06 juin 2007

4 juin : Un grand tour


Ma journée commença à 6 heures. L’objectif étant de refaire l’affichage personnellement en parcourant toute la circonscription en une seule fois et en m’arrêtant de temps en temps pour discuter avec les électeurs. Ma propension à préférer les échanges au collage systématique me laisse sans illusion dès le départ sur la possibilité de tout faire dans la journée. Mais faire le plus possible est déjà bien comme objectif. J’ai commencé par le canton du Malzieu avec Paulhac en Margeride, Chaulhac, Julianges, Saint Léger du Malzieu, St Privat du Fau. J’ai laissé à plus tard, Prunières et Saint Pierre le Vieux.

Puis, j’ai fait route vers les cantons de Saint Chély d’Apcher, Aumont-Aubrac. Après ces cantons j’ai mis le cap au Sud en direction des cantons de Meyrueis, et Le Massegros.

A chaque village indiqué par la préfecture comme ayant mis en place des panneaux d’affichage je m’arrête et colle ou recolle s’il y a lieu. Il y a quasiment toujours, occasion à discussion avec quelqu’un. Le paysage est magnifique ce matin là. Les couleurs sont belles le matin.

Au Recoux, je discute bien avec les gens. Je rencontre beaucoup de femmes qui s’occupent de leur jardin. J’apprends que les circulaires ne sont toujours pas arrivées par là-bas. Elles ont été remises à La Poste par la préfecture dès le mercredi et distribuées à Saint Chély d’Apcher le jeudi. J’en ai emporté quelques exemplaires que je donne ici et là.

Je demande l’adresse des parents d’une de mes étudiantes. J’ai promis de passer. Ils n’habitent pas vraiment le Recoux et il faut faire quelques kilomètres de plus jusqu’au village en question. Dès mon arrivée au dit village j’aperçois une femme qui s’active au jardin. Le jardin est beau, bien fleuri et parfaitement organisé. La jardinière a de beaux yeux verts. C’est la mère. Elle est au jardin. Elle porte de gros gants en caoutchouc et tissu. Elle s’approche. Nous faisons connaissance et discutons jardinage, politique avant de conclure sur sa fille qui révise ses examens proches.

Avant de partir elle m’indique un emplacement d’affichage. J’y vais, pose mon affiche et pars en direction de Saint Rome de Dolan. Là les panneaux sont disposés en boule. La numérotation est anarchique mais laisse toujours le candidat de l’UMP en bonne place. Les candidats 1 et 2 (moi), sont cachés derrière. Je demande le maire, je trouve le fils garagiste ou quelque chose comme ça. Il s’occupe de la mairie aussi. Ici tout à l’air de se passer en famille. Il m’explique qu’il a fait du mieux qu’il a pu, compte tenu du vent qui rend la vie si difficile. Il se lance ensuite dans des explications complexes qui tiennent plus de la mécanique quantique que du simple boulot de manutention, sur les difficultés de mettre en place les panneaux d’affichage. Je téléphone en préfecture pour faire appliquer la loi. La préfecture m’explique qu’il faut faire procéder à un constat de gendarmerie afin de saisir le juge. Je pense que suite à ce constat, la délinquance en Lozère va sans doute exploser. Sans remords, je téléphone. Le gendarme de Meyrueis (de garde) au bout du fil, m’explique qu’en raison d’une garde à vue en cours, personne ne peut se déplacer immédiatement mais qu’ils se rendront sur les lieux dès le début de l’après-midi. La chose se complique. Je pose mon affiche au numéro 11 (deuxième panneau). Sur la feuille en haut du panneau j’écris le chiffre 2 et je pars.

J’arrive à Les Vignes. Je pose mon affiche. Il est 13 heures. Je commande un sandwiche et un verre d’eau. Le patron me reconnaît. Il me parle de Saint Chély d’Apcher. Il y a fait ses études. Nous parlons de l’activité touristique.

Je reçois un coup de téléphone d’une amie qui m’indique que ne voyant toujours pas arriver les enveloppes préfectorales contenant les circulaires des candidats, elle a téléphoné à la poste qui aurait répondu que c’est suspendu à la distribution d’un document de propagande du députant sortant pour le secteur de La Canourgue. Je trouve cela incroyable et je téléphone à la préfecture et à certains candidats pour leur raconter.

Je demande que les circulaires soient, sans tarder, distribuées aux citoyens. La préfecture m’indique partager mon analyse et faire le nécessaire à cette fin.

Un candidat(e) me rappelle. Je lui indique qu’à l’heure où nous parlons (soit 6 jours après leur remise par la préfecture), les circulaires ne sont toujours pas distribuées de La Canourgue à Fraissinet de Fourques. Il (elle) me demande de répéter plusieurs fois Fraissinet de Fourques. Je répète et j’épelle. Il (elle) me dit que c’est la première fois qu’il (elle) entend ce nom. Qu’il (elle) ne connaît pas cet endroit et d’ailleurs il (elle) l’avoue n’a pas l’intention d’y aller « pour être honnête » Je n’en revient pas !

Après Saint Germain du Teil et Nasbinals, je termine la journée dans le canton de Chanac.

J’y rencontre sur l’une des places une jeune femme (pizzaiolette) qui elle aussi a fini sa journée. Elle range ses affaires tranquillement. Je m’approche et après m’être présenté je lui demande comment s’est passée sa journée. Très bien me dit-elle avec une voix aigue et un grand sourire. Elle est très jeune manifestement et déjà mère. Elle a une énorme vitalité et une grande générosité. Elle a cessé de ranger et nous parlons à bâtons rompus de politique et de pizzas. Il est 23 heures.

Jacky, son mari est traiteur et elle fait des pizzas. Ils vivent à Saint Germain du Teil et elle doit y retourner ce soir en conduisant tranquillement sa vieille fourgonnette aménagée et lente. Elle adore ça !

Le four est éteint, il est tard et je n’ose pas lui demander de me préparer une pizza même si me dit-elle « un four ça se rallume, s’il n’y avait que ça comme problème alors là… ! »

Je suis certain que ses pizzas doivent être délicieuses. Il n’y a aucun doute vraiment.
Le lundi soir elle est à Chanac, le jeudi soir à Nasbinals, le vendredi midi à St Germain du Teil, le samedi midi à Nasbinals, le soir à Chirac, le dimanche midi à Chanac et le reste du temps dans les gorges du Tarn.

Elle me fait des compliments, je lui en fais davantage et je rentre enfin.


Sur mon portable, un message de la préfecture…Ils ont fait le nécessaire auprès des bureaux de poste. Ils ont même envoyé des courriers.