23 février 2007

Pour un commerce de raison en Lozère

Rue Théophile Roussel à Saint Chély d'Apcher


Depuis plusieurs mois, je suis saisi de l’accroissement des difficultés financières des petits commerces du département et de la sévérité des organismes bancaires à leur égard qui contraste fortement avec les facilités accordées aux très grosses entreprises, supermarchés et hypermarchés, ou entreprises en voie de délocalisation. Aussi, je mets en garde les apprentis sorciers du département contre la multiplication des surfaces commerciales accordées à la grande distribution traditionnelle ou discounters.
Je souligne la détresse croissante dans laquelle se trouvent tous ces petits commerçants qui ont investi financièrement et qui s’investissent humainement pour que soit maintenu le lien social dans toutes les communes de notre département rural.
A Saint Chély d’Apcher par exemple et ce moment même (22 février 2007), il y a une douzaine de commerces de la rue Théophile Roussel (rue commerçante principale) en vente. Aujourd’hui, malgré l’appétit insatiable des consommateurs en totale addiction, je demande la mise en veille des projets de densification commerciale répondant à un bassin de 100 ou 200 000 habitants dans un département qui reste pour l’heure à 74 000 habitants.
Je demande au Préfet, d'exercer son contrôle de légalité et de ne pas violer par omission la règle de droit qu'il est censé faire appliquer en la matière. Je lui demande de faire respecter la loi Royer qui interdit de construire des m2 supplémentaires alors même que le SDEC (Schéma Départemental d'Equipement Commercial) a été ajourné. Ce SDEC, annulé grâce à notre action et celle de l'association Cynorhodon, était truffé de chiffres bidons, et avait été adopté sans le respect des conditions de quorum... S'en souvient-il ? Cet agent d'Etat qu'on dit (enfin) sur le départ ? Le département ne lui dira pas merci pour son impartialité...

L’exemple de Saint-Flour dans le Cantal, est symptomatique d’une course à la « mégalopôlisation » commerciale des villages qui en ce temps de faiblesse de pouvoir d’achat atteint néanmoins nombre de décideurs qui ont les yeux plus gros que le ventre et des projets démesurés : C’est un échec !

Partout, la construction accélérée, quasi despotique, sans véritable réflexion sur les impacts structurels à moyen terme, conduit à des faillites successives des grosses enseignes sans retarder la destruction du tissu commercial et artisanal traditionnel. Les centres ville se vident rapidement du chaland, malgré les promesses mensongères des décideurs, rendant les transmissions impossibles et faisant des centres commerciaux des usines à gaz tournant à vide. L’évasion commerciale n’est pas ralentie et globalement, les clients des grands centres ne se retrouvent pas en centre ville. Les projets des petits commerçants sont réduits à néant.
Les promesses de création d’emplois s’avèrent fausses, très précaires ou partielles, alors que les aides à ce titre restent bien réelles, totales et définitives.
Je demande aux Maires de mettre fin rapidement à leur stratégie de puissance ridicule qui consiste à multiplier les dépenses de prestige (parkings à gogo qui restent vides toute l'année, bacs de fleurs tous les 3 mètres comme pour les cimetières, projets divers glorifiant le moi, moi, moi). Alors même qu'ils se désintéressent de l'aide qu'ils pourraient apporter aux petits commerces tant sur le plan stratégique que financier.
Il y aurait tellement à faire d'utile avec l'argent du contribuable !

La Lozère à 150 000 habitants pourquoi pas ! Mais pour l’instant organisons le commerce pour 74 000 habitants réels et les vaches, les chèvres, les petits artisans et les commerces seront bien gardés. Et tant pis pour le prestige et la gloire à ce titre largement immérités.

5 Comments:

At 9:34 PM, Anonymous Anonyme said...

Vous avez raison Monsieur Yoyotte, le petit commerce se meurt en Lozère et nos gros bourgs avec.
Il n'y a qu'à se promener dans les centres par exemple de La Canourgue pour se rendre compte à quel point la désertification se fait sentir.
Autrefois la petite ruelle était le coeur de la cité, tous les ré-de chaussée étaient occupés par des commerçants.
Et pourtant on n'y est pas allé avec le dos de la cuillère : La Canourgue s'est offert un golf qui va bientôt être à dix-huit trous pour peu que "Malville" s'arrête de tirer vers la vallée !
Dîtes-moi quelle offre de service pour les touristes golfeurs ? Pas une boutique de vêtement de luxe, pas de bel hôtel, ni restaurant, pas de belle boutique de souvenirs, pas de parfumerie, ni de magasin de chaussures, c'est un trou, un trou perdu ! Quel gâchis !
Ce village aurait pu être exceptionnel tant le cadre et la situation géographique s'y prête pour peu qu'on réalise des investissements pour un tourisme familial au lieu d'accueillir ces quatre pékins qui doivent raconter leur séjour chez nous comme une incursion dans la brousse.
Non seulement il nous faut des hommes capables de maintenir un service public dans nos campagnes mais de créer un véritable service au public par l'ouverture de petits commerces ruraux qui ont fait la grandeur de la Lozère autrefois. prêchons pour le retour de l'incomparable, café,restaurant,épicerie,mercerie et autre qui étaient l'expression de la vie dans nos communes.

 
At 11:18 PM, Blogger Joël YOYOTTE-LANDRY said...

Jamais il n'a été aussi urgent de maintenir et de développer les petites structures qui créent l'emploi. On le sait. C'est vrai dans nos campagnes comme dans nos villes. Mais la mégalomanie l'emporte souvent sur la sagesse et la défense de l'intérêt général. Il est temps que ça change !

 
At 4:38 PM, Blogger ELEVE DE CARACTERE said...

CE QUE VOUS ENONCER ICI EST TOTALEMENT JUSTIFIER IL EST VRAI QUE TOUTE C GROSSE ENTREPRISE NOUS POURRISSE LA VIE.

BIEN SUR CE QUE L ON Y ACHETE EST MOINS CHER MAIS IL NE FAUT PAS S ARRETER QU A LA COMPARRAISON DU PRIX MAIS AUSSI A CELLE DE LA QUALIT2 CAR SI ONN COMPARE LES PRIX C PEUT ETRE MOINS CHER MAI POUR LA QUALIT2 MERDIQUE ESCUSEZ MOI DU TERME MAIS CELA ME SEMBLE ALORS EXESSIF

DONC SUR CE POINT DE VUE JE SUIS DACCORS

 
At 11:14 PM, Blogger Joël YOYOTTE-LANDRY said...

C'est d'un vrai soutien qu'il faudrait faire bénéficier le petit commerce rural. Mais les maires se contentent de suivre les volontés exprimées par les patrons de la grande distribution, aidés en cela par l'inertie voire même, la peur des présidents des associations de commerces qui se contentent de faire de l'animation avec le budget dérisoire qui leur est alloué. Une sorte de pesanteur dans une attitude d'allégeance traditionnelle dont ils ne se souviennent d'ailleurs pas de l'origine... Il faut libérer les énergies, la parole et la pensée. Nous avons du travail ensemble à faire ! Vous comprenez ?

 
At 12:10 AM, Anonymous Anonyme said...

Les banques qui ne manquent pas en Lozère pouraient déjà aider à l'installation de distributeurs d'argent liquide dans certains villages. Ainsi Bagnols les Bains station thermale avec hôtels et Casino n'a pas un seul distributeur.. même en été.
Les touristes vont chercher du liquide à Mende ou au Bleymard et font leurs courses.. aussi.

La poste aussi pourrait en ouvrir un l'été..
Tous les touristes s'en plaignent.. et surtout les petits commercants ..

 

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