19 mai 2007

Samedi 19 mai


Saint Laurent de Muret (à quelques km de Marvejols)
Les villageois sont très accueillants. A tour de rôle ils fleurissent l'Eglise. Ils s'entendent bien mais les conseils municipaux sont un peu hard et il y a trop de maisons vides.

La veille déjà je m'étais retrouvé seul du côté de Montruffet, Lajo, Mialanes, Fraissinet, St Privat du fau, les Amourettes, etc. J'avais regretté qu'Emmanuelle n'ait pas été là. Elle se serait régalée de rencontrer tous ces gens, de discuter avec eux, de découvrir dans les propos de cette dame tant de malices.

Mais aujourd'hui quelle merveille! Bien sûr il y a des choses que je ne peux pas vous dire.
Pour le reste, Joseph droit comme un i et pourtant déjà plus de 80 ans, assis sur le socle de cette croix qui marque l'entrée du village. Il m'a raconté le pays d'il y a si longtemps. C'est là que le facteur est passé à tombeau ouvert. Certainement un entrainement pour un rallye prochain...A moins qu'ils (les facteurs) ne soient plus payés qu'à la lettre depuis la disparition du service public...
A Mialanes, cachée derrière le fourgon du boucher ambulant une dame m'observait. Il faut dire que mon déplacement en voiture à une allure d'escargot avait de quoi inquiéter sérieusement. Finalement après que je me sois présenté, on a bien rigolé. Le boucher ne fut pas en reste et toute la Lozère est passée en revue par le menu.
Au moment de partir j'ai aperçu un ami de Chassignoles. En fait il y avait toute la famille. Même Marie 7 ans une vraie comédienne ! La grand-mère aussi, tellement gentille, que je connais depuis près de 20 ans. Donc je suis resté plus longtemps que prévu à Mialanes.

Aujourd'hui, après Saint Alban, Rimeize, Les Estrets, Serverette et Marvejols, là où je me suis vraiment plu, c'est à Saint Laurent de Muret. Petit village dont la plupart des maisons sont fermées mais où les gens sont très accueillants.
Vous aurez compris que je ne donne pas les noms des gens que je rencontre. Cette dame et sa fille ont été super. Nous avons parlé d'agriculture, de pêche, des tourbières, de la revendication des élèves infirmières de voir reconnue leur formation à Bac plus trois, ce qui est une revendication légitime que je soutiens.
Avec une autre, nous avons parlé de ce fameux chase neige garé depuis si longtemps devant l'église du village et sur la place que le maire traîne à faire déplacer au prétexte que l'engin est en panne. Je me suis souvenu que c'est ici qu'une bonne partie du conseil municipal a démissionné parce que le Maire "tuste son âne" sans trop écouter l'avis des autres. C'est tellement commun...
J'ai eu d'autres belles rencontres dans ce village très étendu dont cette jeune agricultrice et ses trois enfants.

Puis je suis reparti en direction de Saint Léger du Malzieu que j'ai traversé pour retourner à Julianges. Là j'ai taper la bavette avec un de ces gardiens de granit (c'est de moi) qui sont la mémoire du pays. Vous savez ce sont ces hommes que vous n'apercevez pas quand vous n'avez pas l'oeil exercé et qui par leur vêtement et leur immobilité se fondent dans le paysage. Vous croyez traverser un village désert quand tellement d'yeux vous ont observé. Plusieurs fois, tandis que nous discutions de tout et de rien, est passé à toute allure sur son tracteur flambant neuf ce jeune agriculteur d'à peine 20 ans. Il vient du village d'à côté donner un coup de main. Il se servait du tracteur comme d'une moto : à fond les manettes. Il volait carrément dans (sur) les ruelles du village.
Un appel téléphonique des amis d'Aveyron m'a rendu aux urgences du temps Il était déjà 20 heures, l'heure de mettre fin à cette journée de campagne.

Demain, retour d'Emmanuelle en campagne avec moi. Et oui même le dimanche !
Nous allons du côté de Meyrueis. C'est le sud de notre circonscription.