Constat et propositions pour la Lozère
I. LE TOURISME RURAL
Introduction
Les chiffres sont mauvais et le constat est amer. Les uns et l’autre proviennent de l’Union des Métiers de l’Industrie Hôtelière qui confirme que la fréquentation touristique ne cesse effectivement de baisser de 2 à 3% par an.
La situation est grave mais nous pouvons pour la redresser utiliser les énergies du département à bon escient en mettant l’accent sur les priorités.
Il faut utiliser les innombrables atouts de ce département en les exploitant mieux. Le temps de l’assistanat est fini et était manifestement inefficace. Les hôteliers doivent compter sur leur propre mobilisation avec celle des autres professionnels du tourisme. Ces professionnels doivent apprendre à travailler ensemble pour réduire le coût des opérations de marketing, construire avec l’ensemble des intervenants de ce secteur des produits cohérents qui s’appuient sur les spécificités du département. Tenir compte de l’extrême volatilité de la demande touristique et de la nécessité d’innover sans cesse pour la fixer dans le temps. Il faut innover en s’appuyant sur les jeunes diplômés qui disposent désormais de connaissances étendues. En effet, les formations hôtelières sont aujourd’hui de très grande qualité allant du CAP au doctorat et les jeunes recherchent de meilleures conditions de travail. Depuis une quinzaine d’années, les exigences en matière de formation initiale ont connu de grands bouleversements. Les diplômés sont souvent mieux formés à la gestion que les professionnels qui les accueillent, plus polyvalents, parlent au moins une langue étrangère et veulent obtenir rapidement des responsabilités. Malheureusement les professionnels, en grande majorité à la tête d’une exploitation familiale, ne sont pas formés au management participatif. Ils véhiculent ainsi à partir de l’intérieur même, une image vieillotte de la profession. Le client est alors souvent le premier à faire les frais du climat déplorable né de cette incompréhension qui se traduit par un accueil bâclé.
Depuis la publication des chiffres définitifs du tourisme lozérien, il faut espérer que tous ont enfin compris la nécessité d’une mise en commun des moyens et de l’urgence du sursaut.
En revanche, dire qu’il "faut se distinguer pour lutter contre la mondialisation de l’offre touristique très diluée avec des prix compétitifs" ne signifie rien d’intelligible pour ceux qui connaissent le marché touristique mondial.
D’abord parce que le produit touristique n’existe pas en tant que tel (la consommation touristique reste attachée à une situation géographique particulière) et ensuite que pour cette raison il ne peut exister de "mondialisation de l’offre touristique diluée". En revanche, dire plus simplement que la demande est transnationale c’est reconnaître la grande mobilité des touristes et la nécessité de séduire pour faire venir et retenir.
La préoccupation des responsables du tourisme doit en conséquence être tournée vers la recherche permanente de la satisfaction de la demande touristique. C’est-à-dire, réaliser la segmentation la plus fine possible de la demande, pour orienter sans cesse (en mesurant le risque de l’investissement), les atouts naturels du département vers la trans-nationalisation de la demande touristique.
Le développement du tourisme exotique à bas prix ne peut expliquer la faiblesse du tourisme lozérien dans la mesure où seulement 8 à 9 % des séjours touristiques des français sont constitués de départs à l’étranger, que la France reste toujours la première destination mondiale des touristes et que la perte du marché lozérien de sa première place en matière de tourisme vert, s’accompagne d’une remontée dans d’autres départements qui ont su fédérer les énergies et innover dans la définition du produit.
Concernant la restauration, personne ne peut être dupe. La baisse de la TVA à 5,5% sera sans effet automatique sur la capacité des entreprises à embaucher. Il faudra des ventes et de nombreuses ventes pour que la marge supplémentaire dégagée grâce à la baisse de prix, permette à une entreprise d’accroître de façon durable son effectif et cela d’autant plus que la fréquentation baisse et que nos entreprises n’arrivent pas à annualiser leur activité.
Nous devons travailler tous ensemble pour y arriver : les services du département et de la région, le CRT, CDT, les offices de tourisme, les cafés, hôtels, restaurants, campings, mais aussi les parcs, les mairies, les sociétés et associations d’activités périphériques : randonnée, alpinisme, animation, transport, centre équestre, pêche, chasse etc.
On ne le dira jamais assez, le tourisme ne se développera pas dans des régions dépeuplées, des communes sans activités économiques, où les moyens de transport sont inexistants, où la destruction des services publics a précédé l’effondrement des liens sociaux. C’est au contraire, parce que les cités, les régions et les pays, se développent harmonieusement, qu’il y a quelque chose à voir et à vivre, que le tourisme se développe et concours au développement des cités, des régions et des pays.
Nos institutions peuvent aider à ce niveau là, en favorisant l’installation de familles dans des zones dépeuplées, par l’affectation intelligente des terres agricoles qui ne doivent plus être allouées aux mêmes grosses exploitations. Elles peuvent participer à la réalisation d’habitations à loyers modérés pour encourager l’implantation de nouvelles familles à revenus modestes ou à la réhabilitation de hameaux ruraux dans des zones où existe un potentiel réel de développement.
Les lozériens doivent se remettre au travail en faisant procéder à un audit permettant, de recenser quantitativement et qualitativement les atouts et les faiblesses du département sur des critères objectifs, de proposer des actions de synergie entre les professionnels du secteur. La Lozère peut et doit se tenir enfin debout pour valoriser ses formidables atouts dont en particulier la diversité de ses paysages.
A- L’analyse générale : Baisse, incohérence et gaspillage
Le bilan de la saison touristique en 2006 montre une nette diminution de l’occupation hôtelière. Le phénomène constaté les années précédentes se confirme. Malgré les grands discours des responsables politiques et du CDT, la Lozère reste toujours enclavée et ne valorise pas la qualité de ses paysages.
Malgré l’A75, qui pourrait accroître les possibilités de découvrir la Lozère, face aux TGV qui mettent Paris et Marseille à trois heures, on prend du retard.
Petit à petit le tourisme Lozérien se disperse, perd son image, se rétrécit.
Les professionnels qui s’en sortent sont ceux qui, sans attendre le soutien des institutions, ont monté des produits, ceux qui proposent des séjours à thème. Les clients ne viennent pas pour la Lozère mais pour tel ou tel type de séjour.
Il y a quinze ans, la Lozère était leader dans le tourisme vert, aujourd’hui elle occupe une place entre la quinzième et la vingtième position.
L’obstacle essentiel au développement efficace d’un tourisme rural cohérent est le comportement politique qui néglige d’aller jusqu’au bout de la volonté.
Les choix politiques actuels sont tendus par des intérêts à court terme qui concerne des pôles isolés, alors même qu’il faudrait des mesures de politique à long terme embrassant tous les aspects du tourisme rural.
On sait en effet que le tourisme se concentre :
- Sur des courts séjours
- Sur des produits authentiques
- Sur de nouvelle destinations
- Des activités variées et variantes (le touriste actuel est un zappeur de tourisme)
La Lozère a la chance d’avoir un territoire varié dont il s’agit de souligner les particularités au lieu de les niveler dans des projets contre nature d’assimilation ou de confusion.
Malgré l’importance considérable du budget du CDT de la Lozère les actions menées sont pénalisée par :
- une absence de politique cohérente à long terme
- un gaspillage répété de l’argent public pour la « gloriole » :
o Domaine de Barres
o Château de la Caze
o Vautours (le plaisir de certains élus)
o Château d’Orfeuillette
o Restaurant la Chaldette (la fuite en avant des investissements pour couvrir l’échec du fonctionnement)
B- Le potentiel : Des richesses qu’il reste à approprier
La Lozère dispose d’une vraie richesse : son authenticité.
Il s’agit d’un pays relativement neuf avec des caractères variés :
- L’Aubrac
- Les Cévennes
- Les Causses
- La Margeride
Les touristes ignorent largement que les Causses et les Gorges du Tarn se trouvent en Lozère.
La diversité du paysage doit être mis en exergue et non pas camouflée dans des projets qui visent à tout confondre (Aubrac et Margeride par exemple puisqu’il s’agit de deux pays différents dont le premier est largement pénalisé par un sous équipement touristique.).
C- Les actions à entreprendre
1°) Accueil, formation et produits
Les dépenses de formation qui représentent 60% du budget de la région devraient en partie pouvoir financer des actions de formation à l’accueil des chefs d’entreprise dans les métiers du tourisme en particulier l’hôtellerie et la restauration qui souffrent en Lozère d’un grave déficit sur tous les aspects de l’accueil.
La réussite de telles actions passe par l’exigence de contrôle du respect du cahier des charges à l’opposé de la paresse manifestée par les politiques il y a 10 ans. Il faut une volonté politique d ‘aller jusqu’au bout du contrôle de l’utilisation des sommes accordées à l’amélioration des conditions de l’accueil.
Il importe de construire des produits qui répondent à l’attente de la clientèle touristique. Les touristes peuvent venir en Lozère à conditions qu’ils trouvent des produits touristiques qui correspondent à leurs attentes.
Il convient également d’adapter les structures à l’évolution de la demande touristique.
Différents abattements ou exonérations pourraient être accordés dans les zones rurales et zones de montagne sur la TP ou les CDD par exemple.
Il faut enfin que les hôteliers fassent l’état des lieux, modifient leur façon de travailler et s’adaptent.
2°) Les mesures de concertation et d’accompagnement
Il importe de donner plus d’efficacité aux actions du CDT et du CRT
La très coûteuse campagne de publicité organisée dans le métro parisien par le CDT autour du film « le pacte des Loups » s’est révélée trop décalée par rapport à la date de diffusion sur les écrans. De plus, cette campagne orchestrée en juin 2002 a produit un effet quasi nul à une date où les français avaient déjà choisi leur destination de vacances.
Le seul service du CDT de la Lozère auquel on peut reconnaître une certaine efficacité, est le S.L.A. (Service Loisirs Accueil) notamment pour les gîtes ruraux.
La concentration des pouvoirs dans les mains d’un seul homme présidant à la fois la SELO, le SLA, le CDT, etc. explique l’inefficacité quasi générale et contagieuse de ces institutions.
Il devient indispensable de clarifier les situations et associer les acteurs au cours de toutes les étapes du processus de décision.
La réussite d’un projet de développement touristique en Lozère passe enfin par :
- une meilleure exploitation du patrimoine touristique
o four à pain, moulins, églises…
o féradou
o Château
o Industries intégrées à l’espace rural (Sollac, bois, rivières…)
- et une valorisation des énergies entreprenariales indépendantes.
Les nouveaux responsables de la politique régionale du Languedoc-Roussillon, doivent assurer la reconnaissance d’une indépendance idéologique du chef d’entreprise qui doit rester maître de son projet.
3°) La communication
Avec tous les partenaires il faut s’efforcer de développer une image touristique de la Lozère.
II. LES TRANSPORTS
A- Le Principe :
Il est impératif de définir de façon cohérente une politique régionale des transports
B- Les axes prioritaires :
- Améliorer les dessertes par la ligne Paris-Beziers
- Revitaliser et améliorer les routes nationales :
o RN 88 à 2 fois 2 voies pour délester la vallée du Rhône en respectant le milieu
o RN106 axe économique du département
- Continuer l’amélioration des routes d’intérêt régional.
Depuis le 1er septembre 2003, les trains de nuit qui desservaient la Lozère ont été supprimés. Cette décision de la SNCF qui désire réaliser de substantielles économies en supprimant une ligne non rentable porte un coup dur au service public des transports. Il est désormais impossible pour un lozérien (un cantalien ou un aveyronnais) de rallier Paris avant 9 heures du matin.
Les lignes Millau-Paris, Aurillac-Paris et Nîmes-Paris, qui se regroupaient à Clermont-Ferrand, assuraient un service
Désormais pour aller à Paris à partir de Saint-Chély-d’Apcher, le voyageur doit descendre à Millau prendre un car jusqu’à Montpellier et de là le train de nuit jusqu’à Paris.
Aucun effort n’a été fait par la SNCF pour développer la ligne et assurer sa rentabilité.
Les lignes Aubrac et le Cévenol sont également menacés.
Il est indispensable d’organiser un contrôle des fonds alloués par les régions à la SNCF qui a tendance à les utiliser pour combler ses énormes déficits au lieu de les investir dans la desserte locale.
Notre exigence doit avoir les objectifs suivants :
- La ligne Béziers-Neussargues doit être maintenue. Sa rénovation doit être achevée et permettrait pour un coût de 360 Millions d’Euros (pour 391 km), de faire circuler entre 12 à 15 Millions de tonnes de marchandises par an. La ligne rénovée devrait pouvoir supporter le passage de trains portant jusqu’à 900 tonnes de marchandises. Cette ligne étant d’ailleurs inscrite par l’Europe, depuis le 10/12/1999, en qualité de grande liaison européenne de fret.
- Toutes les préfectures doivent être desservies à partir de la capitale régionale et dans un minimum de temps.
- Assurer la continuité du service public des transports sur certaines lignes qui présentent une gestion anarchique des départs. Par exemple, le train Mende-Alès qui connaît des retards considérables voire même des suppressions de départs sans que les voyageurs aient été informés.
- Maintenir les aérodromes actuels pour permettre :
o Le développement du tourisme aérien (les courts trajets constituent en effet un créneau recherché par les petites compagnies de transport aérien qui pratiquent des prix cassés)
o D’assurer la sécurité des hommes et des forêts dans le cas d’incendies
III. L’EAU
A- Le Constat : Pollution et imprévoyance
Globalement en Languedoc-Roussillon, les ressources en eau sont irrégulières dans le temps et très différentes d’un département à un autre.
Malgré l’abondance des pluies, 10 à 15% seulement sont exploitables pour les activités humaines et compte tenu de la population de l’ordre de 2,3 millions d’habitants, la dotation en ressources par an et par habitant serait de 900 à 1300 m3. Ce ratio correspond à celui des régions à faible potentiel en eau.
La question du devenir de la ressource, au regard des modifications climatiques annoncées, est donc une question essentielle pour cette région Méditerranéenne.[i]
Avec le réchauffement général dont on observe également les effets désastreux en Lozère, on peut prévoir sans grand risque de se tromper, une amplification de la sécheresse, avec ses conséquences néfastes pour l’écosystème et en particulier pour le milieu aquatique.
250 km de cours d’eau en Lozère ont atteint cet été, l’à sec.
La canicule de l’été 2003, a mis en exergue la dangerosité des rejets polluants courants (nitrates et pesticides). Depuis, la situation se dégrade.
Pour le Conseil Supérieur de la Pêche il n’y a plus que 5% des rivières vierges de tout polluant.
5 décharges produisent de la dioxine depuis plusieurs années dans l’indifférence générale :
- La décharge de Mende
- La décharge des Monteils
- La décharge des Hérans
- L’incinérateur de Chirac Fermés actuellement
- L’incinérateur de Florac
[i] Conseil économique et social juin 2001 projet d’avis sur la qualité de l’eau de consommation
Les rivières du L-R polluées révélés par l’été 2003 :
- Le Chapouillet à Saint Chély d’Apcher ; Cause : station d’épuration et déchets d’abattoir
- Le Triboulin à Aumont-Aubrac ; Cause pollution industrielle
- Le Troucat en Aval de la décharge de Saint-Brès ; Cause : produits toxiques pollution de la Cèze
- L’Argence en Aval de sainte-Geneviève ; Cause : déchets d’abattoir
- Le Lot en aval de Decaville ; Cause : camion de bitume
- L’Aveyron en aval de Laguiole ; cause : inconnue (très nombreux poissons morts)
- La Dourbie en aval Nant ; Cause : station d’épuration
- La Lergue en aval du barrage de Bouldou ; Cause : Camion de liquide vaisselle
- Le Rhony en aval dee Codognan ; Cause inconnue (très nombreux poissons morts)
- L’Aude en aval de Limoux ; Cause : station d’épuration et caves viticoles
- La Thongue à Saint-Thibéry ; Cause : polluants divers
- La Truyère est interdite à la baignade sur tout son parcours de serverette aux limites du Cantal et ses affluents ;
- L’Allier prêts européens bloqués en raison de la pollution
L’enquête réalisée en 1993 par les Directions régionales et départementales des affaires sanitaires et sociales du Languedoc-Roussillon, fait apparaître que des cinq départements de la région Languedoc-Roussillon, la Lozère est celui qui présente le plus fort pourcentage d’eaux connaissant des incidents de pollution fréquents.
On a pu noter d’importants problèmes sur le plan bactériologique, en raison de l’existence d’un système d’alimentation en eau potable effectué à partir d’une multitude de petits captages dont un grand nombre ne fait l’objet d’aucune protection, d’aucun entretien ou de traitement curatif régulier faute de moyens.
Il paraît donc nécessaire que s’engage une démarche de restructuration de l’ensemble du réseau départemental.
A- Le patrimoine
Le réseau des rivières Lozériennes se déverse sur trois bassins :
- Loire- Bretagne
- Adour- Garonne
- Rhône- Méditerrannée
La patrimoine de la Lozère était constitué par des rivières riches en salmonidés :
- Allier
- Lot
- Bès
- Tarn
- Jonte
- Truyères
Depuis une trentaine d’années on enregistre une altération grave du patrimoine qui ne correspond plus au contenu de la publicité orchestrée par la fédération de la pêche et le CDT.
La Lozère n’est plus le paradis de la pêche que l’on prétend.
B- Les mesures à prendre
1°) Assurer un contrôle rigoureux de l’équilibre à préserver entre d’une part, la sauvegarde du patrimoine naturel et les intérêts de production à partir de ce patrimoine.
Les productions dont il s’agit sont réalisées au bénéfice de :
- L’énergie (barrage de régulation, micro- hydroélectricité)
- L’agriculture (pollution, Pompage intempestif)
- Les Bases de loisirs et complexes sportifs
2°) Renforcer le rôle des associations
3°) Appliquer le Code de l’Environnement (complètement ignoré par certains)
Aux Estrets par exemple, on a supprimé les assainissements individuels au profit d’un assainissement collectif. Cet assainissement qui porte mal son nom s’est traduit par la réalisation d’une fosse sans station d’épuration qui se déverse directement dans la rivière.
4°) Multiplier les efforts permettant de réaliser une gestion intercommunale de l’eau. (SIVU par exemple Syndicat intercommunal à vocation unique)
Seulement 42 % des communes abritant environ 30% de la population sont regroupés pour la gestion de la distribution publique d’eau.
En Lozère la gestion de l’eau par un groupement communal est exceptionnelle et il faut noter que 30% de la population de ce département sont desservis par une compagnie fermière.
5°) Définir un programme régional efficace d’aide aux petites communes à faible capacité d’investissement.
6°) Prendre en compte sérieusement les avis et les travaux de recherche des associations ainsi que de l’ensemble des acteurs qui s’engagent sur le sujet de l’eau.
La question de la qualité de l’eau est une question sérieuse et grave qui nous engage non seulement aujourd’hui mais également en qualité de garant de ce que nous transmettons aux générations futures.
7°) Sur la question de l’épandage des boues urbaines, il convient de trouver une solution avec les agriculteurs qui respecte 8 principes :
- Préserver la santé de l’homme et de l’environnement ;
- Participer aux objectifs de fertilisation de l’agriculture ;
- Garantir la qualité des sols et des récoltes ;
- Assurer la traçabilité (aptitude des sols, distance par rapport aux berges et points d’eau)
- Les producteurs de boues en assurent la responsabilité jusqu’à leur élimination ;
- La qualité des boues doit garantir leur innocuité ;
- L’utilisateur est responsable des conditions d’utilisation des boues ;
- Une autorité administrative doit en assurer le contrôle.
A défaut l’utilisation des boues urbaines en agriculture doit être interdite.
8°) Assurer le respect des règlements sur l’entretien des berges et participer au financement des travaux.
IV- L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
A- La péréquation, une nécessité
Nous considérons que la politique d’aménagement du territoire qui s’inscrit dans une perspective de développement durable ne peut accepter un déséquilibre trop important des richesses distribuées entre les départements qui composent la région Languedoc-Roussillon.
Si les spécificités départementales constituent une richesse à exploiter (tourisme, typicité des productions, etc.) l’écart de développement trop important est un véritable handicap qu’il faut combler rapidement.
Pour la Lozère les domaines suivants doivent faire l’objet d’une attention particulière :
- Services publics
- L’environnement
- Les voies de communication
- Le maillage d’un service de santé efficace
- L’Agriculture
- L’emploi
- Tourisme, sport et culture.
- L’accès aux aides pour le commerce (clarifier et simplifier les procédures)
- Aides à la formation des apprentis
- Aide à l’installation (actuellement les sommes allouées sont dérisoires)
- Baisse des charges en faveur des PME-PMI (la région doit s’engager sur le plan national)
1°) Les services publics
a) Le haut débit
En Lozère le développement du réseau de télécommunication à très haut débit se réalise de façon anarchique au profit de la seule image des politiciens locaux qui sacrifient l’intérêt général à la promotion de leur candidature éventuelle ou la pérennité de leurs multiples mandats.
A l’exemple de la petite commune de Meyrueis avec ses quelques 400 habitants et son notaire Président du conseil général qui est équipée de l’ADSL, alors même que
Saint-Chély-d’Apcher, troisième commune du département, cité industrielle, avec son important tissu commercial et artisanal et ses 5300 habitants a attendu un an avant de recevoir cette technologie.
La mise en place d’un réseau cohérent, dans la cadre d’un programme régional de développement des TIC pour un coût raisonnable, doit assurer l’accès facile aux services suivants :
- Téléformation
- Visioconférence
- Télémédecine
- Hébergement de sites Internet
- Serveurs de données
- Forums
- Recherche de documentations
Plutôt que de procéder à une installation partisane et partielle de l’ADSL, cet outil doit être pour la Lozère un moyen de faire entrer la jeunesse des petits villages dans l’ère numérique, de permettre la création d’entreprises dans l’économie de la connaissance, d’accéder en ligne aux services publics.
Le Schéma de Services Collectifs de l’Information et de la Communication, initié par la Loi d’Orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire votée le 25 juin 1999, a fixé une orientation qui concerne le comblement du « fossé numérique » qui passe par la mise en place de réseaux accessibles à tous.
Cette recherche d’un développement équilibré des territoires passe par la mise en œuvre d’un maillage territorial en terme de réseaux qui ne peut laisser en marge les zones rurales.
Les Lozériens ne veulent être exclus ni de l’échange et de la recherche d’informations, ni de la téléformation, ni du télétravail, ni du commerce électronique
Les axes de la politique régionale, dans cette optique, doivent passer par :
- l’information pour permettre l’appropriation par tous de cet outil collectif ;
- La formation et l’accompagnement des entreprises
- L’aide à la mise en place de missions d’élaboration des besoins de contenus sur l’ADSL.
- La mise en place des conditions d’accès des communes clefs au projet Cybermassif (Mende, Saint Chély d’Apcher)
Ce département sait que la révolution des technologies en cours peut constituer pour lui, une chance historique pour son développement économique culturel et social.
b) La vie sociale
Le secteur associatif, étant le second employeur de la région Languedoc-Roussillon, doit être mieux aidé et récompensé pour son dynamisme particulier en Lozère. Dans ce département ou la volonté des particuliers remédie à la sclérose politique pour ouvrir le département aux idées nouvelles génératrices d’emplois, il convient de faire entrer massivement les représentants des associations dans les organismes de décision.
Il faut également soutenir toutes les initiatives visant à conserver les postes, (écoles, gares, gendarmeries, perceptions, ONF, etc.), dans les lieux ou la rentabilité n’est pas forcément au rendez-vous immédiat. La préservation du lien social par le maintien de ces services publics est une condition essentielle pour la réussite de la lutte contre la désertification des zones rurales et l’aménagement du territoire.
La première conséquence constatée de la politique qui consiste à abandonner ces zones rurales en fermant les services publics, est la montée exponentielle de la délinquance dans les petits villages.
La formation professionnelle doit faire l’objet d’une attention particulière en Lozère. Le rôle des animateurs et des porteurs de projets doit être mis en valeur. Les formations aux métiers liés à la nature doivent être enrichies et développées en relation avec la région et le Ministère de l’éducation nationale. Les projets locaux
présentés par les enseignants et élèves doivent être encouragés (LEGTA de saint Chély d’Apcher).
Le travail à domicile dans les zones de déplacement restreint par les conditions climatiques doit être réhabilité et valorisé.
2°) L’environnement
L’espace rural est au croisement des grandes interrogations qui traversent la société française aujourd’hui :
- la qualité du cadre de vie
- l’alimentation
- la préservation de l’environnement
L’Etat et les collectivités locales doivent jouer un rôle décisif au service du développement des territoires ruraux, qui ne constituent plus, un enjeu seulement national.
Il est possible de participer des 10 objectifs fondamentaux répertoriés au sein du Schéma de services collectifs des espaces naturels et ruraux :
- la préservation de la multifonctionnalité des grandes vallées fluviales ;
- la protection des zones littorales et maritimes ;
- le renforcement des efforts en faveur des zones montagneuses ;
- la restauration et la valorisation des zones humides ;
- la redynamisation des zones affectées par la déprise agricoles ;
- l’amélioration de la gestion des ressources en eau dans les zones agricoles ;
- le maintien des équilibres dans les régions méditerranéennes ;
- la maîtrise de la périurbanisation ;
- la constitution d’un réseau écologique national ;
- la confortation de la gestion durable des forêts.
Il est néanmoins important de souligner l’hypocrisie dans laquelle se place le gouvernement actuel qui tout en annonçant un projet de loi destiné à dynamiser le monde rural laisse disparaître les services publics dans les petits bourgs et les zones rurales.
Les élus locaux constatent un complet décalage entre le discours des autorités en charge de la cohésion sociale, sur le maintien des services publics et la réalité sur le terrain, faite de fermetures d’écoles, de bureaux de postes, ou de réduction d’horaire et d’effectifs qui disloquent le tissu social.
Ces atteintes au service public ne sont pas inexorables, le Conseil Régional doit afficher une volonté politique résolue.
Le projet de loi Présenté mercredi 03 septembre 2003, par Hervé Gaymard Ministre de l’agriculture, ne traite aucunement de certaines grandes préoccupations du monde rural comme :
- l’école (à l’exception de l’enseignement agricole)
- la culture
- les transports
- l’association des acteurs socio-économiques
Le nouveau ministre Dominique Bussereau n’a rien apporté de plus.
Au prétexte de vouloir éviter la dispersion des moyens financiers, le gouvernement dit s’appuyer sur les établissements publics intercommunaux auxquels il n’accorde aucun budget nouveau.
Le droit de préemption confié à la région en vue de la maîtrise de la périurbanisation ne saurait être efficace sur le contrôle de l’aménagement de ces zones qu’autant qu’il s’accompagne d’une décentralisation contrôlée.
L’habitat locatif lozérien est globalement de qualité médiocre avec des installations de chauffage inadaptées au climat rude de l’hiver.
Les collectivités aidées par l’Etat doivent mettre en place des mesures d’aides adaptées pour permettre les rénovations propres à assurer la revalorisation de ce patrimoine.
3°) Les voies de communication
L’état du réseau routier secondaire est déplorable, certains villages ne sont quasiment plus accessibles en hiver et la route présente de véritables dangers même l’été. Les routes secondaires sont étroites, peu entretenues, le stationnement est périlleux sur certains bas-côtés. Certaines routes demeurent sans marquage ou balisage à l’année.
Il faut donc impérativement, désenclaver la Lozère.
Cela suppose :
- La réduction des durées de circulation entre les bourgs ;
- D’aider financièrement les collectivités et le département pour l’amélioration de la qualité des routes secondaires.
- Le développement des transports en commun très largement insuffisants en Lozère
- D’aménager et moderniser la RN 106
- De poursuivre le projet de la RN 88 en respectant l’environnement et en appréciant l’opportunité à long terme par rapport au ferroutage.
- De faire aboutir le ferroutage pour la ligne SNCF Béziers-Paris
4°) Le maillage d’un service de santé efficace
Compte tenu des difficultés de circulation précédemment évoquées, le regroupement dans les grands centres et notamment à Montpellier, des services de santé, apparaît en incohérence avec la volonté affichée de développement rural.
Il faut non seulement encourager le maintien sur place d’unités compétentes en matière de soins, mais encore assurer la modernisation des matériels utilisés.
Contrairement aux orientations prises par le gouvernement il faut encourager :
- Le développement de l’A.P.A. (qui concours à la création d’emplois spécifiques adaptés permettant de rompre l’isolement).
- La création et la modernisation d’établissements médicaux spécialisés
- L’installation des médecins et des professionnels de santé par des aides adaptées.
- Le développement des soins à domicile et des structures d’accueil des personnes dépendantes.
5°) L’agriculture
Faire de la politique c’est se laisser guider par la vérité disait Mendès-France. Or, les députés UMP de la Lozère et d’autres encore à gauche, champions de l’agriculture productiviste, s’échinent à exercer leur mandat dans une logique électoraliste en défendant un mode de production agricole qui manifestement ne sert ni l’intérêt de la Lozère ni la vérité.
Non contents d’avoir donné l’illusion sur la question de la feta grecque et entraîné les producteurs de lait sur une fausse piste, ils rivalisent sur le montant des subventions accordées et exposent à longueur de déclarations leur incapacité à penser globalement au rapport Nord Sud et à agir localement pour la réforme urgente des modes d’exploitation agricole de la terre. Tous leurs discours s’inscrivent, par un manque vision à long terme, dans une logique de pénurie de fin de guerre, et sont inadaptés à cette période de surproduction mondiale.
Or, il n’y a pas plus de raisons aujourd’hui à s’acharner à défendre une politique agricole commune européenne (PAC), généreuse en subventions, qu’à s’arc-bouter sur un type de production qui dégrade l’environnement et nuit à la qualité.
Il faut du courage pour défendre, contre les lobbies agricoles au service d’une minorité, une autre façon d’exploiter la terre dans l’intérêt du plus grand nombre et pour transformer la morosité ambiante, en espoir.
Nous pouvons en Lozère, en pratiquant une politique d’implantation favorable à de petites unités, rechercher des productions locales typiques dont l’essentiel de la valeur ajoutée devrait être le cadre même de la Lozère pays des sources à protéger de la pollution.
Nous devons anticiper, ici en Lozère, les conséquences à venir de la nouvelle PAC, pour une fois justement défendue par Tony Blair, en faisant de notre département le lieu de la production de qualité, dans un cadre protégé d’une surabondance de pesticides et de nitrates.
La valeur de la production ne doit plus être mesurée par l’importance des aides accordées aux grosses exploitations, mais par le prix rémunérant la qualité du produit et de l’environnement. « Des prix pas des primes » dit un juste slogan. Maintenant, il reste à passer du slogan à son application.
Par ailleurs, il faut mettre fin immédiatement, au drainage des zones humides pour préserver l’environnement, et maintenir la richesse de l’écosystème qui fait la valeur de notre département.
Les agriculteurs doivent apprendre à travailler en synergie avec tous les usagers de l’eau, en particulier les professionnels du tourisme et les associations de pêcheurs et de chasseurs.
Nous avons l’urgence nécessité d’anticiper la mise en place d’une autre agriculture en somme, et puisque nous pouvons plus facilement qu’ailleurs le faire en Lozère, nous devons le faire maintenant sans attendre ni les prochaines négociations de l’OMC, ni la réforme de la PAC de 2013. Nous devons le faire maintenant et le faire savoir. A défaut d’un tel changement, la moitié de nos agriculteurs devrait disparaître rapidement et avec eux des pans entiers de notre économie rurale. La configuration de notre département de montagne ne nous laisse aucun avantage concurrentiel sur les prix. L’atout principal de l’agriculture lozérienne sera la qualité de son environnement et de ses produits, pas les appellations des autres.
Pourtant, l’agriculture lozérienne bénéficie d’une excellente image générale de qualité et de sérieux. En raison de la structure même des exploitations lozériennes et de la disposition géographique des parcelles (zone de montagne), une agriculture intensive sur de très grandes surfaces est impossible.
Certaines productions lozériennes ont une réputation à forte valeur ajoutée (fromage, viande…)
Mais là aussi, comme ailleurs, la nouvelle agriculture qui se dessine devrait conduire à
augmenter la quantité de travail ce qui n’est possible que par une politique de revitalisation générale de l’ensemble du monde rural.
C’est à un choix de société que cette nouvelle politique de gestion des productions agricoles nous conduit.
Cette politique qui dépasse le niveau régional pour atteindre jusqu’aux instances européennes, doit néanmoins être assumée au plan local, départemental et régional. Le choix d’un monde rural plus diversifié et d’une meilleure qualité de la production passe par une modification des prix inversement à la pratique des 30 dernières années.
On ne peut se satisfaire de la pratique qui consiste à octroyer des subventions massives pour surproduire et dans le même temps détruire les récoltes en surproduction.
Après les éducateurs, médecins et tous ceux qui travaillent dans le domaine social et que l’on trouve dans toutes les instances, les agriculteurs constituent la grande force économique de la Lozère.
Sans les agriculteurs il n’y a plus rien. Ni école, ni entreprise.
L’agriculture est donc très importante en Lozère
Les départements de montagne voient les hivers moins rigoureux mais l’hiver est coûteux pour tout le monde parce que l’hiver, il n’y a plus rien.
Les professionnels ont du mal à se sortir de la période hivernale.
Ils ne sont pas préparés à gérer l’hiver qui n’est pas assez constant pour qu’il permette de planifier des investissements de profit axés sur le tourisme.
Donc l’hiver est un temps mort qui tue l’énergie entreprenariale dans nos zones de montagne.
L’Etat doit en prendre conscience et proposer une organisation qui prenne en compte cet état de fait.
Il faut arriver à maintenir un noyau de population dans ces espaces là.
L’agriculture doit être maintenue, notamment le BIO.
Au cours du salon de l’agriculture les exposants et producteurs BIO à l’exception d’une infime minorité, n’étaient pas présents...
Les places sont trop chères
La région doit aider à la représentation de tous les types de productions lozériennes sans privilégier une aide partisane à une fédération.
Il faudrait faire intervenir les agriculteurs de plaines en faisant intervenir des petits ateliers de production.
Aucune initiative indépendante ne peut voir le jour si elle ne passe pas par le CDT aux mains de la région, qui veut couvrir toutes les velléités.
Tout l’accueil et en résumé le tourisme rural est géré par la SELO et le CDT qui étouffent toutes les initiatives indépendantes.
Les jeunes indépendants mêmes motivés et qui veulent s’engager au travail pour réussir sont jetés en dehors du système.
En Lozère cette violence des positions dominantes conduit à une véritable peur du système qui aboutit parfois à des actions violentes hors normes.
Les choses sont tellement difficiles à combattre que la Lozère a été le dernier département français à signer un schéma départemental de structure.
Il y a urgence à démocratiser le fonctionnement de ces institutions lozériennes
En zone de montagne, « la terre est plus que de la terre ». C’est plus qu’un outil de travail c’est un patrimoine qui s’en va quand on s’arrête. Cette considération là implique de développer une prise de conscience collective chez les exploitants. Ils doivent prendre conscience que la terre ne leur appartient pas mais elle appartient au
patrimoine de la collectivité et doit être transmise et non conservée dans le souci de l’appropriation improductive.
Il faut donc privilégier l’aide à l’actif en accordant une aide proportionnelle au nombre de personnes travaillant sur l’exploitation.
Il apparaît inadmissible que l’aide soit attribuée au prorata de la superficie et non au nombre de personnes sur l’exploitation.
Une personne seule percevant 140 000 euros d’aide pose un vrai problème d’affectation et de solidarité.
Il faut sauver les exploitations familiales à taille humaine (45/70 hectares de terres).
C’est un mode de vie typique à la montagne et aux zones rurales qu’il faut préserver et qui à tendance à disparaître.
Le travail de la terre n’a plus de sens s’il n’inclut pas ce rythme de vie.
Il faut développer les CUMA (coopérative d’utilisation de matériel agricole) qui permettent une communauté de vie dans le partage du matériel et favorise par la solidarité, la préservation de la ruralité.
La chambre d’agriculture :
La Chambre d’Agriculture de la Lozère, sera confrontée à un quadruple challenge : anticiper dès maintenant les conséquences de la réforme incontournable de la Politique Agricole Commune (PAC), faire sortir la chambre de la soumission niaise et docile aux responsables politiques locaux, adapter la pratique agricole aux spécificités du département et enfin régler les lourds problèmes sociaux.
Si nationalement les conséquences annoncées par la Commissaire européenne à l’agriculture et par des membres de l’UMP sont, d’une part la disparition de 50 000 agriculteurs d’ici 2015 et l’obligation pour les exploitants d’avoir un deuxième métier, c’est proportionnellement en Lozère que ces effets seront les plus brutaux. Mais c’est surtout une façon honteuse de faire porter aux agriculteurs la responsabilité de l’inefficacité des politiques à réorienter utilement la pratique agricole.
Dans un pays qui emprunte chaque jour plus de 750 millions d’euros sur les marchés financiers pour faire face aux dépenses urgentes de l’Etat, il ne faudra pas compter sur d’éventuelles pressions pour obtenir de la France ce que l’Europe supprimera : les subventions.
Voilà plusieurs années déjà que la gestion de la Chambre aurait dû se libérer de l’allégeance malsaine au pouvoir local pour s’occuper exclusivement de l’intérêt des petits exploitants qui paient cache l’aveuglement et la surdité des responsables désignés par habitude.
Cet aveuglement qui a empêché d’entendre ceux qui criaient dans le désert qu’il y avait urgence à faire autrement, en faisant de la Lozère un département de « qualité totale », seule chance d’échapper à la catastrophe annoncée.
Nous devons désormais réformer urgemment, loin des appellations vides de contenu, les modes d’exploitation agricole de la terre lozérienne. Toute autre attitude s’inscrirait, par un manque de vision à long terme, dans une logique suicidaire, et serait inadaptée à cette période de surproduction européenne et de nécessité d’un rééquilibrage des échanges Nord-Sud.
En raison des spécificités de nos sols, des particularités de notre réserve en eau, de la géographie de nos territoires, et du climat de notre département, il n’y a aucune raison aujourd’hui à s’acharner à défendre un type de production qui dégrade l’environnement et nuit à la qualité. Je l’ai déjà écrit, notre atout ne sera jamais le prix bas. Aussi devons-nous, nous tourner résolument vers la qualité. Cette qualité ne doit pas être de façade, construite sur des appellations locales de complaisance pour des produits composés en grande partie de matières premières provenant d’Espagne, d’Italie ou d’ailleurs, dans un département où la baignade serait interdite en raison des pollutions et la pêche impossible par disparition des poissons, où l’on ferait n’importe quoi en n’ayant de leçon à recevoir de personne.
La nouvelle Direction de la Chambre devra avoir du courage pour défendre, contre les lobbies au service d’une minorité, une autre façon d’exploiter la terre dans l’intérêt du plus grand nombre et pour transformer la morosité ambiante, en espoir. C’est encore possible mais c’est urgent !
Notre unique chance d’échapper à la mort annoncée est de rechercher des productions locales typiques, dont l’essentiel de la valeur ajoutée devrait être le cadre même de la Lozère, pays des sources à protéger de la pollution qui n’est pas certes exclusivement agricole.
Nous devons protéger plus qu’ailleurs, grâce à un concours financier adapté, le bord des cours d’eau, assurer la préservation des zones humides et la qualité de l’eau en la protégeant d’une surabondance de nitrates.
Nous devons faire ces choses ensemble, avec les élus et les institutions du département et de la région, les associations de pêcheurs et de chasseurs, de protection de l’environnement, les professionnels du tourisme, sans attendre, le faire maintenant et le faire savoir.
Nous devons enfin, dès maintenant, prendre les moyens d’une libération progressive des exploitants des griffes sournoises des banques qui les maintiennent, avec la complicité de certains techniciens, dans la logique du surendettement clef de la domination de l’industrie agroalimentaire.
Mais le plus important est certainement ce que l’on passe sous silence et qui est l’aspect social de la question agricole :
Le fait qu'il n'y ait plus d'installations sauf des installations dans le cadre familial qui ne font que soutenir l'agrandissement donc la désertification de la campagne. L'agrandissement de ces exploitations provoque une rupture sociale pour l'agriculteur notamment pour les jeunes qui n’ont pas le temps pour les rencontres intimes et familiales à supposer qu’ils conservent le temps de vivre pour eux-mêmes. Il ne peut même plus y avoir d'entraide agricole puisque les paysans ont trop de travail chez eux. Comment ose t-on leur demander d’avoir un second métier ?
Il y a aussi une véritable misère sociale pudique et cachée mais réelle. La MSA coûte très chère pour un mode de calcul opaque qui exclut pour beaucoup les indemnités journalières pour maladie courte ou longue. Les aides au remplacement qui ne sont accordées que si l’on rentre dans le système politique départemental (Fédé + Groupama + crédit agricole).
Les restos du cœur nourrissent désormais dans le silence des campagnes, un gros pourcentage d'agriculteurs qui sont surendettés. Malgré la baisse des primes on leur a conseillé de faire de super bâtiments, acheter tout le matériel dernier cri. Ils sont devenus malgré eux des fonctionnaires au service des banquiers.
Pour sauver l’agriculture lozérienne, il y a aujourd’hui tant à faire avec une chambre enfin libre !
Alors chiche, que ça change ! Avec en cerise sur la tourbière préservée, la pluralité syndicale.
6°) L’emploi
En Lozère, il faut créer des emplois adaptés aux besoins locaux pour permettre aux jeunes de rester aux pays et éviter la désertification.
La grande catastrophe nationale qui a pris la forme des incendies de l’été 2003 a mis en exergue la nécessité de l’entretien des forêts particulièrement en Lozère (où trois pompiers ont été gravement brûlés). Il faut en profiter pour tirer les conclusions de bon sens et mettre en place des emplois verts, en concertation avec l’Etat et les collectivités.
Il faut soutenir la mise en œuvre des plans locaux d’insertion.
Aider à la mise en place et au développement des formations liées au tourisme, à la nature, à l’agriculture.
Aider à l’installation et au développement des entreprises liées au TIC par des mesures d’exonération.
7°) Sport et culture
a) Le sport
Le sport est un secteur d’activité en plein développement en Lozère avec des jeunes qui réussissent à obtenir des succès prometteurs. C’est un élément de cohésion social avec des incidences économiques importantes.
De nombreuses activités sportives liées à la nature peuvent être pratiquées dans toute la Lozère.
Il convient donc de promouvoir le sport au sein de notre département en cohésion avec les pratiques sportives de la région et en valorisant les performances accomplies par les sportifs lozériens.
En raison du climat, les installations sportives des collectivités locales doivent être développées pour faciliter la pratique du sport en salle au cours de la longue période hivernale.
La collaboration des collectivités locales doit être encouragée pour permettre le financement des installations et l’utilisation partagées des équipements.
De nombreuses entreprises proposant des activités sportives en plein air ont vu le jour et ont connu un grand succès. Il convient d’encourager ces initiatives et de renforcer leur implantation pour en assurer la pérennité.
Ces activités doivent faire l’objet d’actions de promotion réalisées par la région.
b) La culture
La Lozère est un département laissé pour compte sur le plan culturel hormis l’action privée de quelques associations obligées de se battre pour obtenir, bon an mal an, des subventions.
C’est en quelque sorte un certain désert culturel auquel il faut remédier par :
- l’amélioration du réseau routier ;
- l’aide aux associations ;
- la mise en place de projets durables en soutien aux associations à vocation culturelle ;
- l’aide à la promotion des productions lozériennes
- l’aide financière au porteur de projets culturels
- la réalisation d’un schéma régional inscrit dans la durée
La multiplication des évènements culturels doit servir à l’ouverture des esprits et véhiculer un message de solidarité et d’espoir.
La Lozère possède des vestiges d’un passé passionnant qu’il faut répertorier et promouvoir.
Un véritable travail de mise en valeur de certains sites doit être entrepris (fouilles, support de communication, CDROM de diffusion…).
Des moyens doivent être consacrés à aider les porteurs de projets (chemins de randonnées, châteaux, sites naturels…).
8°) L’accès aux aides et à la protection pour le commerce
Le petit commerce multi-services subit de plein fouet les effets de la mondialisation et la multiplication des autorisations d’ouverture et d’expansion des grandes surfaces.
- Il convient de refuser, dans les zones rurales, l’ouverture des grandes surfaces le dimanche (il faut modifier l’article 221-6 du code de commerce)
(exemple : à Saint Chély d’Apcher avec 3500 habitants la commune compte trois grandes surfaces à proximité avec un magasin de hard discount auxquels s’ajoutent des projets d’implantation de 2 nouvelles grandes surfaces à prix discount validés contre le bon sens).
- Il faut maintenir la complémentarité des services offerts en luttant contre la fermeture des postes, des collèges, des écoles…
- Aider les petites communes qui désirent redynamiser le commerce local
- Aider à l’implantation et la reprise des petits commerces
- Considérer la proximité des entreprises comme une condition prioritaire dans les procédures d’appel d’offre
- Alléger la fiscalité des petits commerces et des petites entreprises en création.
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