24 juillet 2009

Vives polémiques aux USA, après que Barack Obama ait condamné l’arrestation d’un éminent professeur noir de Harward, Henry Louis Gates Jr.

(Barack Obama et une réunion de travail à la Maison Blanche)

(le professeur Henry Louis Gates Jr)

Cette déclaration manifestait un surprenant investissement personnel du Président dans une affaire locale révélant sa vive sensibilité à la question raciale. Au cours de la campagne présidentielle Barack Obama tenta de se détacher de la question raciale pour conquérir la Maison Blanche allant jusqu’à la rupture des liens avec son ami et pasteur noir Jeremiah Wright lorsque ce dernier par ses déclarations sur la question raciale devint un problème.

La semaine dernière encore on se souvient qu’il invitait les noirs américains à ne pas faire de ce sujet une excuse à leur échec, mais d’agir.

Surpris par la passion des propos de leur président, dès le mercredi soir ses déclarations animèrent les débats sur les médias traditionnels, télévisions et radios, mais également sur la blogosphère. Certains avaient l'air de comprendre seulement maintenant qu'ils avaient voté pour un président noir...

Avaient-ils oublié que la question raciale a toujours été primordiale pour Barack Obama. Elle explique en grande partie son engagement personnel intense et inattendu dans la course à la Maison Blanche et son relatif silence sur la question au cours de la campagne, voire même sa volonté farouche de ne pas en faire un sujet du débat, en est même la preuve à contrario avec celle de son intelligence. Son absence d’implication directe sur la question, jusque là, ne s’explique que par l’urgence du traitement des affaires internationales, de la présence militaire américaine en Irak, et de la crise économique mondiale. Il ne faut pas oublier que le sénateur Illinois Barack Obama est l’initiateur d’un projet de loi devenue une loi, obligeant les policiers à enregistrer la race, l’âge et le genre de tous les conducteurs arrêtés pour violation du Code de la route. L’objet de cette loi étant clairement d’analyser et de combattre les discriminations raciales.

Ainsi ce n’est pas tant l'existence ou même la teneur de sa réponse qui devrait interroger dans un pays qui comme la France révèle une vraie propension de la police à contrôler les « gens de couleurs » et les entreprises à pratiquer de fait des discriminations sociales et raciales, que le temps qu’il a mis à s’exprimer librement sur la question et les moyens par lesquels il va s’engager dans la résolution de cet épineux problème au-delà du cas particulier du professeur Henry Louis Gates Jr.

Celui-ci est l'auteur de nombreux documentaires vus par des millions de téléspectateurs. Il a indiqué qu'il allait en réaliser un nouveau autour du racisme quotidien et de cette histoire. Il y aura des rôles à distribuer : "un taxi jaune, une voisine invisible, un chauffeur silencieux, un sergent blanc "pas raciste pour un sous et auquel on donnerait le bon dieu sans confession", un professeur noir, une clef inopérante et un Président réveillé".

Et à la fin du documentaire pourquoi pas une question à double faces : Pour Barack Obama serait-ce la fin de l'élipse ?