30 mai et troisième jour à marvejols avec J. Marie. On nous presse !
(Sur les hauteurs de Marvejols en regardant vers Mende)Il est 14 heures. Je fais une pause un peu plus longue que prévue initialement. Je quitterai Saint Chély d’Apcher pour retourner à Marvejols à 15H après être passé récupérer des documents chez mon imprimeur et saluer une amie travaillant chez un opticien.
La matinée a commencé par un appel d’un(e) candidat(e) concurrente qui souhaite savoir si j’ai payé l’occupation de la salle « le Cheval Rouge » à l’occasion de ma réunion publique à Marvejols. Je lui indique que non pour la bonne raison que je ne fais aucune réunion publique.
Vous savez déjà tout ça !
Je lui explique qu’en principe et pour les réunions politiques la salle est mise gratuitement à disposition des candidats. Que je trouve même, pour la somme modique dont il s’agit, la demande de Jean Roujon stupide. A moins qu’il s’agisse d’une erreur de secrétariat… Je lui conseille de téléphoner à la préfecture.
Cette personne me parle de la transhumance qui avait lieu dimanche dernier où elle pensait me voir avec tous les autres.
Je lui dis que je ne transhume pas.
Manifestement, ils y étaient nombreux : mon "ami" Morel en campagne bien sûr, annoncé au micro par le pote poète (on ne change pas une équipe qui gagne !), Edith Guccini, Dominique Aulas, etc.
Je raccroche.
Le téléphone sonne. Il s’agit de « radio eaux vives ». Ils me courent après depuis deux jours pour avoir une interview d’Emmanuelle ou de moi. Ils doivent l’annoncer dans la LN. C’est urgent. Je comprends : Depuis 6 mois je ne suis plus publié dans la LN. Sauf une fois avec une photo bidon où on ne voit ni Emmanuelle ni moi. La photo est minuscule étroite pour ne montrer que 5/6 personnes alors que nous étions si nombreux. Morel lui est de face avec sa bande.
Depuis le début de la campagne officielle : rien ! Que dalle !
Oups c'est vrai : ils ont annoncé que je suis candidat (sans se tromper de circonscription) : mille merci !
Ah oui, j’allais oublier un évènement insignifiant : cette lettre que j’ai reçu de la LN vendredi 25 mai et adressée probablement à tous les candidats :
Mende le 24 mai 2007
Madame, Monsieur,
Dans le cadre des élections législatives, "La Lozère Nouvelle" réalise un dossier spécial qui sera inséré dans le numéro du vendredi 8 juin.
Nous souhaitons que tous les candidats(e)s s’expriment et nous vous demandons de nous adresser avant le lundi 4 juin (dernier délai), un texte d’une vingtaine de lignes pour expliquer les raisons de votre engagement.
Vous pouvez nous faire parvenir votre réponse par courrier à l’adresse du journal ("La Lozère Nouvelle" service Rédaction, BP 17, bd des Capucins, 48000 Mende) ; par fax (04 66 49 43 38),
ou bien par internet : redaction@lozere-nouvelle.com
Avec nos remerciements, veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’assurance de nos respectueuses salutations.
(Signature de quelqu’un)
Au regard des semaines écoulées et des derniers numéros de ce "journal" et probablement du numéro suivant est-il besoin de faire un commentaire ?
Peut-être diront-ils qu'ils n'ont pas réussi à me joindre ? Qu'ils n'avaient pas mon numéro de téléphone ? Mon adresse ?
Les lozériens en ont assez de ce comportement bidon et stérile. Messieurs les "journalistes" de ce truc vous devriez retrouver et réviser votre code de déontologie !
Finalement, après avoir hésité, Emmanuelle et moi n'avons pas non plus l'intention de donner aucune interview à "radio eaux vives", nonobstant la gentillesse des journalistes contre lesquels nous n'avons aucun grief mais dont la radio appartient aux mêmes personnes !
Bon ! J'ai assez parlé de vous les gars, les marvejolais m'attendent !
A 10 heures je rejoignais Jean-Marie et nous avons fait comme hier mais dans un autre quartier de la ville. De superbes rencontres !Mais, je suis en retard , j'y vais !
A ce soir (si je ne rentre pas trop tard)!
Comme je suis rentré trop tard je m'y colle ce matin du 31 mai :
La journée a débuté par une rencontre émouvante avec cet homme opéré des yeux et qui voit de moins en moins. Il a perdu sa femme trois années après son départ à la retraite. Elle lui disait « Papa regarde comme je fais un jour cela te servira » Il s’en souvient avec émotion ses yeux se mouillent. Il avait 5 frères et 3 sœurs, tous décédés. Il a un fils qui n’habite pas la Lozère et une nièce qui vient de temps en temps.
Nous parlons de sa vie au quotidien. Il perd la mémoire. Il conduit encore pour aller faire ses courses. Il nous dit qu’il ne distingue plus très bien les distances et les formes mais qu’il n’a pas le choix. Lorsque nous arrivons il met une casserole sur le feu (la cuisine se trouve au rez-de-chaussée), nous montons à l’étage, au salon.
La maison est encastrée dans la montagne et le jardin se trouve à l’étage. Il nous montre le travail qu’il y fait. Un gros écureuil passe d’arbre en arbre manifestement habitué. Je lui en parle. Il me demande : « vous voyez un écureuil ? ». Je lui réponds oui et même qu’il est très gros. C’est un beau et grand jardin qui nécessite beaucoup de travail physique pour cet homme qui souffre du dos. Il y travaille trop. Nous lui recommandons d’en faire moins. Nous revenons au salon. Nous, nous demandons comment il peut préparer ses repas. Il a un livre de recettes qu’il lit avec une énorme loupe.
Aujourd’hui il a nettoyé des choux fleurs comme sa femme lui a appris. Il nous en parle à nouveau avec des larmes aux yeux cette fois. Il l’aimait.
« Bon, en attendant vous ne pouvez pas continuer comme ça, il vous faut une aide ménagère » lui dis-je. Il aimerait mais n’a pas les moyens. Il ne connaît pas ses droits. « Je ne suis pas imposable » dit-il. Je prends ses coordonnées…
Avant de prendre congé je lui indique que sa casserole est cuite. On se précipite en bas !
Dans le même quartier, on rencontre ensuite une bonne trentaine de personnes parmi lesquelles un ancien gérant de centre équestre, un postier grossier et à Droite toute ! (c’est rare), un chef d’entreprise sympa, une grand-mère qui se plaint de ses petits enfants qu’elle surveille avec beaucoup de difficultés (devant nous ils ont l’air sages les "monstres" !), une femme nous montre son installation de récupération d’eau de pluie. Nous parlons avec elle longuement, une autre qui nous offre des cerises…
L’après-midi j’y retourne seul. Je fais la connaissance du frère d’un adjoint au maire de Saint Chély d’Apcher. Lorsque je sonne à la porte sa femme m’accueille avec un large sourire qui vaut tous les discours. Nous parlons beaucoup. Puis elle m’invite à aller saluer son mari qui nous a observé jusque là en silence et du coin de l’œil au fond du jardin. Il nettoie des marasmes des oréades (dits mousserons). Il m’invite à l’intérieur et m’offre un verre de jus d’orange. On joue à la devinette… Je découvre l’identité de cet homme charmant et drôle. Les deux frères ne sont pas du même bord politique. La fille arrive en voiture. Elle est manifestement très pressée. La petite fille (déjà grande) a oublié un instrument de maquillage. A son âge (que je devine) c'est un instrument indispensable ! Elle aussi (la fille pas la petite fille) est très agréable. Nous parlons rapidement politique et elle part.
Puis je continue de maison en maison en faisant à chaque fois de belles rencontres jusqu’à cette femme qui s’occupe avec soin de ses fleurs en parlant à la voisine perchée sur son balcon. Elle est pleine de malices et d’intelligence. Cela se voit. Nous discutons déjà depuis une bonne demi-heure lorsque son mari arrive. Il traverse la cour sans s’arrêter, sans nous jeter un regard, dépose ses affaires puis vient s’asseoir près de nous avec un léger sourire.
Nous discutons toujours. Il m’écoute. Le sujet principal est l’agriculture. Lorsque enfin, il intervient dans la conversation, c’est avec un véritable technicien de l’agriculture que je découvre avoir à débattre. Il connaît le sujet autant que moi. Après la confrontation des idées, nous sommes à quelques nuances près sur la même longueur d’onde. Ouf ! J’ai eu chaud !
Je lui propose de rester en contact !
Il pleut !
Il est 20H10 et il est temps de rentrer.
A Saint Chély je rencontre un ami et nous décidons d'aller dîner au restaurant le Donjon.C'est très bon et c'est propre !
La serveuse est une de mes très anciennes étudiantes. Je lui fais la bise. Je l'appelle Sarah ! Je me trompe de prénom. Elle sourit gentiment sans me faire la moindre remarque. Elle a toujours été très douce et réservée, ça je m'en souviens.
Nous rencontrons beaucoup de personnes avec lesquelles nous discutons politique sans que je sois à l'initiative du sujet. Elles m'encouragent toutes ! Ce sont des jeunes qui en ont assez du système...
Il est très tard lorsque je rentre enfin me coucher.
Sur mon portable un message d'Emmanuelle. Elle me dit être avec moi par la pensée. Je le sais !
Nous discutons par sms jusqu'à ce que ...je me réveille le lendemain matin sans avoir répondu à son dernier message....
1 Comments:
Ben dites-donc Monsieur Yoyotte, vous avez un sacré talent de conteur !
Il en faut du courage pour porter la bonne parole à domicile mais je pense que vous tenez le bon bout, tout le monde ou presque vous connaît maintenant.
Vous faites sacrément bien de ne pas avoir voulu une campagne traditionnelle avec des réunions publiques qui ont plus ou moins d'audience mais dont chacun ressort sans avoir pu évoquer ses propres problèmes.
Vous allez chez l'habitant, un lieu où il se sent à l'aise et surtout autorisé à dire ce qu'il a sur le coeur.
Un bon point pour vous de vous être abstenu d'aller meugler avec les veaux pour le traditionnel aligot/saucisses dont on ne sort pas.
Comme je vous l'ai exprimé le jour où nous nous sommes rencontrés, la Lozère ne sait pas se vendre, offrir du porc breton sur un plateau où on devrait promouvoir la génisse fleur d'aubrac... Quelle faute de goût !
Imaginez de la côte de fleur d'aubrac, dégustée avec une truffade aux cèpes...
La les touristes auraient l'impression d'avoir vécu un
moment exceptionnel de leur vie !
Mais je m'égare, finalement pas tant que cela, le tout étant d'avoir "la bonne recette" !
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