Poésie de la nuit d'ici 3
SOMBRE DISPUTE
Viens voir, c’est la fin des choses qu’on aimait
Le doux matin fleuri parfumé sous la brise
Le crépuscule calme qui berce le mois de mai
Et le rire des enfants quand leurs cheveux d’or frisent
Viens voir les flamboyants sur la route de Castin
Ils ont posé leurs fleurs sur le chemin qui saigne
Viens voir l’écume des vagues sur l’océan d’or fin
Qui couronne à l’aube les enfants qui se baignent.
Viens voir le ciel comme un tapis qu’on roule
Les magnolias qui pleurent sous le vent des regrets
Mes vieux papiers tâchés par cette encre qui coule
Des larmes qui s’étalent où ma main est passée
Viens voir, c’est la fin des choses qu’on aimait
La myrrhe de ton corps répandue sur mes lèvres
Tes seins et tes secrets que mon souffle animait
La lave incandescente de notre amour en fièvre
Viens voir comme je me brise sous tes mots qui me blessent
Mon cœur à ciel ouvert comme un val inondé
Mon fleuve qui déborde de larmes qui me laissent
Sur la rive déserte comme un bateau échoué
Viens voir ce que je cache quand ma peine m’étouffe
Quand je reste en silence, loin de celle que j’aime
Comme un bateau perdu qui lance une chaloupe
Mais jamais ne revoit un jour la rive indemne.
Si je te disais tout ce qui perce ma peau
Verrais-tu mon naufrage dans le flot de tes mots ?
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