15 juillet 2008

F. AYATTE : Le chemin (extrait)


La vallée se réveillait parée de cristaux s’évaporant lentement au jour

Le croissant fondant du soleil coulait sur la cime dorée des arbres

Seul, il sortait fatigué du gouffre froid qui l’avait un jour aspiré

Si la brise iodée qui soufflait, posait sur son dos une caresse légère

La voie du retour était close.


Haletant, épuisé et perdu, son cœur battait de lugubres tambours :

- Calme toi maintenant et regarde, murmura t-il !


Derrière, était le précipice qui ouvrait ce chemin obscure et sinistre.

Devant, des marécages immenses abritaient des ombres nombreuses

Agitées et fuyantes. Même au zénith, le soleil y restait encore interdit.

Le territoire à parcourir désormais était indéfinissable et dangereux.

De sourds bruits envahissants, lui parvenaient, d’un combat titanesque


Les yeux fermés il tenta d’accrocher au souvenir des jours insondables

Vainement. Il but de lentes gorgées d’eau toujours salée et baissa la tête.


Silencieusement, il caressa ce prénom comme une sourde supplique

Mijo ! Et le mot, si pesant, semblait prendre corps en l’affaiblissant

Il aurait probablement voulu qu’elle entende une dernière fois sa prière

Mais, il résista à la violente envie de regarder encore une fois derrière lui

Car il savait qu’en l’état, la voie du retour était bien close.


- Ne pleurons plus, ne tremblons pas, soupira t-il, serrant son glaive,

C’est dans la nuit que nous entrons, car c’est devant qu’est le chemin !