30 août 2006

DRAINAGE : Une contradiction inadmissible

Nous savons désormais tous, qu’en raison de l’élévation du taux de dioxine dans l’atmosphère partout dans le monde, le nombre d’incendie est appelé à se multiplier, augmentant encore le taux de dioxine de carbone et la température planétaire et entraînant la raréfaction de l’eau. Des mesures internationales et nationales doivent être prises d’urgence avant que la catastrophe annoncée ne se produise brutalement : limitation des pollutions directes, réduction de notre consommation d'énergies fossiles et respect du protocole de Kyoto pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, priorité et amélioration des transports collectifs.
En Lozère aussi avec la forte montée des températures et la faible pluviométrie nous connaissons nos incendies et la multiplication des mesures de restriction d’eau. La canicule soulève une fois de plus l'exaspération légitime de ceux qui se battent pour que les élus passent des discours aux actes.
Ici, l'incohérence entre les discours et les actes est particulièrement illustrée par l’instruction d’une trentaine de dossiers de demande de subvention aux fins de drainage de zones humides. Aucune des autorités compétentes localement n’ose donner clairement une réponse négative ferme et définitive aux agriculteurs inconscients des enjeux. Ni le Préfet, ni le Vice-président du Conseil Régional, ni le Conseil Général, ni les députés locaux, ne se prononcent clairement pour le rejet de ces demandes, bien au contraire, alors même que plus personne n’ignore l’impact sur la biodiversité et sur la sécheresse. Ces comportements électoralistes et lobbyistes, constituent une insulte à l'intelligence citoyenne et un mépris de l’intérêt collectif que tentent de masquer les grandes déclarations de principes sur ‘l’eau grande cause nationale ».
On estime les pertes pour les agriculteurs européens, en raison de l’augmentation de l’ozone pour pollution et sécheresse, à plus de 6 milliards d’euros par an. Les agriculteurs lozériens ont comme les autres, déjà commencé la constitution des dossiers d’aide pour calamité agricole.
C’est une contradiction inadmissible qui consiste pour certains à demander des subventions pour drainer les zones humides qui servent à toute l’économie lozérienne (Plus de 3 à 8 000 m3 d’eau par hectare pour une tourbière), et à déposer des dossiers de subvention parce que c’est sec !
Parce que certains ont déjà consommé la moitié de leur réserve de fourrage d’hiver en envisageant de racheter 30 à 70 000 euros de fourrage complémentaire (80 à 100 tonnes par exploitation en moyenne), il convient de mettre un terme à ce qui est l’une des causes importantes de la sécheresse : le drainage des zones humides.
J’en appelle au bon sens agricole pour que l’égoïsme d’un petit nombre d’inconscients, ne se transforme pas en catastrophe pour le plus grand nombre, au mépris de l’intérêt de toute la collectivité et en particulier les professionnels du tourisme qui enregistrent chaque année des pertes considérables non compensées.
De même qu’il faudrait dès maintenant, prendre les mesures de réorientation de l’agriculture Lozérienne pour anticiper les échéances de 2009 et 2013, il ne convient pas de subventionner ce qui pourrait être « les derniers dossiers électoraux», il faut dire tout de suite non, à ce qui est absolument inadmissible !

1 Comments:

At 11:24 PM, Blogger Joël YOYOTTE-LANDRY said...

Il faudra travailler dur pour convaincre de l'impérieuse nécessité de respecter l'eau comme une ressource publique, libre de toute volonté d'appropriation privative. Mais nous y arriverons.
Récemment j'ai été interpellé par deux agriculteurs lozériens qui avaient lu un de mes articles publié dans la Lozère Nouvelle sur les drainages. Et bien ils venaient me dire qu'ils avaient pris à la suite de cet artcile la décision d'interrompre un drainage qu'ils avaient prévu de faire dans les environs de Sarroul. C'est magnifique ! Fils de paysan moi-même, je compte sur le bon sens paysan. Nous y arriverons !

 

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