14 mars 2009

Londres prépare un déploiement massif de policiers à l'occasion du G20 le 2 avril

Alors que les salariés du monde entier n’entrevoient pas encore le prix fort qu’ils auront à payer en contrepartie des donations exorbitantes faites aux banques par les Etats "pour sauver le système" (sic), le G 20 (en réalité 22), va se réunir le 2 avril à Londres dans un climat incertain.
Incertitude interne tout d'abord, dans la mesure où la réunion préparatoire a montré les divergences considérables qui étaient celles des Etats-membres représentant 80% de la richesse mondiale et ayant chacun une vision différente sur la manière d’appréhender la crise mondiale à laquelle nous sommes confrontés.

Pour certains il faut augmenter encore massivement les sommes investies dans les secteurs en difficulté, pour d’autres la solution passe par l’utilisation de mesures fiscales de relance, pour d’autres encore la question qui est posée est celle d’une meilleure régulation de l’économie mondiale. Mais aucun des participants n’envisage une remise en cause du système de la mondialisation dérégulée fondée sur le postulat du marché libre et non faussé sur lequel l’équilibre parfait est le résultat de la main invisible de l’homme égoïste d’Adam Smith. Ce n’est qu’à la marge que des accords s’établissent entre certains Etats au cours des négociations préparatoires. Il peut s’agir ici de la mise en place d’une Commission de coordination des dépenses proposée par les Etats-Unis, là d’un effort de restructuration de l’architecture financière internationale proposé par certains Etats européens. Mais il y a aussi des oppositions farouches et des positions exprimées sous forme de menaces ouvertes comme celles de la Chine aux Etats-Unis contre leur intention de dévaluer le dollar pour tenter de gagner en compétitivité. Les chinois n’entendent pas payer plus qu’ils ne l’ont déjà fait en finançant une grande partie du déficit américain par le rachat de sociétés américaines en difficulté depuis le début de la crise des subprimes. La dévaluation du dollar mettrait en difficulté l’économie chinoise dans la mesure où ce pays est le premier détenteur de devises américaines.

Mais l’incertitude immédiate est surtout externe car le G 20 va se réunir dans un climat d’Etat d’urgence depuis que les opposants à la mondialisation anarchique et génocidaire, ont menacé de produire le chaos à Londres début avril. Plus de 5 000 policiers et les moyens de surveillance les plus modernes seront déployés à cette occasion. En face, on attend plusieurs dizaines de milliers d’opposants. On devrait assister au plus important déploiement de forces de l’ordre depuis 10 ans.

En dehors des Etats européens, parmi les Etats dont les représentants sont attendus il y a l’Arabie saoudite, la Chine, l'Inde, le Brésil, la Russie, l’Argentine, Les USA soit plus de 1 000 personnalités officiels y compris les directeurs de la Banque Mondiale et du FMI.

Ces réunions successives du G20 ou de l'OMC, finalement et publiquement improductives, dont le seul résultat tangible est d'organiser et de révéler l'impuissance des Etats, ne sont-elles pas des étapes nonchalamment et inconsciemment franchies, vers le déchainement des violences extrêmes à l’encontre des pauvres de la planète pour maintenir la "sécurité", jusqu’à leur révolte globale et inévitable ?