10 septembre 2006

l'Affaire de pont Archat

COMMUNIQUE DE PRESSE


L’affaire qui oppose depuis plus d’un an les riverains de Pont de Archat, commune de Rimeize, à l’entreprise Plasma sous traitante exclusive d’Arcelor-Mittal, illustre bien en Lozère les désastres que peuvent provoquer, dans les zones fragilisées, les pratiques honteuses des multinationales lorsque les politiques se rendent complices de telles pratiques par leur silence ou leur ambivalence électoraliste.
Car, cette entreprise ne s’est-elle pas implantée illégalement pour servir à moindre coût sur des opérations dangereuses et classées, l’usine Arcelor-Mittal de Saint Chély d’Apcher, au mépris de la santé des riverains ?
Pourtant, sans dirigeant légal, sans enquête publique préalable, sans installation de confinement réglementaire, elle produisait, par l’emploi de matériaux hautement toxiques, à proximité d’habitations dans une zone interdite à la pratique industrielle.
Dans ce département de non-droit, où il a fallu attendre que le procureur soit nommé à Bordeaux pour qu'il retrouve la liberté de saisir le juge d'instruction de l'aspect de l'affaire, il s’est trouvé un préfet pour retarder l’application de la loi, un maire, un conseiller général, un député pour ne prendre aucune position claire en faisant à chaque étape semblant de découvrir le problème et attendant que « tombe » la dernière analyse favorable à la poursuite de l’activité. Bien sûr, cette analyse est enfin arrivée qui montre que l’air est plus pur à la sortie de la production que dans la nature elle-même ! A croire qu’il faudrait des usines Plasma partout !
Dans ce département, il s’est trouvé un tribunal pour qualifier d’artisanale cette activité fortement industrielle utilisant de l’uranium du chrome exhavalent et autres produits toxiques.
Toute cette histoire incroyable en démocratie, connaissant un ultime rebondissement avec l’opération de lobbying organisée par Plasma vendredi 8 septembre 2006 sous les yeux éberlués des riverains de Pont Archat et de leurs amis observant ce défilé de la honte.
J’insiste ici pour que cette opération de délinquance industrielle prenne fin rapidement. Pour que les autorités responsables du département fassent preuve d’un peu de vertu pour rétablir le droit et apaiser les tensions en donnant à l’entreprise Plasma, dont la situation actuelle est non régularisable, les moyens d’une relocalisation respectant les conditions d’hygiène et de sécurité imposées par la loi et les règlements. C’est la condition d’un retour à l’ordre préservant les intérêts légitimes de tous et qui permet d’éviter des actes désespérés dont on percevait bien ce vendredi soir qu’ils demeurent possibles des deux côtés malgré la forte et heureuse présence de la gendarmerie.