F. AYATTE : Le chemin (extrait)
Le croissant fondant du soleil coulait sur la cime dorée des arbres
Seul, il sortait fatigué du gouffre froid qui l’avait un jour aspiré
Si la brise iodée qui soufflait, posait sur son dos une caresse légère
La voie du retour était close.
Haletant, épuisé et perdu, son cœur battait de lugubres tambours :
- Calme toi maintenant et regarde, murmura t-il !
Derrière, était le précipice qui ouvrait ce chemin obscure et sinistre.
Devant, des marécages immenses abritaient des ombres nombreuses
Agitées et fuyantes. Même au zénith, le soleil y restait encore interdit.
Le territoire à parcourir désormais était indéfinissable et dangereux.
De sourds bruits envahissants, lui parvenaient, d’un combat titanesque
Les yeux fermés il tenta d’accrocher au souvenir des jours insondables
Vainement. Il but de lentes gorgées d’eau toujours salée et baissa la tête.
Silencieusement, il caressa ce prénom comme une sourde supplique
Mijo ! Et le mot, si pesant, semblait prendre corps en l’affaiblissant
Il aurait probablement voulu qu’elle entende une dernière fois sa prière
Mais, il résista à la violente envie de regarder encore une fois derrière lui
Car il savait qu’en l’état, la voie du retour était bien close.
- Ne pleurons plus, ne tremblons pas, soupira t-il, serrant son glaive,
C’est dans la nuit que nous entrons, car c’est devant qu’est le chemin !
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