diplomatique mais ferme néanmoins sur tous les autres plans des pays émergents sous la conduite de l’Inde, de la Chine et du Brésil. Le déclin régulier des nations développées, couplé avec la hausse rapide des pays en voie de développement comme l'Inde et la Chine, avaient depuis déjà 5 ans rendu les volontés du club des pays riches inefficaces.
Cette évolution a commencé par un anachronisme avec l’introduction inattendue de la Russie à la fin de la guerre froide puis l’appel à l’aide de l'Inde, la Chine et d'autres pays en voie de développement sans toutefois leur reconnaître un droit de vote.
Puis il y a deux ans au Sommet du G8 à Heiligendamm en Allemagne, le Premier ministre indien Manmohan Singh déclarait aux pays développés que l'Inde ne voulait plus participer aux réunions comme alibi mais comme pleinement associée. La Chine et le Brésil adoptaient la même position.
La résistance des pays riches prit fin le 10 juillet 2009 affaiblis qu’ils sont par la crise économique. La déclaration du G14 conjointement préparée et signée par les leaders des 14 pays en est la traduction. Derrière le mot "trust" (confiance) que contient la déclaration finale il faut comprendre que le modèle de gouvernance mondiale qui domine les relations internationales depuis la fin du Moyen-Âge est mort !
La déclaration contient aussi une demande ferme de l’Inde et d’autres pays émergents pour reformer des organisations internationales, y compris l'ONU, refléter la réalité contemporaine et faire face aux défis à venir. S’agissant des décisions de ces organismes les pays en voie de développement exigent ainsi "l'amélioration de leur pertinence, légitimité et efficacité".
Compte tenu des forces en présence, des logiques financières des mouvements de capitaux, de la disproportion des masses démographiques en vis-à-vis et dont les attentes respectives sont inconciliables, des systèmes de gouvernance étatique en vigueur qui privilégient en pratique les pays en voie de développement, de l’inertie des systèmes culturels, et de l’état des finances publiques des pays développés, l’aide d’une Pythie est inutile pour prédire que les équilibres politiques, sociaux, économiques et culturels des pays riches vont connaître un grand chambardement propice aux insurrections ! Qui ici osera instruire le peuple de la réalité et lui dire que le monde n'est pas ce qu'il parait être ? Que ce qui vient est une révolution protéiforme !
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