La mue (Poésie)
J’avais un ami, un homme d’abord
Il se tenait hier bien plus droit que moi
La tête bien haute et le cœur en or
Il disait des mots et j’écrivais sa loi
Il marchait dans l’ombre que je lui faisais
Mais avait toujours le glaive à la main
La démarche rapide, une armure d’airain
Mais ses yeux portaient un regard de paix
J’avais un ami, un monstre aujourd’hui
Je l’ai retrouvé à l’ombre d’un palais
Il était gluant et se traînait aux huis
Ni lire ni écrire ne lui revenait
J’ai eu bien du mal à le reconnaître
Il gardait la tête comme celle des limandes
La paupière basse, le regard cherchant aux fenêtres
D’où son corps de crabe pouvait fuir Mende
De sa bouche sortaient des tas de mensonges
A la queue leu leu comme des grenouilles
J’aurais préféré que ce fût un songe
Que son cœur de pierre et ses yeux se mouillent
Mais les hommes meurent quand leur mue s’achève
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