De Rimeize à Grandvals et Recoules d'Aubrac
La veille j’envisageais de poursuivre mes rencontres à Saint Alban mais sur la route j’ai changé de destination pour choisir plutôt Rimeize. Je ne le regrette pas.
J’ai eu encore des rencontres exceptionnelles dans ce petit village au bord de la Nationale 106.
J’ai remonté le temps, comme souvent par le récit de cet homme qui m’a expliqué l’époque du chasse-neige tiré par les bœufs, des enfants loués à la ferme. Lui, il gagnait une baguette pour son travail de la journée. Chez cet autre employeur il était nourri pour prix de sa journée de 12 heures.
Ailleurs, je sonne à la porte. Une femme me fait entrer. J’arrive à la fin du repas comme le couple qui entre après moi. Du coup, nous sommes sept dans cette petite cuisine, mais l’ambiance est chaleureuse. Le courant passe et cela se voit. Nous parlons de tout. Je répète ce que je dis déjà depuis 8 mois sur la situation de la Lozère mais à chaque fois j’ai la même envie de convaincre, le même plaisir de l’échange avec ces gens que je découvre.
Plus loin avec cette frêle grand-mère qui avait laissé sa porte ouverte on dirait que nous, nous connaissons depuis toujours. Elle va chercher l’enveloppe reçue de la préfecture. Elle sort les circulaires et les bulletins des candidats. Je fais un commentaire sur chacun. Elle rigole ! Quand j’arrive au député actuel elle est déjà en colère ! Il n’est pas utile de reprendre ici les expressions qu’elle utilise... Lorsqu’elle range les documents dans l’enveloppe, ma circulaire est au fond du tas que je lui tends. Elle passe en revue le paquet. Je l’observe. Elle retrouve ma circulaire et soigneusement elle le place au-dessus. Elle fait de même pour le bulletin de vote. Puis elle me dit d’aller voir telle personne en m’indiquant précisément où se trouve la maison.
J’arrive chez cette voisine. Elle est allongée dans son fauteuil. Le volume de la télé est au maximum. Je sonne : rien !
Je tambourine à la fenêtre. Elle se lève. Nous discutons sans que je mentionne celle qui m’envoie. Elle est une fane du leader socialiste local. Moi pas du tout ! Je comprends que nous ne nous entendrons pas. Pendant tout le temps de la brève discussion je suis resté dans l’entre porte. Il est temps de partir de là. Elle me dit : « vous ne devez pas être souvent reçu comme je vous reçois » Je lui réponds Dieu merci, non !
Rimeize n’est pas très peuplée et on a vite fait le tour du village. Une jeune femme qui me conseille de prendre bien soin de moi et de ma famille, un jeune homme sympathique, Une jeune mélomane, un fonctionnaire de police, une amie agricultrice, d’autres rencontres tranquilles, une désagréable, quelques maisons vides, des yeux derrière un rideau et le tour est fait.
Je me décide à vérifier mes affiches tout en m’arrêtant pour rencontrer les gens de temps en temps. Là aussi, les rencontres sont belles et les affiches sont à replacer ou à placer : Marchastel, Nasbinals, Grandval, Malbouzon, Ste Colombe de Peyre, La Chaze de Peyre, Aumont-Aubrac.
A Marchastel je rencontre un agriculteur qui l’est encore tout en ne l’étant plus. Il déteste les pêcheurs. Notamment un d’entre eux qui habite en face. En plus c’est un étranger qui vient de…. Lyon. Il m’en dit le plus grand mal. Je discute un peu et prend congé en ayant réussi un petit rapprochement des idées.
Je cherche le pêcheur en question président de l’AAPPMA du coin. Je sonne à une maison. Un homme descend et me salue. Il m’a reconnu. Il m’invite à croire que beaucoup me soutiennent. Il le dit avec une certaine élégance. Il m’indique la maison de l’homme que je recherche. J’aurais aimé lui parler davantage mais il est déjà si tard…
Je sonne à la maison du président. Manifestement la maison est vide. Les cartables sont en désordre dans la cuisine et tout me paraît provisoirement abandonné hâtivement. C’est samedi soir probablement une invitation à dîner chez des amis. Je reviendrai !
Je rentre à Saint Cléy d’Apcher à 22 heures. Le téléphone sonne : Un rendez-vous pour le soir même. Je dis oui. Où ? Un endroit secret. C’est du délire ! Mais c'est comme ça. Vous devez me croire...
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