24 février 2008

Le jour se lève et la main est visible



Bien sûr, il y aura encore des souffrances avant que le voile qui tente de les cacher sous l'affirmation mensongère des intentions positives de la théorie libérale, ne disparaisse enfin. Mais les temps des mensonges anciens s’achèvent alors même que leurs défenseurs rivalisent d’ingéniosité pour les maintenir encore un peu en vie. Les bons apôtres sont à l’antenne comme au temps de Tchernobyl.

Mais, comme il est déjà loin le temps où la France avait une superficie 3 fois plus grande que celle de l’Afrique par la magie des géographes coloniaux et post-coloniaux.

Loin, le temps des leçons de morale au monde dit des barbares. Loin le silence docile des peuples exploités sous des arguments civilisateurs. Loin le temps où les rois se prenaient pour des dieux.

Loin, le temps où les maîtres étaient crus sur leur seule affirmation devant un tribunal contre leurs apprentis. Loin, le temps maudit des messes en latin.

Loin aussi les temps anciens des discours politiques faisant appel au cœur des militants.

C’est, imperceptiblement mais sûrement désormais, l’esprit qui domine le monde.

On exige des preuves. On passe rapidement au crible du réel les discours politiques. A peine élu déjà désavoué !

Voici venir à grands pas la fin du libéralisme triomphant sur la misère des désespérés du monde entier.

Le libéralisme est l’antithèse du contrat social, c’est le retour à la liberté du fort et à l’esclavage du faible. C’est la montée des violences et de la répression inefficace. C’est la dislocation sociale. C’est la barbarie et l’égoïsme, la précarité des parcours sociaux et l’explosion des inégalités. En occident le nombre de pauvres ne cesse d'augmenter alors que dans le même temps en Chine et en Inde par exemple il diminue par millions.

Les nations de demain sont à gauche. Résolument à gauche. Qui le voit ? L’avenir est à gauche.

La force est à gauche. Elle anime les nations émergentes sourdes aux imprécations des dirigeants occidentaux qui hier encore donnaient le La de l’économie mondiale. On ose à peine murmurer à la Chine de réévaluer le yuan. On se garde de donner des leçons de droits de l’homme à la Russie. On se tait devant l’Inde. L’Amérique du Sud se libère à gauche du joug des Etats-Unis et donne un berceau aux altermondialistes. Les premières nations de demain sont toutes à gauche. Les fonds souverains des économies largement dirigées inondent le monde et tiennent en survie l’occident qu’ils vampirisent et qu’ils prennent à son propre jeu libéral.

Et le vieux monde s’arc-boute sur un passé perdu qu’il n’a plus la force de tenir. C’est le chant du signe de ce libéralisme occidental qui jette ses dernières forces contre ses propres peuples. Il se meurt bien de sa belle mort, en pissant son sang dans des frémissements de drogué. Où il désigne en responsables des affres du libéralisme les enfants perdus qu’on expulse bruyamment avec ou sans leurs parents, quelques centaines de sans-papiers, comme on tente d’emprisonner l’air en serrant fort le poing.

Les riches amassent ce qui leur sera redemandé au centuple, pendant que monte partout dans le monde une révolte intarissable. Les ficelles sont trop grosses et la main injuste du marché libre et non faussé qui répartit très inégalitairement les richesses est de plus en plus visible tandis que rétrécit l'Etat.

Voici venir le temps des peuples. Qui le voit ?

Et ça commence ici en occident, au ventre de ceux qui jadis ont tenu le glaive pour amasser les richesses.

Il faudrait, pour faire fièrement partie du nouveau monde, autre chose que le discours d’une politique "civilisationnelle", un humanisme radical, un Etat fort et des idéalistes pratiques !

2 Comments:

At 10:57 PM, Anonymous Anonyme said...

Le jour se lève il est vrai dans tous ces anciens pays martyres, parce qu'ils n'ont pas besoin de carottes pour avancer. Parce qu'ils font ce qui est bon pour survivre plutôt que ce qui rapporte beaucoup sur l'instant, parce qu'ils n'ont d'autres ressources que de s'aider mutuellement, aucune place pour l'indifférence, le laisser-faire...
J'ai comme toi, Joël, le sentiment que l'occident se meurt, la civilisation d'ici peu se fera ailleurs sans lui, l'humanité et la planète ne s'en porteront que mieux.
Ils peuvent être richissimes, mais pas au point de faire jaillir du pétrole de nappes épuisées ni d'acheter les matières premières qui ont subit le même sort. Seuls ceux qui vivront chichement s'en sortiront.
Je me pose quand même une question existentielle, qu'a transmis notre génération à ses enfants ?
On peut répondre sans se tromper, le goût du toujours plus, du toujours mieux que les autres, l'esprit de compétition, l'abandon de l'émulation qui hisserait le voisin au même niveau...
Parce qu'on leur a tout donné, ils n'ont plus envie de rien, surtout pas de croire en eux, en la possibilité qu'ils ont de dire non et de changer les choses une bonne fois pour toute...
Je voudrai bien me tromper mais combien face à "l'état d'urgence" où nous sommes prendront la décision pour les élections municipales d'épurer notre patrie ?
Combien verront à travers la bouille plus ou moins joviale de son petit roitelet local le monstre qu'il soutient ?
Combien ont compris qu'il n'était plus temps de jouer à la gueguerre intestine et fraticide pour se lever fièrement et ensemble face aux dangers que nous courront ?
Ben tu vois, malgré tout, je continuerai avec toi à dire que mes valeurs ne changeront jamais, on ne leur laissera pas l'occasion de nous abîmer, hein Joël ?

 
At 2:08 PM, Blogger Joël YOYOTTE-LANDRY said...

Il y a un tel désir légitime (au sens de l'expression naturelle de l'instinct de conservation) de s'en sortir personnellement dans une société qui a détruit systématiquement l'idée de solidarité, pour mieux instaurer les principes du libéralisme, qu'il est d'autant plus honorable de voir conservé intact ce sentiment de justice et de résistance.
Bien sûr l'idée même de justice qui justifie l'existence du contrat social est plus ou moins satisfaite aujourd'hui dans un système qui assure sauf grave dérive comme l'affaire d'Outreau, à la fois le respect des droits de la défense et la protection de la société. Mais aujourd'hui, il y a une vraie souffrance, un véritable sentiment d'injustice dans le constant de la très inégale répartition de la richesse produite par tous. Les scandales des salaires exorbitants des pédégés des grandes entreprises, La non fiscalisation des stocks options, les évasions fiscales dans des montages de plus en plus sophistiqués de ceux qui devraient plus que les autres participer à l'effort de solidarité nationale et qui s'en dispensent frauduleusement ou légalement (parce que le législateur est plus complaisant avec ceux qui gagnent beaucoup), montrent que la véritable mission de l'Etat désormais doit porter sur le rétablissement de l'égalité ou d'une certaine justice dans la distribution de la richesse. Il ne faut pas se décourager et garder le cap en effet mais le chemin est long et semé d'embûches.

 

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