Les enfants infectés par le Sida en Asie centrale
(Dilfusa et son fils Bekhruzbek, seuls...)La tragédie des enfants infectés par le virus HIV en Asie centrale
Dilfusa cette femme Kyrgyzstane emmena son fils Bekhruzbek à l’hôpital pour le faire soigner de la fièvre. Huit mois plus tard il était infecté par le virus du Sida. En berçant son fils, Dilfusa pleure à vingt ans sa vie finie. Ils sont 78 bébés à être dans la même situation à avoir contracté le Sida en allant se faire soigner à l’hôpital. Trois de ces enfants sont morts et de nouveaux cas apparaissent au Kyrgyzstan. La plupart des parents ne veulent pas en parler tant leur souffrance est grande.
Le mari de Dilfusa l’a quitté lorsqu’il a appris le résultat positif du test. Il est parti pour la Russie. Dilfusa a eu le Sida en allaitant son fils. C’est rare mais cela arrive et personne ne l’a prévenu. Quatorze professionnels de santé sont ainsi accusés de négligence, maltraitance ou corruption. L’accusation indique que les docteurs se servaient d’instruments qu’ils avaient utilisés de multiples fois sur des patients différents.
Les médecins ne sont pas concernés seulement individuellement mais c’est tout le système médical du Kyrgyzstan qui est en accusation comme dans toute l’Asie centrale qui a suivi le sort de l’Union Soviétique. Dans ce système les docteurs suivaient les directives du parti communiste et avaient de nombreux moyens et ressources.
Avec l’effondrement de l’URSS, le système de santé s’écroula aussi. Les hôpitaux perdirent leurs fonds et beaucoup de médecins s’en allèrent vers de meilleurs horizons. Le système n’eut pas les moyens de se préparer aux nouveaux challenges comme le HIV. La communauté internationale versa des dizaines de millions de dollars pour la prévention du Sida mais une faible quantité de cet argent alla à la réforme du système de santé lui-même.
Les donateurs commencent à réaliser que ce fut une erreur.
Gabit Islmailov de l’OMS pense que s’intéresser aux problèmes que soulève le HIV sans investir dans le système de santé est une mauvaise façon d’affecter les ressources. Cette prise de conscience est tardive pour tous les enfants infectés et pas seulement au Kyrgyzstan.
Au nord du Kyrgyzstan se trouve le riche Etat du kazakhstan qui a réussi sa séparation d’avec l’ex URSS. Mais loin de la capitale le système médical du pays est en ruine. Il y a un an une affaire sans précédent défraya la chronique dans la ville du sud, Shymkent. Vingt et un médecins furent jugés coupables d’avoir infecté 70 bébés avec le virus HIV. Aujourd’hui leur nombre s’élève à 149. Le gouvernement a fourni des logements pour 10 des 149 familles mais les maisons sont installées sur le bord d’une décharge de déchets ménagers. L'air empeste des ordures pourrissantes et leurs voisins veulent qu’ils s’en aillent depuis qu’ils savent que les enfants sont malades. Beaucoup de ces enfants furent contaminés par des transfusions sanguines inutiles que les médecins prescrivirent pour faire du fric en vendant le sang aux parents. Les documents examinés par le tribunal montrèrent, qu’un des enfants reçu jusqu’à 50 transfusions sanguines au cours d’un seul traitement. La corruption est l’infection la plus grave qui empoisonne le système de santé en Asie centrale. Les docteurs doivent donner des pots-de-vin pour avoir un travail ou pour faire entrer leurs enfants dans une bonne école, alors ils doivent eux aussi trouver les moyens d’avoir plus d’argent. Pour madame Salima Tumenava qui a quitté le système il y a une dizaine d’années pour protester contre la corruption, Shymkent n’est pas un cas isolé mais correspond à la situation dans tous les hôpitaux. 15 enfants sont morts du Sida à Shymkent au lieu où on était censé les soigner. Ce qu’il y a d’encore plus violent dans la tragique histoire de ces enfants, c’est que dans bien des endroits, la douloureuse leçon de Shymkent a déjà été oubliée. En effet Salima Tumenava a entendu parler d’une nouvelle affaire à Osh dans le Kyrgyzstan…
Pour en savoir plus : http://news.bbc.co.uk/2/hi/asia-pacific/7307242.stm
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