Prolégomènes de la violence salariale
Partout dans le monde, en Europe, en Asie, en
Afrique, en Amérique, les salariés crient contre une violence mondialisée qui n’est
pas celle de la force physique mais de la puissance économique désincarnée, et pour
un temps encore seulement, anonyme. Partout dans le monde s’écrit en même temps
et à plusieurs mains, la plus traumatisante page de l’histoire de l’humanité.
A Manesar dans l’Haryan,
en Inde, l’usine Maruti Suzuki est arrêtée, ce vendredi 20 juillet 2012, après
une émeute du personnel qui a vu la mort du gérant et l’intention de la police
d’arrêter les 3000 salariés de l’usine pour meurtre. En France, l’entreprise
Peugeot a annoncé son plus vaste plan de licenciements pour cause de
mondialisation. Les salariés menacent d’une révolte sans précédent. En Espagne,
en Grèce, au Canada les foules se rassemblent dans les rues par centaines de
milliers pour protester contre des plans d’austérité ayant pour seul fondement,
un slogan que personne ne sait expliquer : la poursuite de la croissance
mondiale. Dans le même temps, la raréfaction et le très inégal partage des
ressources naturelles, cumulés à une situation climatique catastrophique et une
explosion programmée de la population mondiale ne sont plus des hypothèses.
D’ailleurs les
élites autoproclamés qui triomphaient dans les années 90, malins, ont disparu
des postes de télévision et se sont déjà réfugiés dans l’obscurité des multinationales laissant
la pleine lumière aux savants de second ordre que la vanité garde encore hypnotisés
sous les projecteurs.
Les hommes
politiques de tous bords tentent d’empêcher l’explosion immédiate grâce au
leurre électoral mais parviennent mal à dissimuler les orgies bancaires.
Dans ces
premières douleurs d’un long enfantement, le monde se prépare à accoucher d’un
monstre nouveau et beau !